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- Monaco-Villarreal (1-0)
Monaco exorcise enfin la malédiction
Seule la qualification est belle. C'est ce qu'il faut se dire après la qualification peu spectaculaire mais précieuse d'un Monaco en mode truelle. Pour la première fois depuis que la Ligue 1 doit se taper le 3e tour de qualification, il y aura trois clubs français dans la phase de poules. Et ça c'est beau.
À voir gesticuler Leonardo Jardim à l’approche des arrêts de jeu, on pourrait penser aux montages humoristiques de Julien Cazarre dans J+1, quand il met en scène le coach portugais. « Pour faire bon ciment… » Et c’est clair que pour le match retour contre Villarreal, l’ancien stratège du Sporting Portugal a mis son ASM en mode « maçon » plus qu’en mode spectacle. Bien défendre, faire un mur bien solide, et pas forcément attaquer trop fort face à un adversaire suffisamment conciliant pour ne pas trop inquiéter Danijel Subašić non plus. À l’exception d’une grosse occasion en fin de première période, où Jemerson est venu suppléer le Croate pour éviter que les débats ne soient relancés.
Une première depuis 2013-2014
On retiendra donc les deux informations essentielles : Monaco a gagné deux fois contre un Villarreal qu’on annonçait comme l’un des épouvantails des barrages, et la France aura bien trois représentants dans le top 32 européen. Une première depuis 2013 et la première campagne européenne où la Ligue 1 devait entrer par le 3e tour de qualification de la C1. À chaque fois, le tour de chauffe ne posait pas problèmes, contrairement au barrage final.
La Real Sociedad et un Antoine Griezmann en feu pour Lyon (2013-2014), un FC Porto mieux armé pour Lille (2014-2015) et un FC Valence à qui l’ASM avait fait énormément de cadeaux (2015-2016). Contrairement aux trois années précédentes, l’AS Monaco a eu la chance de tomber sur un sous-marin jaune quasiment coulé tout seul avant même le match aller (changement d’entraîneur, nombreux blessés). Mais les hommes de Jardim ont également eu le mérite de se frotter à un opposant coriace dès le 3e tour, Fenerbahçe, supérieur à Copenhague, Zürich ou Berne.
Comme en 2015 pour Monaco ?
Le football français aurait donc tort aujourd’hui de bouder son plaisir. Même si le contenu des matchs de l’AS Monaco doit inciter les pensionnaires de Ligue 1 à méditer sur ce qui les sépare des meilleurs écuries européennes : une véritable ambition de jeu soutenue par une stabilité en coulisses. Aujourd’hui, seul le PSG est en mesure de s’avancer en phases de poules avec la certitude de pouvoir dicter son jeu à ses adversaires, quand Lyon s’appuiera sur la cohésion de son groupe et sa deuxième participation de rang pour espérer.
Monaco ? À ce jour, seul Bernardo Silva voire Fabinho et Danijel Subašić ont clairement la forme de joueurs de Ligue des champions. Pour les autres, il va falloir apprendre vite et espérer que la manière « aux forceps » qui a marché contre Villarreal fonctionnera suffisamment bien sur six nouveaux matchs. Il y a deux ans, après avoir terminé en tête de leur poule de C1 (parfois à l’arrache, certes), les Monégasques avaient ébloui l’Europe en huitièmes de finale contre Arsenal, avant de chuter de justesse face à la Juve, futur finaliste. Alors, pourquoi pas ?
Par Nicolas Jucha