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Monaco et ses antécédents espagnols
L’ASM n’a jamais affronté Villarreal. Mais ses confrontations passées face à d’autres clubs espagnols peuvent donner quelques indications. Et si le club de la Principauté a parfois déçu devant des membres de la Liga, il a aussi su nous faire plaisir. Petit cours d’histoire.
Victoires de prestige
Si Villarreal veut devenir La Corogne de Monaco, le club de la Principauté sera ravi. Ce dernier a en effet traumatisé les Turcos entre 2003 et 2005. Quinze buts inscrits, quatre encaissés, trois victoires, le tout en quatre matchs de poule de Ligue des champions, dont l’inoubliable 8-3 à Louis-II marqué par le quadruplé de Dado Pršo. Jérôme Rothen s’en souvient encore : « Le matin du match, on a appris que les Espagnols étaient allés faire du shopping à Monaco, tranquilles ! Comme si on n’existait pas et que le match serait une formalité. On s’est dit qu’ils allaient« manger »… Et ils ont bien mangé ! » Sans compter le 5-0 infligé un an plus tard au Riazor. Même si la battleavait démarré par une défaite initiale sur le plus petit des scores (1-0), ces grosses performances permettent à la bande de Deschamps de se qualifier deux années de suite pour les huitièmes de finale.
Beaucoup moins connu, pour les jeunes générations en tout cas, la qualification en demi-finales de Coupe des vainqueurs de coupe au détriment du Real Valladolid. C’était en 1989-1990. Tenu en échec en Espagne (0-0), la deuxième manche à Monaco est identique à la première malgré les nombreuses occasions des Rouge et Blanc. Direction les tirs au but donc, où Jean-Luc Ettori donne la qualification aux siens. Avant de se faire sortir par la Sampdoria de Gênes.
Des éliminations dures à avaler
De l’autre côté du miroir, c’est moins reluisant. Souvent opposés à des adversaires à leur portée (en apparence), les Monégasques se sont cassé la gueule plus d’une fois sur la marche hispanique. En 1980 d’abord. Face à Valence, au premier tour de la Coupe UEFA, l’ASM ne perd pas, mais ne gagne pas non plus. Auteurs d’un nul à l’extérieur (0-0), les Français ne font pas mieux chez eux (3-3). Plus logiquement, Monaco n’a pas les armes pour tenir tête au grand Barça lors de la C1 1993-1994. Les deux défaites (2-0 puis 0-1, doublé de Txiki Begiristain et but de Hristo Stoitchkov) empêchent Lilian Thuram, Emmanuel Petit, Youri Djorkaeff et Arsène Wenger de s’emparer de la première place, mais pas de se qualifier directement en demies.
Les années 2000 ne changent pas grand-chose. Alors que la Principauté dispose d’une dream-team avec Fabien Barthez, Willy Sagnol, Rafael Márquez, Martin Djetou, Marcelo Gallardo, Ludovic Giuly, Marco Simone et David Trezeguet, elle réussit à s’incliner 4-1 à Majorque dans son seizième de finale aller de C3… Au retour, le succès 1-0 ne suffit évidemment pas pour le futur champion de Division 1.
Bis repetitaen 2005, avec Patrice Évra, Maicon et Emmanuel Adebayor. Ce n’est « que » le Betis Séville qu’ils rencontrent en août pour le troisième tour préliminaire de C1. L’échec 1-0 chez les Ibériques ne semble d’ailleurs pas irrattrapables. Pourtant, ceux-ci viennent attraper un bon nul (2-2) à Monaco et continuent l’aventure. Enfin, la dernière déception en date a eu lieu l’année dernière, au même stade que celui attendu contre Villarreal. Auteur d’une horrible prestation défensive à Valence où elle prend l’eau (3-1), l’ASM tente le coup en Espagne… mais s’impose seulement 2-1. « Il faudra faire un match de rêve » , annonçait Jardim en conférence de presse après avoir vomi sur l’arbitrage. Raté.
L’exploit madrilène
7 avril 2004. Quarts de finale retour de LDC. Le Monaco de Didier Deschamps reçoit l’immense Real Madrid, emmené par ses Galactiques : Zidane, Figo, Raúl et Ronaldo. Pour atteindre le dernier carré, Guily et ses potes doivent refaire un retard de deux buts, la Maison-Blanche ayant dominé la première partie 4-2. Et tout commence mal, puisque l’attaquant espagnol ouvre le score. Pour beaucoup, le match est plié. C’est oublier la détermination et le karma monégasques de l’époque. « Au Real, ils sont déjà qualifiés dans leurs têtes. Ils marquent des buts, oui. Mais ils en prennent. Édu(Cissé, ndlr)a dit :« S’ils marquent, c’est fini. » Non ! Rien n’est jamais fini ! » , a d’ailleurs encouragé DD dans les vestiaires avant la rencontre. Ainsi, après l’égalisation de Ludo juste avant la pause, Fernando Morientes donne l’avantage aux Français dans une ambiance que le stade Louis-II a rarement connue. Sur une superbe madjer, Cap’tain Giuly fait trembler une dernière fois les filets. 3-1, le résultat ne bougera plus. L’AS Monaco ira jusqu’en finale, malgré sa cote très faible. Dingue.
Par Florian Cadu