- Ligue 1
- J10
- Monaco-Caen (2-0)
Monaco se soigne avec le médicament caennais
Quatre jours après sa défaite en Ligue des champions face au Beşiktaş, Monaco est reparti de l'avant en battant Caen (2-0, Keita Baldé et Falcao). Le cataplasme est posé sur les défaites des dernières semaines, reste maintenant à soigner ces automatismes collectifs. Parce que d'un point de vue individuel, c'est tout de même très séduisant...
AS Monaco 2-0 Stade Malherbe Caen
Buts : Baldé (21e) et Falcao (60e sp) pour Monaco.
Marquer deux buts à domicile contre Caen : simple. Conforter sa deuxième place grâce à un nouveau but de Falcao : basique. Orelsan peut réécrire son nouveau titre, convaincant sans être flamboyant, Monaco s’impose à domicile contre Caen et rompt le cercle vicieux dans lequel il s’était fourré à Porto. Lemar est de retour, Tielemans se chauffe progressivement, Baldé prend ses marques. Bref, tout va bien, la fête est loin d’être finie.
Tour de chauffe
Il est de ces jours où il serait de bon ton de remporter un match. Non pas par conscience professionnelle, parce qu’un joueur de football est finalement payé pour cela. Non pas par philanthropie, malgré tout le respect que peut avoir ce dernier pour ses supporters. Non, il est parfois de bon ton de gagner… juste pour le moral. Pour aller mieux. La mine renfrognée après une série de trois défaites et un match nul, Leonardo Jardim aimerait peut-être bien passer un samedi soir tranquille sur son canapé, et décide de reconduire le 4-2-3-1 qui avait fait son succès la saison passée. Falcao est en pointe, mais on ne le voit pas. Non, ceux qui se démarquent sont situés plus bas, à commencer par les deux ailiers, Keita Baldé et Rony Lopes. Parfaitement en phase avec un Thomas Lemar qui se démultiplie, c’est d’ailleurs le premier qui ouvre le score sur une merveille de contre-attaque conclue dans le petit filet droit de Rémy Vercoutre (1-0, 21e). Et c’est mérité.
Preuve que cette foutue nature est définitivement devenue folle, un pigeon picore la terre à quelques mètres des cages de Daniel Subašić, risquant ses plumes et sa vie au-dessous des tirs caennais. Yann-Arthus Bertrand peut pourtant se friser la moustache : les hommes de Patrice Garande font bien attention à ne pas effrayer l’animal et évitent soigneusement d’approcher la surface. Belle preuve de respect écologique. En parlant de respect, on pourrait aussi évoquer celui dû aux anciens, comme Raggi (33 ans), impeccable d’expérience, ou Rémy Vercoutre (37 ans), rempart décisif devant Tielemans puis Lemar (34e), Rony Lopes (37e), encore Tielemans (43e), et sauvé par sa barre face à Jemerson (36e). Plus que de courir vite via ses individualités, Monaco est tout doucement en train de retrouver une force collective. Oui, comme la famille Balkany, mais en plus joli.
Fabinho is the new Isabelle Balkany
Isabelle, c’est Fabinho. Discret, mais efficace, le Brésilien est chargé des tâches administratives, de signer les licenciements, d’enguirlander dans les coulisses, de tuer les offensives dans l’œuf. Patrick, lui, c’est Youri Tielemans. Plus brillant que son compère, le petit nouveau du milieu de terrain monégasque est sacrément doué pour l’offensive. Mauvaise nouvelle pour Moutinho et Ghezzal : Jardim tient son duo du milieu. On ne pourra reprocher à Caen d’avoir tenté de jouer, tenté d’ouvrir les vannes du jeu, mais les bonshommes sont tout simplement moins forts. Ronny Rodelin n’arrive plus à grand-chose, Ivan Santini, de retour sur les terrains avec des douleurs, ne touche pas un ballon… Comble de l’injustice politique, Rony Lopes se voit accorder un penalty pour une faute effectuée en dehors de la surface. Bravo à lui d’avoir eu la présence d’esprit de s’écrouler en son cœur.
Falcao transforme l’exercice alors qu’il n’avait pas tenté une seule frappe jusqu’ici, et signe par ailleurs son treizième but en quatorze tirs cadrés depuis le début de saison (2-0, 60e). Colombian sniper. La suite n’est pas plus flamboyante, et se résumera à quelques banderilles balancées des deux côtés sans vraiment y croire. Caen se sait trop faible, Monaco se satisfait bien du break. Férêt et Kouakou s’y essayent toutefois pour la forme (68e, 78e), allant même jusqu’à toucher la barre, mais le score en reste là. « Quand est-ce que ça s’arrête ? » , songe Patrice Garande. Monaco est moins emballant que la saison dernière, mais tient les traces du PSG au classement de Ligue 1. Mieux, les hommes du Rocher disposent provisoirement de cinq points d’avance sur le troisième, Marseille, avant un déplacement à Bordeaux la semaine prochaine qui promet. Bref, Monaco reprend des forces, et la Ligue 1 de l’intérêt. Christophe Maé, Keen V.
AS Monaco (4-2-3-1) : Subašić – Raggi, Glik, Jemerson, Jorge – Fabinho, Tielemans (Moutinho, 81e) – Rony Lopes (Diakhaby, 89e), Lemar, Baldé (Traoré, 71e) – Falcao. Entraîneur : Leonardo Jardim
SM Caen (4-4-2) : Vercoutre – Guilbert, Genevois (Sankoh, 32e), Da Silva, M’Bengue – Repas, Ait Bennasser, Féret (Peeters, 71e), Bazile (Kouakou, 65e) – Santini, Rodelin. Entraîneur : Patrice Garande
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Théo Denmat