- C1
- Quarts
- Monaco-Dortmund (3-1)
Monaco file dans le carré VIP
Portée par une entame de match millimétrée et imbibée de réalisme, l'AS Monaco a confirmé sa victoire de l'aller et a une nouvelle fois marché sur le Borussia Dortmund mercredi soir (3-1). La bande à Jardim verra le dernier carré de la Ligue des champions.
AS Monaco 3-1 Borussia Dortmund
Buts : Mbappé (3e), Falcao (16e) et Gemain (82e) pour Monaco // Reus (48e) pour le BvB
Oui, forcément, il y avait des raisons de s’inquiéter. Jouer cinquante-quatre matchs dans une saison est éprouvant. Jouer tous les trois jours aussi. Depuis quelque temps, l’AS Monaco tient sur un fil, mais gagne, et c’est finalement le plus important. Reste qu’une saison peut parfois basculer sur une soirée ratée ou un pas de danse de trop. Mais non, mercredi soir, la bande à Jardim n’a pas plié et a confirmé sa victoire de l’aller en balayant le Borussia Dortmund (3-1), grâce notamment à une capacité de résistance extraordinaire et à un début de match majuscule. Sept ans après Lyon, l’ASM verra les demi-finales de la Ligue des champions. Ouf.
Le bal des architectes
La force principale de Leonardo Jardim est certainement de ne jamais se poser de questions. Pourquoi changer quand tout va bien ? Pourquoi demander à ses joueurs de tenir l’avantage d’un match aller quand ces derniers ne savent que jouer ? Voilà quel était l’état d’esprit des membres du vaisseau ASM au moment de débarquer mercredi soir sur la scène d’un Louis-II imprenable depuis plusieurs mois. De son côté, Thomas Tuchel avait prévenu que son Borussia était venu pour « attaquer pendant quatre-vingt-dix minutes » et rien d’autre. Alors, pour cette manche retour, le moine de Krumbach avait révisé son plan, laissant Dembélé sur le banc au coup d’envoi, récupérant Marco Reus et tentant un pari sur Erik Durm. Pourquoi pas. Problème, si le monde entier avait la tête tournée vers l’astéroïde 2014 JO25 cet après-midi, la vraie bombe de l’année est bien française et le BvB aura été balayé dès les premières minutes du dîner.
5 – @KMbappe est devenu le plus jeune joueur à atteindre la barre des 5 buts en Ligue des champions, à 18 ans & 4 mois. Phénomène. pic.twitter.com/WrmwXpW7SN
— OptaJean (@OptaJean) 19 avril 2017
Trois exactement, juste le temps de voir Benjamin Mendy balancer son premier déhanché de la nuit, pousser Bürki à un arrêt moyen et Kylian Mbappé faire sauter une première fois la table de marque (1-0, 3e). Tout a été beaucoup trop vite pour la bande à Tuchel, dépassée par les extrêmes monégasques et les croquis dessinés au trait fin par le carré magique offensif de Jardim. La preuve ? Ce deuxième but claqué au quart d’heure de jeu par Falcao (2-0, 16e), digne d’une œuvre de Jean Nouvel. La suite du premier acte n’est qu’un enchaînement de frissons portés par une gauche Mendy-Lemar magnifique, un Bakayoko étouffant, une doublette Mbappé-Falcao excitée et une défense parfaitement alignée. Dortmund ne peut alors répondre que sur quelques coups – un coup franc de Şahin sur le poteau, quelques belles cartouches pour Reus –, mais semble à cet instant déjà couché.
Le roseau monégasque
Reste que ce Borussia a un honneur et le pouvoir de revenir fort dans une soirée en s’enfilant une pilule magique. À l’aller, son ecstasy s’appelait Pulisic, cette fois, place à Dembélé, lancé sur la piste par Tuchel après une petite demi-heure de jeu. Un débarquement qui a filé la patate à Dortmund et l’a surtout remis dans la rencontre quelques minutes après la pause, l’international français bouffant Mendy sur le côté avant d’offrir la réduction du score à Reus (2-1, 48e). Comme lors de la première manche, Thomas Tuchel a repositionné ses pions à la pause pour piquer ses danseurs, Kagawa de nouveau en tête, et a foutu le bordel dans l’organisation monégasque, l’ASM ne se montrant de nouveau dangereuse que sur une tête coquine de Touré claquée par Bürki et un face-à-face planté par Falcao peu après l’heure de jeu.
Le BvB, lui, a donc retrouvé la banane sous les yeux des anciens rêveurs monégasques de 2004 et à travers les fulgurances de ses bombes techniques. Mais Subašić a tenu le scénario devant Schmelzer et Reus, la résistance a fonctionné et Jardim a commencé à solidifier son système en faisant entrer Nabil Dirar. Bonne réponse pour attaquer vingt dernières minutes où l’ASM s’est de nouveau montrée offensive, via un pétard de Lemar, une tête de Bakayoko ou enfin quelques éclairs de Bernardo Silva. Et voilà, comme à l’aller, Monaco s’est offert un trou d’air avant de venir planter définitivement une nouvelle victime, seulement tenue défensivement par un excellent Sokratis, grâce à un troisième but en fin de match de Valère Germain (3-1, 82e). L’art de savoir encaisser les coups pour finalement piquer avec l’autorité des équipes en confiance. Monaco tient les rênes de ses rêves et verra donc le dernier carré de la Ligue des champions pour la quatrième fois de son histoire. Bandant.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Maxime Brigand