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Monaco : les oubliés du début de saison
Solidement accroché à sa 2e place, l'ASM a réussi son pari, à savoir gratter un ticket pour la Ligue des champions. Une performance pour son retour dans l'élite, mais également le résultat des choix de Claudio Ranieri, qui n'a pas hésité à changer ses hommes au cours de l'année.
Emmanuel Rivière
Une comète. Un tube de l’été. Appelez ça comme vous voulez. Toujours est-il qu’au soir de la dixième journée, Emmanuel Rivière tutoie les sommets et les meilleurs attaquants du monde. Auteur de six pions en dix matchs, l’avant-centre de l’AS Monaco cartonne au sein de la doublette improbable qu’il forme avec Radamel Falcao, alors pichichi de Ligue 1 avec sept réalisations. Bien aidé par un triplé inscrit face à Montpellier, l’ancien Stéphanois compte alors autant de buts qu’Edinson Cavani (6) et un de plus que Zlatan Ibrahimović (1). Le mois d’octobre pointe le bout de son nez, le moment pour Emmanuel Rivière de rentrer dans le rang. Bloqué à 10 buts, son compteur n’a été alimenté que deux fois en septembre, une fois en janvier et une fois en avril. De moins en moins décisif, le Martiniquais a également été victime de la concurrence qui règne sur le Rocher. Lui que l’on pensait grand « gagnant » de la blessure de Radamel Falcao a trinqué suite à l’arrivée de Dimitar Berbatov et a souffert de la très bonne forme de Valère Germain. Titularisé à 17 reprises cette saison, le natif du Lamentin n’a figuré dans le onze de départ que 7 fois depuis le début de l’année 2014 et la situation ne devrait pas évoluer d’ici à la fin du mois de mai. Cry me a Rivière.
Lucas Ocampos
Depuis son arrivée sur le Rocher l’an passé pour 11 millions d’euros, un record pour la Ligue 2, l’Argentin a exposé un talent certain. Au point de s’offrir un spot de titulaire à l’entame de cette saison. Percutant, doté d’une technique irréprochable, et capable de gestes fous, à l’instar de cette bicyclette face à Toulouse en janvier dernier, Ocampos n’aura néanmoins tenu que 10 rencontres dans l’élite. Intéressant, mais peu tueur (3 buts, 3 passes décisives), le joueur tarde à décoller, comme le font pourtant si bien ses oreilles. Une situation avec laquelle Ranieri aurait sans doute composé l’an passé, sauf qu’entretemps, un autre mangeur d’espaces a débarqué dans la Principauté. Peu à peu grignoté par James Rodríguez, Ocampos est désormais abonné au banc de touche et se contente de bouts de match, sa dernière titularisation d’entrée en Ligue 1 remontant au 8 novembre dernier. Une famine pour celui que l’on annonçait comme l’une des étoiles montantes de l’ASM. Surtout, une bonne idée de la concurrence qui existe à haut niveau.
Mounir Obbadi
Si le capitaine Ranieri doit couler avec son bateau, que dire de son moussaillon préféré ? Mounir Obbadi et le coach italien, c’est une histoire d’amour comme on les aime. Un coup de foudre improbable qui a eu lieu le 30 octobre 2012, au cours d’un Troyes – Monaco. Conquis par la prestation du milieu de terrain de l’ESTAC, le coach monégasque le rapatrie. Les deux tourtereaux remontent ensemble et réalisent une bonne première moitié de saison. Au sein du pléthorique effectif monégasque, Obbadi trouve toujours une place dans le onze de départ. Le losange du milieu de terrain lui convient parfaitement et le Marocain est apprécié par ses compères Moutinho, Toulalan et Rodriguez. Mais Mounir est comme Kanga : il a calé. Et si cela ne se ressent pas véritablement sur son temps de jeu (il est quasi systématiquement préféré à Kondogbia, par exemple), cela se ressent dans son rendement. Pas nécessairement décisif (trois buts cette saison), Obbadi est moins tranchant, moins dominateur dans son empire du milieu. Un petit coup de pompe, certainement, mais définitivement un coup de moins bien dérangeant pour l’équilibre monégasque.
Yannick Ferreira-Carrasco
Onze titularisations en douze matchs, trois buts, une passe dé, le début de saison de Yannick Ferreira-Carrasco est celui d’un potentiel mondialiste. Pour ses débuts en Ligue 1, le Belgo-Portugo-Hispanique fait le taf et parfois plus aux côtés de Moutinho et de James Rodríguez. Blessé au ligament d’une cheville lors d’un entraînement à l’aube d’un déplacement à Nantes à la mi-novembre, YFC ne récupérera pourtant plus jamais sa place. La faute à Falcao. Au même moment, le Colombien se blesse et Ranieri opte pour une stratégie à deux attaquants. Une stratégie gagnante. Pendant l’absence de cinq matchs de l’international espoir belge, Monaco engrange autant de succès et découvre un nouveau système prolifique. Germain-Rivière ; Martial-Rivière, les jeunes s’éclatent et Carrasco se morfond. L’arrivée de Berbatov aurait pu tout arranger, mais c’est alors au tour d’Ocampos d’avoir la préférence du stratège italien. L’histoire d’une saison démarrée en trombe et qui se finira inévitablement les pieds en éventail à mater les Diables rouges au Mondial.
Fabinho
Un dragster transformé en Formule 3. À son arrivée sur le Rocher, Fabinho détonne d’entrée. Repéré par le Real Madrid l’an passé, il débarque à Monaco en prêt de Rio Ave pour y poursuivre son apprentissage et faire gonfler sa cote. Dès ses premières prises de balle, le talent saute aux yeux. Dans la pure tradition des latéraux brésiliens, Fabinho attaque plus qu’il ne défend. Mais il le fait bien. Avec Kurzawa, son pendant à gauche, Fabio Henrique Tavares permet à l’ASM de s’éclater sur les ailes et de mettre au supplice les milieux adverses. Oui mais voilà, comme ses aînés, Fabinho commence à agacer par son incapacité à bloquer correctement son couloir. Du coup, Ranieri fait de plus en plus appel à son hitman Andrea Raggi. De l’expérience froide à la place de la fougue brute, et une mise au banc de 2 mois pendant l’hiver qui forme le jeune Sud-Américain. Et si Fabinho rejoue, l’espoir qui entourait ses premières prestations se fait désormais très discret.
par RG, SB et MG