- Ligue 1
- 17e journée
- AS Monaco/AC Ajaccio (1-0)
Monaco fait tomber le mur corse
En grande difficulté offensive pendant 70 minutes, les joueurs de l'AS Monaco ont profité de l'exclusion de Pierazzi pour s'offrir trois points très importants. Acculés tout au long de la rencontre mais bons défensivement, les Corses peuvent quitter Louis-II avec des regrets.
AS Monaco 1-0 AC Ajaccio
But : Rivière (75e)
Un « Canal plus, enculés » pour briser le silence ambiant dans les tribunes du Stade Louis-II. Lassés par le scénario du match, les supporters monégasques tentent de voir comment se porte la virginité ailleurs, mais à la pause de ce duel a priori déséquilibré entre Monaco et Ajaccio, ceux qui se font posséder, ce sont bien les hommes du Rocher. Dans un attaque-défense des plus classiques, le 4-4-2 en losange de l’AS Monaco a longtemps buté contre le mur corse. Largement dominateurs, mais incapables de se procurer des occasions sérieuses, les hommes de Claudio Ranieri ont longtemps cherché la solution. Mis à mal par la bonne défense de l’ACA, incapables de se créer une occasion franche, les coéquipiers d’Éric Abidal ont dû attendre le dernier quart d’heure de jeu pour faire basculer le match en leur faveur. Une victoire sans convaincre face à une équipe regroupée et réduite à dix, mais une victoire quand même.
Un foot sur demi-terrain
C’est devenu le 4-4-2 de James Rodríguez. En pleine bourre depuis quelques semaines, le petit Colombien est positionné en numéro dix derrière la doublette Rivière-Martial. À la pointe de l’innovation footballistique, Monégasques et Corses décident d’être les premiers joueurs à disputer une rencontre de Ligue 1 sur demi-terrain. C’est évidemment dans la moitié de terrain d’Ajaccio que tout cela se passe, mais à aucun moment dans cette première période, Memo Ochoa ne doit s’employer comme contre le Paris Saint-Germain. Il faut dire que sur les douze centres de Monaco, peu ont trouvé la mire. Seul celui de Raggi a permis au bon Anthony Martial de dégainer un ciseau presque parfait, qui vient mourir près du poteau gauche d’Ochoa. Et pendant que João Moutinho, 75 ballons touchés à la mi-temps, tente de battre le record de Marco Verratti, Jérémy Toulalan se voit bien inscrire le deuxième but de sa carrière en Ligue 1. Malheureusement pour monsieur poivre et sel, sa bonne frappe du droit use pour la première fois de la rencontre les gants du gardien mexicain. La tête sous l’eau, les Corses jouent leurs maigres coups à fond. Junior Tallo s’offre une frappe cadrée en contre, quand Martial se prend un petit recadrage en règle. Auteur d’un bon premier acte, le jeune Monégasque reçoit quelques conseils du sage Moutinho. Avant une mise au point globale plus musclée à la pause pour le 11 de l’ASM.
« Le match se passait bien, tu veux le massacrer ? »
Dans ce genre de match, même des équipes comme l’AS Monaco ont besoin d’un petit coup de pouce du destin. En l’occurrence, c’est un énième coup de rein de James Rodríguez qui va permettre aux Monégasques de se sortir d’une situation périlleuse. Bloqués tactiquement face à un onze corse regroupé, les ouailles de Ranieri auront moins de mal face à un dix déboussolé. Sanctionné d’un deuxième carton jaune logique suite à un tacle sur Rodríguez, Jean-Baptiste Pierazzi laisse les siens en infériorité numérique, et ce, malgré le bon argumentaire de Benjamin André à l’arbitre : « Le match se passait bien, tu veux le massacrer ? » Un brin pessimiste, le numéro 7 d’Ajaccio est aux premières loges pour voir que les hommes de la Principauté manquent toujours d’efficacité, même à onze contre dix. Furax sur son banc, Ranieri bouleverse son schéma tactique. Ocampos remplace Martial, pourtant plus utile que Rivière au vu de la physionomie du match, tandis que Valère Germain remplace Obbadi. Des espaces se libèrent dans le dos d’une défense d’Ajaccio qui craque finalement à un quart d’heure du terme. Dernier franc-tireur d’un cafouillage brouillon faisant suite au dixième centre de Kurzawa, Rivière profite d’un centre-tir-tacle de Raggi pour envoyer une mine à bout portant et tromper un Ochoa auteur d’un drôle de plongeon sur le centre de l’Italien. Le plus dur est fait pour les locaux, et heureusement, car ce dimanche soir, la baraka avait choisi son camp. Coup sur coup, James Rodríguez et João Moutinho enroulent des coups francs qui s’écrasent sur le poteau gauche d’Ochoa. 1-0 sans spectacle, Monaco s’en contentera. Canal+ a passé une soirée difficile.
Par Swann Borsellino