- Coupe de France
- 16e de finale
- Chasselay/Monaco (0-3)
Monaco passe mais perd Falcao
L'aventure s'arrête ici pour Ludovic Giuly et la bande de son village d'enfance. En 16e de finale. Face au deuxième ogre de la Ligue 1 derrière le PSG. C'est d'ailleurs Falcao qui a vite brisé tout espoir d'exploit, avant de laisser (sur grave blessure visiblement) ses partenaires et Emmanuel Rivière finir le travail.
Chasselay – AS Monaco : 0-3Buts : Falcao (29e) et Rivière (63e et 72e) pour l’ASM.
Dans notre chère Coupe de France, il existe deux issues possibles quand un club amateur affronte un cador de Ligue 1. La première, c’est celle où le petit, poussé par la folie, décide de prendre le taureau par les cornes et fout le bordel dans un schéma tactique adverse bien travaillé en séance vidéo, sur iPad personnalisé. La seconde, c’est lorsque l’animal défonce son toréador sans même que celui-ci sorte sa toise rouge. Et dans cette situation, on sait tous que ça se termine en bain de sang. À Lyon, Chasselay a bien malgré lui pris la deuxième alternative en pleine face. Résistant mais trop peu avenant, le club qui pensait devenir le chouchou 2014 de Daniel Lauclair est retombé de son nuage pour revenir à la réalité. Tristement. Mais pourra se consoler en se disant qu’à défaut de se payer le Rocher, ils ont eu la peau d’un Tigre.
The knee of the Tiger
Les fauves sont lâchés au stade Gerland. Valère Germain est le premier à réellement se mettre en évidence, mais la défense rhodanienne ne lâche pas le morceau si facilement. Le placement des joueurs de Championnat de France Amateur laisse parfois à désirer, comme sur cette remise en retrait d’Ocampos, dégagée en urgence par la défense de Chasselay. La pression s’accentue chez les Monégasques, lorsque sur un centre de Falcao, la tête croisée de Germain ne trouve pas le cadre. Mais David arrive tout de même à ne pas laisser l’exclusivité du premier acte à Goliath : sur un décalage au milieu de terrain, Anthony Mauvernay frappe de loin et ne chope pas le cadre. Pas grave, l’essentiel, c’est que le stade s’embrase. Avec 6 degrés au thermomètre et malgré les chevauchées fantastiques de Ludovic Giuly, il n’a pas forcément tort. Cependant, l’enceinte lyonnaise va rapidement déchanter sur le seul et unique coup de patte du Tigre. Sur un corner joué à deux entre Ocampos et Moutinho, le Portugais centre pour Germain, qui remet intelligemment de la tronche à la star colombienne. Mené, Chasselay doit sortir de son bunker. Et forcément laisser des espaces dans la défense, ce que Soner Ertek ne tolère pas. Le défenseur dégomme Falcao, qui regardera la deuxième partie du film depuis sa civière, touché au genou. Le Petit Poucet cherche à placer ses cailloux.
Manu le boucher
Facile, Emmanuel Rivière pallie la blessure de Falcao uniquement à partir du début de seconde période. La technique de mettre des taquets continue et a pour souffre-douleur préféré Moutinho. Mais à part récolter du carton, elle s’avère peu payante. Mauvernay s’essaie alors à la bicyclette, et le temps de réaction de Romero donne des sueurs froides à Claudio Ranieri. En réalité, Monaco maîtrise son sujet et attend tranquillement le break : Ferreira-Carrasco frappe le poteau, Germain a 2 de tension dans les six mètres et Moutinho tape ses transformations sur coup franc. Mais le petit meneur de jeu n’est pas en reste, et distille une belle ouverture pour Manu Rivière, qui fait flipper le gardien dans sa sortie et termine le taf. Le reste, c’est de la boucherie. Le sprinteur martiniquais est à la réception du centre de Ferreira-Carrasco et claque son doublé. Sans le fantastique raté du Belge, ça aurait été encore plus gore. Ce soir, Chasselay est tombé sur un plus fort que lui. Implacablement logique.
Par Antoine Donnarieix