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Monaco, juve do it
Monaco devra donc aller ferrailler en Italie face à la bande à Tévez, avant de peut-être assurer son succès à Louis-II. La mission s'annonce tendue, mais pas impossible.
L’adversaire : la Juventus
On aurait pu espérer une revanche contre le FC Porto, mais c’est la Juventus qui est finalement servie à Monaco. Dans l’absolu, le tirage est plutôt favorable aux Monégasques, qui ont soufflé à mesure que le Barça, le Bayern et le Real sont sortis du saladier. Néanmoins, on ne badine pas avec les Bianconeri, que l’on ne présente plus au niveau international. Double vainqueur de la Ligue des champions, cinq fois finaliste, la Juventus est un poids lourd du continent européen. Qualifiés difficilement dans une poule avec l’Atlético Madrid et l’Olympiakos, les Turinois ont livré un véritable récital contre Dortmund (2-1, 3-0) et s’annoncent plus que jamais comme de sérieux outsiders dans cette compétition. Reprenant l’héritage laissé par Antonio Conte, Massimiliano Allegri a petit à petit réussi à imposer sa patte à la Vieille Dame, qui survole son championnat (14 points d’avance sur l’AS Roma) et qui va donc pouvoir jeter toutes ses forces dans la Ligue des champions.
Les clefs du match
Le match mettra à l’honneur deux formations aux systèmes défensifs bien rodés. Opposés par six fois au Bayer Leverkusen, au Zénith Saint-Pétersbourg et à Benfica, les Asémistes n’ont concédé qu’un seul but en phase de poules, avant de céder trois fois contre Arsenal. De son côté, la Juventus peut compter sur l’inoxydable Gianluigi Buffon, qui commande une charnière solide et expérimentée composée de Barzagli, de retour de blessure après huit mois d’absence, Bonucci et Chiellini. Autrement dit, la défense de la Nazionale. Comme contre Arsenal, les Monégasques devront se montrer terriblement réalistes en contres pour espérer l’emporter. Faute d’ouvertures, les buts marqués à l’extérieur pourraient avoir une importance capitale. Même si le Juventus Stadium est une sacrée forteresse.
La stat qui sape le moral
À part une victoire contre la Roma en quart de finale de la Coupe des coupes, en 1991, Monaco a toujours losé face aux clubs italiens. L’Inter par deux fois, en 1964 et en 1997, la Sampdoria et l’AC Milan en 1990, puis la Juve en 1998 ont à chaque fois réglé leur compte aux Monégasques sur la scène européenne. Au total, cinq éliminations en six matchs. Il est temps que la roue tourne.
La bonne nouvelle
Le malheur des uns fait le bonheur des autres : en l’occurrence, la bonne nouvelle, c’est que Paul Pogba est blessé pour deux mois et ratera les deux confrontations. Triste pour le spectacle, déplorable pour l’esprit sportif, mais appréciable pour l’espoir monégasque et l’indice UEFA.
La déclaration
« Premièrement, nous sommes très contents d’être ici, parmi les huit meilleures équipes d’Europe, parce qu’on oublie très facilement d’où on vient. Il y a deux ans, on était en L2. Ce n’est donc que du bonheur » , s’est réjouit à chaud Vadim Vasilyev sur Infosport, avant de préciser : « La Juve sera favorite. Elle va être championne pour la quatrième fois d’affilée. On l’avait déjà affrontée en 1998 et elle nous avait éliminés. Ce qu’ils ont fait à Dortmund, c’est exceptionnel. Ce sont nos voisins, il y a beaucoup d’Italiens qui vivent à Monaco, c’est bien. J’espère que nos supporters viendront aussi nombreux. C’est déjà une belle récompense pour les risques que le président a pris. Maintenant, ce n’est que du bonus. On va jouer tranquille, avec ambition, mais sans pression. »
Le précédent
Monaco et la Juventus se sont déjà affrontés par le passé en Ligue des champions. C’était en 1998, à l’occasion de la demi-finale de la plus belle des compétitions. Sur le terrain, pas mal d’étoiles : Peruzzi, Montero, Deschamps, Zidane et Del Piero d’un côté, Barthez, Benarbia, Ikpeba, Trezeguet et Henry de l’autre. Et pas mal de buts aussi. Abattus 4-1 à l’aller, les Monégasques voient rapidement leurs espoirs de qualification s’envoler. « Si on va de l’avant dans le football, rien n’est impossible » tempère néanmoins Lilian Martin avant le retour, « pas même trois buts à remonter à la Juventus » . Le vœu pieu ne sera pas exaucé. Soutenus par 15 000 spectateurs, les Monégasques font toutefois honneur à la compétition en s’imposant à Louis-II, au terme de 90 minutes de haute volée. Inspirés, Leonard (38e), Henry (50e) et Spehar (83e) avaient assuré une victoire inutile mais méritée. L’histoire se répétera-t-elle ?
Les surnoms
– Le match Deschampions
– Le Trezegolico
Par Christophe Gleizes