- Ligue
- J35
- Monaco-OL (2-3)
Monaco, tout simplement humain
Sur un nuage depuis le début de l’année 2021 où elle a obtenu le statut de meilleure équipe du championnat sans contestation possible, l’AS Monaco de Niko Kovač s’est inclinée contre l’OL dans un match capital pour la course au titre. Coupés dans leur rêve ultime, les Monégasques doivent oublier l’ambition d'un titre de champion de France et boucler leur saison pour se qualifier en C1. À vrai dire, ce serait déjà magnifique.
C’est une machine parfaitement huilée qui ne demande qu’à gagner, gagner et encore gagner. Effectif à la fois pléthorique et talentueux, l’AS Monaco avait mis un certain temps avant de se mettre à enchaîner les victoires à la manière d’un ogre dont la faim ne s’estompe jamais. En début de saison, son entraîneur Niko Kovač avait demandé six mois aux supporters monégasques pour que sa philosophie prenne forme et qu’il soit jugé sur preuve. Dans la pratique, les faits lui ont donné raison : arrivé en juillet 2020, le technicien croate a profité du mois de janvier 2021 pour surfer sur une dynamique de succès qui n’est jamais retombée. Au total, quinze victoires et trois nuls pour attraper 48 points sur 57 possibles en Ligue 1 entre le 20 décembre 2020 et le 1er mai 2021. Mais au bout d’un match dépassant la logique ce dimanche soir, Monaco est tombé à Louis-II contre Lyon. Est-ce normal ? Mieux, c’est humain.
Le droit au coup de moins bien
Après avoir vu le club princier touché par l’épidémie de Covid-19, Kovač avait été clair avant la rencontre de gala face à l’OL. « Je ne veux pas trouver d’excuses. On a un groupe, il est capable d’être compétitif, de faire face à cette équipe lyonnaise. Tous les joueurs disponibles feront de leur mieux, expliquait-il. Quoi qu’il en soit, je crois en mon équipe, en mes joueurs. On a un gros adversaire. On donnera tout jusqu’à la dernière seconde. C’est comme ça, on ne se plaint pas. » Si cette prise de position de l’entraîneur asémiste l’honore, il faut tout de même souligner à quel point Monaco enchaînait des prestations de haut vol ces derniers temps. Avant la réception de l’OL, le club comptait neuf rencontres consécutives sans concéder le moindre but et seulement une défaite en 2021 contre Strasbourg, le 3 mars dernier (1-0). « Je le vois comme une erreur de parcours, cela peut arriver à toutes les équipes, assurait Ruben Aguilar dans So Foot Club le mois dernier. Dès le lendemain, on regarde ce que nous avons fait de mal et on corrige ces détails. Strasbourg avait aussi envie de gagner en face, c’est toute la difficulté du championnat de France. Tant mieux pour eux, tant pis pour nous. Le principal, c’est de vite de projeter sur la suite pour rester concentré sur l’objectif commun du début de saison. »
Celui de ramener l’ASM sur la scène européenne, c’est fait. Reste à savoir si la musique d’entrée sera celle de la Ligue des champions ou celle, moins prestigieuse, de la Ligue Europa. Une différence de poids quand on sait que la C1 peut souvent permettre de conserver ses meilleurs éléments. Ce dimanche soir contre Lyon, Monaco avait les choses en main pour distancer son concurrent rhodanien et sécuriser sa place sur le podium : l’ouverture du score de Kevin Volland, l’expulsion de Maxence Caqueret, la balle de 3-2 de Willem Geubbels… Mais le constat est indéniable : deux minutes plus tard, Cherki a tué dans l’œuf les espoirs de victoire monégasque et relancé dans le même temps le suspense pour la troisième place de Ligue 1 version 2020-2021. Avec du recul, Monaco ne peut pas cracher dans la soupe à l’heure de renoncer au titre de champion de France. Le 25 octobre dernier, l’ASM pointait à la douzième place de Ligue 1 à la sortie d’un revers 4-1 (déjà contre l’OL), et Kovač initiait alors sa mue tactique en passant d’un 4-3-3 à un 4-4-2 qui fait désormais peur à tout l’Hexagone.
Kovač : « Mes joueurs ont tout donné »
Les mauvaises langues verront peut-être dans la bagarre générale d’après-match une défaillance psychologique chez certains joueurs de l’effectif monégasque, notamment les jeunes. Mais concrètement, Monaco n’a plus qu’un seul adversaire dans cette fin de saison : lui-même. En effet, le groupe a déjà prouvé qu’il était capable de réagir positivement après son revers à Strasbourg. Dès lors, pourquoi imaginer des problèmes à retrouver une plénitude dans leur jeu et leurs futurs résultats ? « Je ne suis même pas déçu par l’issue du match, car je sais que mes joueurs ont tout donné, a commenté Kovač en conférence de presse après la rencontre. Nous avons eu les meilleures occasions de ce match et nous avons manqué d’un brin de réussite, mais il faut aller de l’avant car cela fait partie du football. Je n’ai jamais parlé de titre, mais toujours de podium. Le titre se jouera entre Lille et Paris. » S’il ne voulait pas empêcher ses joueurs de « rêver » après la victoire face à Angers (1-0), Kovač a cette fois-ci remis les points sur les i. Cela tombe bien : l’étape suivante passera par Reims.
Par Antoine Donnarieix