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Monaco, forever young
Toujours très proactive sur le marché des jeunes talents européens, l'ASM s'est surpassée cet été en claquant pas moins de 86 millions d'euros sur dix joueurs de moins de 25 ans. Revue d'effectif des nouvelles promesses qui tenteront de confirmer sur le Rocher.
Ses coéquipiers l’ont dit et répété pendant la Coupe du monde : Kylian Mbappé n’aime pas qu’on lui parle de son âge. Comme s’il ne voulait pas que sa date de naissance et sa précocité ne masquent tout le reste. Le joueur et l’homme. L’âge, une donnée au centre de toutes les discussions lorsque les observateurs de la Ligue 1 évoquent le recrutement de l’AS Monaco, qui s’est construit sous l’ère Rybolovlev une réputation de pouponnière dorée. À un tel point qu’il n’est parfois pas évident de mettre un nom et un visage derrière tous les jeunes espoirs qui atterrissent en Principauté. Surtout lors de cette session estivale 2018-2019, où l’ASM a recruté un nombre record d’enfants prodiges.
Têtes d’affiches
Bien sûr, il y a quelques noms dont les sonorités sont déjà familières. Comme celui d’Aleksandr Golovin, 22 ans et recruté pour 30 millions d’euros, tsar programmé d’une génération de footballeurs russes qui voient en lui le nouveau leader technique de la sélection. Moins célèbre à l’international, le milieu défensif ivoirien Jean-Eudes Aholou, qui a rejoint la Principauté moyennant 14 millions d’euros, n’est lui, plus tout à fait un inconnu dans l’Hexagone, après son probant exercice 2017-2018 du côté de Strasbourg. L’Italien Antonio Barreca, acheté pour la somme rondelette de dix millions d’euros, doit, lui, encore se faire un nom en France. Révélation du Torino au poste d’arrière gauche pendant l’exercice 2016-2017, l’international azzurro espoir a passé une bonne partie de la saison dernière à l’infirmerie et compte bien se relancer en Ligue 1. Sa carte d’identité ? 23 piges, piémontais de naissance mais d’origine sicilienne de part ses parents, le ragazzo retourne depuis sa tendre enfance tous les étés sur l’île de ses ancêtres, « sa seconde maison » .
Mais c’est pour un Français que l’ASM a néanmoins véritablement cassé sa tirelire, en dégainant vingt millions d’euros pour le désormais ex-Lyonnais Willem Geubbels. L’attaquant n’a pourtant que seize petits printemps et deux minuscules matchs de Ligue 1 dans les pattes. Fallait oser. Pourtant, le gosse a forcément des arguments parlants à faire valoir : surclassé dans les catégories de jeunes, déjà développé physiquement (1,85m), il aurait notamment attiré les convoitises du Bayern Munich avant d’atterrir à Monaco. Une signe supplémentaire que les Monégasques n’hésitent plus à miser des sommes conséquentes sur de très jeunes joueurs, à l’image des 25 millions d’euros investis sur l’attaquant italien de 17 ans Pietro Pellegri, acheté lors du dernier mercato hivernal.
Les outsiders du Rocher
Le restant des acquisitions estivales de l’ASM sont un poil plus confidentielles et surtout beaucoup moins onéreuses. Les attaquants Sofiane Diop et Wilson Isidor, internationaux français chez les moins de 18 ans, quittent gratuitement Rennes pour tenter leur chance à Monaco. Le club de la Principauté a aussi officialisé l’arrivée d’un tout jeune espoir formé à la Masia, Robert Navarro, milieu offensif d’à peine seize ans. Il a aussi chipé à Chelsea moyennant trois millions d’euros l’Anglais Jonathan Panzo, un wonderkid qui a déjà beaucoup gagné en équipe de jeunes: à 18 piges, le défenseur central est déjà champion du monde U17 avec l’Angleterre et a remporté la Premier League, la League Cup et la FA cup au sein des catégories U18 des Blues.
Le Français Ronaël Pierre-Gabriel, que l’ASM a rapatrié de Saint-Étienne pour six millions d’euros, n’a pas un palmarès junior aussi copieux, mais facture déjà 35 matchs de Ligue 1 à tout juste 20 ans. Quand on lui demande qui sont ses modèles, le latéral droit dégaine deux noms, Philipp Lahm et Serge Aurier. On appelle ça avoir des goûts éclectiques. Enfin, l’ASM a également tenté le pari Samuel Grandsir, 21 ans et auteur d’une très bonne première partie d’exercice 2017-2018 avec l’ESTAC l’année dernière. En même temps, quoi de plus naturel que de voir un Grandsir prendre tranquillement ses aises dans une Principauté.
Par Adrien Candau