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Monaco gagne au bout de l’ennui

Par Swann Borsellino
4 minutes
Monaco gagne au bout de l’ennui

Victorieux à défaut d'être brillants. Opposés à une équipe de Nantes fébrile offensivement, les joueurs de l'AS Monaco ramassent une victoire importante au terme d'une rencontre triste et insipide. Une mine contrée d'Obbadi sera venue à bout d'un Nantes bien triste (1-0).

NantesMonaco (-1-1)

Le troisième contre le quatrième, le promu attendu contre le promu qui surprend, le remake du premier match diffusé par Canal + le 9 novembre 1984. L’opposition entre Nantes et Monaco fleurait bon les années 1980-1990 et les 22 acteurs alignés sur la pelouse d’un stade de la Beaujoire archi-comble ne sont pas parvenus à passer outre les effluves de nostalgie. Sous les yeux de Japhet N’Doram, de Coco Suaudeau et de beaucoup d’autres, Canaris et hommes du Rocher ont offert un piètre spectacle à leurs spectateurs de marque et aux autres. Tactiquement en place, techniquement moyennes et sans génie créatif, les deux formations ont mis plus d’une mi-temps pour entrer dans leur match. Une rencontre triste, sans réelle saveur et longtemps marquée par la maladresse étonnante de Radamel Falcao. Dominateurs en seconde période et emmenés par un bon James Rodríguez, les joueurs de Monaco ont fini par s’imposer en terre hostile. Moldovan, Quint, Devineau, Nonda, Ibarra et les autres : vous nous manquez.

Le néant en représentation à la Beaujoire

Ce dimanche soir, la Beaujoire a une vraie bonne gueule. L’enceinte nantaise, comme son équipe et l’adversaire du soir, l’AS Monaco, a manqué à la Ligue 1. Bruyant au moment de l’entrée des joueurs sur la pelouse, le stade des Canaris ne s’arrêtera pas de mettre l’ambiance pendant 45 minutes. Pourtant, sur la pelouse, dès les premiers instants de la rencontre, il y a matière à avoir les paupières qui s’alourdissent. Très disciplinées, mais incapables de répondre au pressing proposé par le camp d’en face, les deux équipes ont un taux de passes réussies qui tutoie numériquement la cote de popularité de François Hollande. Privés de Ferreira-Carrasco, les Monégasques sont alignés dans un 4-4-2 en losange où Rodriguez évolue derrière Falcao et Rivière qui ne touchent que peu de ballons. Au final, il n’y a guère qu’un gros tacle de Cichero sur Moutinho et des sorties totalement folles de Rémy « Julienne » Riou à se mettre sous la dent. Serge Gakpé s’offre bien quelques « tout droits » , Veretout tente une volée de trente mètres, pendant qu’Issa Cissokho se la joue Patricia Girard sur son couloir droit. Mais à part une Madjer de Rivière, une tête pas cadrée de Djordjevic et un vibrant hommage rendu à Bernard Mendy par Jordan Veretout, il n’y a pas de quoi faire se lever Pépère de son canapé. Au milieu de cet amas d’erreurs, Jérémy Toulalan se rappelle aux bons souvenirs de la Jonelière en ratissant un nombre incalculable de ballons et en prenant son jaune suite à un tacle sur Cissokho. Ah qu’elle est loin, cette époque où la Toul’ s’habillait en Aigle.

James régale, Obbadi sauve Monaco

Parce qu’il était difficile de faire pire, les 22 acteurs reviennent sur la pelouse avec l’envie de mettre un peu de rythme dans une rencontre aussi groovy qu’un Nouvel An à la salle des fêtes du coin. Le premier quart d’heure de ce second acte n’est pas américain, mais colombien, et Falcao, le danseur étoile, a de faux airs de mauvais rat de l’opéra. Un contrôle boisé, une glissade, l’utilisation de la mauvaise surface du pied, il y a, entre ce début de mi-temps et l’heure de jeu, une faille spatio-temporelle qui a transformé Falcao le killer en Falcao le loser. Pas en réussite face à Riou, l’ex-Madrilène doit regarder le quatrième arbitre à plusieurs reprises pour comprendre que c’est bien lui qui va céder sa place à Martial. Dépité après ce ballet d’occasions loupées, Radamel sort la tête haute, sans râler, pendant que Bedoya remplace Bessat côté nantais. Très à l’aise dans son rôle de numéro dix depuis le retour des vestiaires, James Rodríguez régale de crochets et de caviars, mais peine toujours à trouver le chemin des filets. Bien servi par Martial, l’ancien de Porto bute sur Riou, mais le dégagement du portier nantais termine sa course dans les pieds d’Obbadi. Sans se poser de question, le milieu monégasque envoie une mine qui, avec l’aide de Bedoya, termine dans les filets nantais. C’est mérité au vu de ce que montraient les joueurs de Ranieri depuis vingt minutes. En face, c’est toujours aussi léger. Une tête pas cadrée de Djordjevic, séché par Carvalho dans la surface quelques minutes plus tard. Malheureux quelques minutes auparavant, Bedoya, parfaitement lancé par Gakpé dans la profondeur, loupe l’égalisation dans les arrêts de jeu. Pas assez tranchants offensivement, les locaux s’inclinent contre Monaco après avoir perdu contre Lille ou encore Paris. Les années 80-90, c’était bien. Mais c’est loin.

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