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Monaco, simple accroc ou fin de l’été indien ?
Leader de la Ligue 1 et équipe frisson du début de saison avant le coup d'envoi, l'AS Monaco a pris une véritable claque à Nice pour le derby azuréen. De quoi se poser des questions au coup de sifflet final. Simple incident de parcours ou les premières fissures d'une équipe en surégime jusque-là ?
Monaco a affiché ses faiblesses
Nice était chahuté par l’ASM, et a ouvert le score sur son premier coup de pied arrêté potable par Paul Baysse. Une mauvaise habitude prise par les hommes de Leonardo Jardim puisqu’ils ont encaissé trois buts en phase arrêtée lors de leurs quatre dernières sorties. Bénin contre Lille, puisque les Asémistes menaient déjà 4-0, plus stressant contre Tottenham en Ligue des champions, car Alderweireld avait relancé le match juste avant la pause. Si aucune équipe ne peut être parfaite, Monaco sait clairement dans quel domaine elle se montre trop fragile. Sans oublier quelques largesses défensives bien moins récurrentes qu’il y a un an, mais qui existent encore, même si elles ont coûté moins cher en ce début de saison. Le prix à payer pour un effectif assez jeune.
Nice était en feu
Si le score est sans appel et suggère un différentiel de niveau important, il faut bien constater que tout a réussi au Gym. Monaco a globalement dominé les vingt premières minutes avant de céder sur la tête de Baysse. Pendant ce temps, Yoan Cardinale a sorti un match exceptionnel – comme contre Schalke 04 une semaine plus tôt en Ligue Europa – et Mario Balotelli a doublé la mise sur la seconde vraie grosse occasion niçoise. Un contraste dans le réalisme qui aurait pu être atténué à l’heure de jeu par Valère Germain, mais Jean Seri a sauvé les siens sur sa ligne. Pour une fois que son gardien était battu… Mais bien présent sept minutes après devant Andrea Raggi, avant que dans la foulée, Super Mario ne porte l’estocade aux Monégasques. Un scénario particulièrement dur face auquel l’ASM a eu le mérite de continuer à attaquer. Pour finir avec un 4-0 dans la musette, Tiémoué Bakayoko expulsé, et Radamel Falcao aux urgences. Une bonne soirée merdique pendant que les Aiglons savouraient un match de rêve…
Monaco a un vrai projet de jeu et une vraie cohésion
Cela peut paraître incongru de le souligner après une valise. Toujours est-il qu’à l’heure de dresser le bilan de son début de saison, Monaco est clairement dans le vert. Troisième de Ligue 1 avec une seule défaite, qualifié en phase de poules de la Ligue des champions après avoir passé les écueils Fenerbahçe et Villarreal, et parfaitement lancé dans celle-ci, l’ASM est positionnée pour atteindre tous ses objectifs. Une évidence mathématique appuyée par le contenu des matchs. Souvent dénigré pour un style de jeu peu lisible et parfois frileux, le Monaco 2016-2017 a jusqu’à présent montré un visage ambitieux et offensif. Traduit par treize buts en Ligue 1 (deuxième meilleure attaque) et neuf en cinq matchs de C1. Des progrès qui peuvent s’expliquer par la stabilité sur le banc asémiste, où Jardim – qui aurait pu sauter cet été – entame finalement sa troisième saison, avec un effectif qui, pour la première fois depuis son arrivée, n’a pas perdu de cadres au mercato, à l’exception de Jérémy Toulalan, parfaitement remplacé par Bakayoko. De quoi imaginer une belle saison pour Monaco, avec un effectif déjà bien place.
Un effectif haut de gamme
Si la continuité favorise l’ASM, c’est aussi parce que la qualité de ses joueurs est importante, à l’échelle de la Ligue 1, forcément, mais aussi à l’échelle européenne. Le plus bel exemple en est Bernardo Silva, absent de l’Euro, mais à un très haut niveau depuis l’été. À ce rythme-là, le Portugais pourrait être l’une des grandes stars de la saison et une future grosse vente l’été prochain. Autour de ce métronome, Monaco a su garder ses tauliers Fabinho, Raggi, Subašić, Moutinho, Dirar, mais aussi ses plus belles promesses comme Lemar ou Bakayoko. Et s’est, mine de rien, excellemment renforcé en vendant à bon prix une erreur de casting – Ivan Cavaleiro – et en recrutant quelques briscards comme Glik, De Sanctis, et de forts potentiels comme Sidibé, Mendy ou Jemerson. Si l’on ajoute à cela les revenants Germain et Falcao en attaque, il ne manque plus que le retour en forme de Carillo pour que le tableau soit parfait. Il l’est presque quand Leonardo Jardim parvient à s’imposer à l’extérieur avec une équipe B à Nantes. La profondeur de banc à disposition du technicien portugais ne sera pas de trop pour briller sur tous les tableaux.
Par Nicolas Jucha