- Ligue des champions
- Groupe C
- J1
- Monaco/Leverkusen (1-0)
Monaco sauvé des eaux
Longtemps dominés par le Bayer Leverkusen, les joueurs de la Principauté ont finalement réussi à arracher une victoire précieuse à domicile (1-0). Grâce à ce succès chanceux, l'AS Monaco se lance parfaitement dans une phase de poules aussi équilibrée qu'indécise.
J. Moutinho (60′) pour Monaco
Il est de notoriété commune que la petite musique de la Ligue des champions inspire les plus grands sentiments, sublime les équipes en difficulté, permet aux grabataires de gravir des montagnes. Triste relégable en championnat, l’AS Monaco a confirmé l’adage en disposant ce soir du redoutable Bayer Leverkusen, leader provisoire de Bundesliga, au terme d’un match qu’il aura subi la majeure partie du temps (1-0). Face à la menace allemande, les joueurs du Rocher abordaient leur grand retour dans la compétition sans optimisme et sans certitudes. En dépit de lacunes défensives persistantes, ils se sont néanmoins montrés à la hauteur de l’évènement, dix ans après leur fabuleuse épopée, face à un adversaire qui aura finalement laissé passer sa chance. Grâce à cette victoire acquise dans un stade Louis-II chaleureux à défaut d’être rempli, les hommes de Leonardo Jardim se lancent idéalement dans une poule où le champ des possibles semble infini.
Vendanges allemandes
Si le résultat est beau, rien n’aura été simple ce soir pour l’AS Monaco. Toujours en rodage, les locaux ont laissé les Allemands se procurer les occasions les plus dangereuses en première période. On redoutait Stefan Kiessling, auteur de six buts en quatre matchs, on n’a finalement eu que son fantôme. Les seconds couteaux que sont Castro et Son sont alors entrés en action. Le premier a d’abord inquiété Subašić d’une frappe trop croisée (13e) avant de voir sa volée aux six mètres contrée de justesse par Kurzawa (45e). Le second, pourtant en position idéale, a dévissé sa frappe seul face à Subašić (43e). Quand on ajoute les loupés de Toprak, de la tête (19e), et surtout celui de Bellarabi, lancé à la perfection dans la profondeur, mais affreux à la finition (35e), difficile de faire pire en terme de réalisme. Largement dominateurs, les protégés de Roger Schmidt auront finalement tiré neuf fois au but en quarante-cinq minutes, sans jamais cadrer le moindre ballon.
Realisme princier
Miraculés, les Monégasques attaquent la seconde mi-temps fébrilement, mais avec la conviction que Leverkusen rate trop pour s’imposer. Déjà auteur de deux frappes trop enlevées (7e et 23e), Yannick Ferreira-Carrasco est le premier à sonner la révolte, mais sa reprise sur un centre à ras-de-terre de Kurzawa est contrée par un pied allemand (51e). Encore indécis, le vent semble enfin tourner à l’heure de jeu, suite à la baisse physique notable des Allemands. Le salut vient finalement de Dimitar Berbatov, qui se montre décisif sur l’un de ses rares ballons exploitables en déviant subtilement le cuir de la tête dans la course de Moutinho. Jusque-là transparent, le Portugais ne manque pas l’occasion de libérer le stade Louis-II d’une frappe contrée victorieuse (61e). Un véritable coup de massue pour les visiteurs, désormais déboussolés face à des locaux qui jouent enfin juste et dans le ton. La dernière demi-heure ne sera qu’une formalité pour les Monégasques, seulement agrémentée par une belle sortie de Subašić devant Bellarabi (73e) et une jolie tentative de Çalhanoğlu, enfin cadrée (80e) ! Sauvé des eaux, Monaco peut savourer ce succès aussi précieux qu’immérité : la réussite était ce soir de son côté. En musique, s’il vous plaît.
Par Christophe Gleizes