- Ligue 1
- J20
- OM-Monaco (1-1)
Monaco, marché concluant
Plombé depuis l'été par un mercato totalement raté, Monaco a livré un visage plein de promesses à Marseille. Grâce en grande partie à des recrues hivernales qui ont déjà apporté un plus.
Monaco a vécu près de 45 minutes d’angoisse. Les vingt premières du match, étouffé par le pressing marseillais et incapable d’aligner deux passes. Puis les 20 dernières, avec les arrêts de jeu en prime, où les hommes de Thierry Henry auront donné l’impression de plonger physiquement. Entre ces deux déambulations au bord du précipice, l’ASM a livré une prestation comme on ne lui en connaissait plus en fin d’année civile 2018. Capable d’engager des contres éclair – comme celui conclu par un tir sur le poteau d’Alexandr Golovin à la conclusion d’un déboulé de Fodé Ballo-Touré – Monaco a aussi su mettre le pied sur le ballon et presser l’OM bien haut, notamment dans son grand temps fort du début de seconde période. Ou jouer en équipe, tout simplement.
En attendant Michy Batshuayi ?
Pourquoi un visage si radicalement différent sur le Rocher ? On avait annoncé du changement en Principauté. En premier lieu une « nouvelle » préparation physique, puisque la condition semblait peser dans les chaussettes en fin de match. En second lieu, un recrutement éclair avec trois nouvelles têtes ce soir, en attendant peut-être l’arrivée de Michy Batshuayi en prêt pour dynamiser l’attaque. Les recrutements en catastrophe, c’est en général casse-gueule en hiver. Or à Monaco, cela semble – à défaut de pouvoir déjà dresser un bilan – très cohérent. Le vétéran Naldo a apporté une vraie sérénité derrière, et a même sorti l’intervention qu’il fallait dans les arrêts de jeu. À défaut d’éblouir la rencontre ou d’être décisif, Cesc Fàbregas a fluidifié le jeu au milieu avec des choix de passes simples, mais pertinents. Et par son aura, a semblé rassurer ses compères Youssef Aït-Bennasser et surtout Youri Tielemans, très bon ce soir.
Plombé par un mercato, sauvé par un autre ?
Sur le côté gauche, où il n’a évolué qu’un peu plus d’une heure, Fodé Ballo-Touré a également apporté un dynamisme qui manquait à l’ASM depuis août 2018. C’est d’ailleurs de l’ancien Lillois qu’aurait pu – ou dû – venir la délivrance si Alexandr Golovin avait eu un peu plus de lucidité face à Steve Mandanda. Sans oublier sur le banc, l’arrivée comme adjoint de Franck Passi, pour combler le manque d’expérience à ce niveau de Thierry Henry. Depuis l’été, Monaco semblait plombé par un mercato raté, exercice clé de son business plan et de sa stratégie sportive. Paradoxalement, c’est peut-être avec un nouveau marché des transferts, cette fois-ci assumé comme géré dans l’urgence, que le club de la Principauté va se sauver.
Par Nicolas Jucha