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Monaco, la poupée russe
Après deux années au purgatoire, l’AS Monaco retrouve la Ligue 1 avec des ambitions XXL. Recrutement pharaonique, communication ultra verrouillée, ambitions affichées. La Ligue 1 est prévenue, Monaco n’est pas venu pour enjamber les flaques d’eau.
Le bilan de l’été
L’an dernier, les stars de l’AS Monaco s’appelaient Valère Germain, Andrea Raggi et Lucas Ocampos. C’était mignon. Depuis que la montée en Ligue 1 a été validée, le président russe Dmitri Rybolovlev a complètement changé de braquet. Et force est de constater que le chéquier a énormément servi, notamment avec Jorge Mendes, le nouveau best friend forever du patron de l’ASM. Au final, Falcao, James Rodríguez, João Moutinho, Ricardo Carvalho, Jérémy Toulalan, Éric Abidal, Fabinho, Anthony Martial et Nicolas Isimat-Mirin ont débarqué en Principauté contre 144 millions d’euros. C’est tout, pour le moment. Forcément, avec une telle escouade, l’ASM se veut ambitieux pour son retour au sein de l’élite. Valère Germain parle même du titre de champion de France. Pourquoi pas. Mieux, Louis-II affiche déjà 3524 abonnés, c’est quasiment un record et 174% de plus que l’an dernier. Autant dire qu’il s’est passé énormément de choses durant l’été. Même les matchs amicaux ont donné le ton avec des belles victoires contre Leicester, Pescara et, surtout, un viol en réunion de Tottenham (5-2) après une mise en route plus laborieuse en mi-juillet (deux défaites contre Düsserldorf et Augsbourg). Et oui, il fallait relancer les vieilles machines usées (coucou Carvalho !). Depuis, Monaco est dans la place et chaud patate.
Coefficient de résistance face au PSG
144. Comme le nombre de millions lâchés sur le marché des transferts par le club. Et ce n’est pas fini. On attend l’arrivée de Rui Patrício, le gardien du Sporting (12/15 millions) et peut-être une autre folie devant (Hulk, Nani). Quoi qu’il en soit, ça parlera portugais et ça pèsera lourd. La nouvelle campagne de publicité du club est tout aussi ambitieuse avec le fameux refrain « We are Monaco, We are back » . Bref, plus besoin de faire des collages hasardeux de supporters pour prétendre qu’il y a du monde au stade pour les campagnes de publicité, l’ASM, c’est devenu la nouvelle attraction de la Ligue 1. Le concurrent auto-proclamé du PSG. Le Qatar contre la Russie, la Coupe du monde 2018 contre l’édition 2022. Bref, deux visions du football moderne. On le sait, s’il y a bien un club qui peut jouer le jeu des Parisiens, c’est Monaco. Et ça arrange tout le monde. On n’a pas fini de faire des comparaisons inutiles entre les deux clubs.
La banane
Ricardo Carvalho. 17 matchs de Liga en deux ans, 35 ans au compteur et de moins en moins de cheveux. En engageant l’ancien meilleur défenseur central d’Europe (2004), l’AS Monaco mise sur l’expérience de celui qui a fait les beaux jours du FC Porto, et surtout de Chelsea époque Mourinho. Sauf que depuis trois saisons, le stoppeur n’avance plus. Sa découverte de la Ligue 1 peut être violente. Ça peut facilement tourner au viol. Le Lusitanien devra encaisser le choc physique et faire avec des attaquants imprévisibles. Carvalho à Monaco, ça peut très vite prendre une tournure à la Diego Lugano. À savoir un mec dépassé à la moindre accélération, violent dans les contacts et perdu sur le pré. C’est moche de vieillir.
Le portrait-robot
25% Comme un ouragan
15% Vory v Zakone10% Prince Daye
30% paradis fiscal20% meilleur buffet presse de Ligue 1
Le type à suivre
Yannick Ferreira Carrasco. Le prénom d’un mec qui a laissé tomber la Mafia Trece pour le Hit Machine, un nom de famille à la fois portugais et espagnol et la date de naissance d’un enfant (1993). La nouvelle petite pépite de l’ASM est de nationalité belge et joue au milieu de terrain. À 19 ans, l’ancien crack de Genk, débarqué à Monaco à 16 ans, va découvrir la Ligue 1 après une énorme saison en Ligue 2 l’an dernier. Cette année, il va tutoyer la grande section. Tout le monde attend les cracks payés un rein, mais on devrait vite apprendre à aimer sa rapidité et sa vista. Un vrai perce-murailles. Le genre de jeune qui montre que l’argent ne fait pas tout. Suffit d’avoir un bon centre de formation (Ferreira Carrasco a notamment gagné la Gambardella en 2011). Bien entendu, il sont plusieurs à mériter un suivi quotidien dans l’effectif : Ocampos, Kurzawa, Tisserand ou encore Fabinho.
Ce qu’il va se passer cette saison
Après six journées, Falcao affiche déjà 12 buts dont deux quadruplés. Pendant ce temps-là, Éric Abidal, brassard de capitaine au bras, savoure son jubilé permanent. Rybolovlev s’est enfin arrangé avec la LFP pour l’installation du siège social du club en France. Le patron russe ne s’emmerde pas et installe son club chez Jorge Mendes, dans le Val de Marne, entre Créteil Soleil et l’hôpital Henri Mondor. Dans le même temps, le club déroule et joue aux montagnes russes avec les résultats. Victoire écrasante à domicile, défaite à l’extérieur. À dix journées de la fin, Monaco est sixième et Ranieri est licencié malgré 76 buts inscrits. Roberto Mancini arrive en sauveur et termine avec neuf victoires et un nul. Monaco arrache la troisième place in extremis et Falcao termine meilleur buteur à égalité avec Cavani : 36 buts en 25 matchs. James Rodríguez est élu meilleur espoir de la saison et Abidal ouvre le bal de la Croix rouge avec Jean-Pierre François sur un remix de Je te survivrai.
La banderole de supporter
« On est 10 000 »
La chanson
Beatles – Back in USSR
Par Mathieu Faure