- Ligue des champions
- Groupe C
- J6
- Monaco/Zénith (2-0)
Monaco premier, Jardim envoie ses bons baisers
Avec une victoire 2-0 contre le Zénith Saint-Pétersbourg, l'AS Monaco de Jardim finit en tête de son groupe. Avec courage et réussite, comme depuis le début de cette campagne avec le Portugais.
Monaco – Zénith St. Petersbourg (2–0)
A. Abdennour (63′), Fabinho (89′) pour Monaco
Comme Bordeaux (en 1996), Nantes (en 2001), l’OM (en 2004), Monaco refait le coup de l’équipe qui galère en championnat, mais se transcende en Coupe d’Europe. L’ASM, à qui l’on promettait l’enfer dans un groupe homogène, sort en tête de sa poule grâce à une victoire 2-0 contre le Zénith. L’explication incompréhensible de la petite musique de la coupe aux grandes oreilles de la Ligue des champions va être encore de mise. C’est peut-être plus simple : quand une équipe veut la battre, cette ASM version Jardim sait répondre à l’expérience. Sans génie, mais sans un ballon perdu bêtement, sans une passe de l’adversaire qui élimine quatre joueurs en même temps. Au final, sans moyen, Jardim sort son ancien ennemi lisboète et l’enfant prodige Villas-Boas de la Coupe d’Europe. Il peut limite partir là-dessus.
Onze surprise et grosse pression
Il faut dire que dans ce match, il se lâche dès le départ : Raggi à gauche, Wallace titulaire en défense centrale, Toulalan en sentinelle, mais aussi Dirar et Ferreira Carrasco sur les ailes. Le Zénith se présente avec Witsel dans son nouveau rôle, juste derrière l’attaquant Rondón, alors que Hulk et Danny s’occupent des couloirs. Mouais, au final, c’est surtout deux formations avec six joueurs défensifs qui s’affrontent, qui vont rester « bien en place » , en attendant une différence individuelle des quatre gus de devant. Et à ce petit jeu, le Zénith prend vite l’ascendant psychologique. Surtout parce que la défense de Villas-Boas, notamment l’axe Lombaerts-Garay, arrive à maîtriser sans mal l’esseulé Dimitar Berbatov, qui n’hérite que de ballons en cloche, directement depuis sa défense. Les Russes essaient donc de pilonner devant. Hulk tire des coups francs comme si c’était Zlatan. Subašić résiste, sa défense dégage à chaque fois en catastrophe. Juste avant la pause, Lombaerts place une tête sur corner que le portier croate capte sur sa ligne. La soirée cauchemar se profile.
Sans Berbatov mais avec réussite
Surtout qu’après une poignée de minutes dans le deuxième acte, Berbatov se blesse. Anthony Martial le remplace, et c’est pas franchement une bonne nouvelle, tant le Bulgare semble être le seul capable de claquer un geste à même de surprendre la défense adverse. Mais dans ces moments-là, il reste une technique, le fameux « coup joué à fond sur un coup franc lointain » . À la 63e, Ferreira Carrasco balance au second poteau, et Abdennour surgit, seul, pour faire parler son crâne luisant. Une fois que les filets tremblent, le Tunisien part vers les tribunes, traverse la piste d’athlétisme, comme si le match s’arrêtait sur le but. Ce n’est pas le cas, mais avec ce Monaco, un but encaissé en cinq matchs de poule, c’est presque pareil. Hulk continue pourtant dans les frappes de mule. Mais Monaco sait ralentir le rythme et en rajouter par l’intermédiaire de Moutinho quand Garay laisse un peu trop parler ses mains. Forcément, en face, une équipe de Russes lusophones, ça sait répondre et pourrir le match, en ne rendant par exemple pas le ballon lorsque le fair-play le suggère… Qu’à cela ne tienne, dans les dernières minutes, Fabinho monte seul et résiste à la charge adverse. Un relai plus tard, il se retrouve dans la surface et frappe comme un arrière droit. Ça passe entre les jambes du gardien. Double joie puisque Benfica-Leverkusen se termine sans but dans le même temps. Avec trois buts, l’AS Monaco termine en tête de son groupe. Costaud.
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Par Romain Canuti