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Monaco et la Luz, le vide loin de Louis-II

Par Raphaël Gaftarnik
Monaco et la Luz, le vide loin de Louis-II

Le stade de la Luz n'est pas un inconnu pour l'AS Monaco. Un soir de mai 92, le club de la principauté y a disputé une finale de Coupe d'Europe, perdue face au Werder Brême (2-0). Une rencontre qui, au délà de la défaite, fut empreinte d'un autre drame.

Les travées se font désespérément vides. Dans l’enceinte pouvant accueillir jusqu’à 120 000 âmes, ils sont seulement 16 000, éparpillés et prenant leurs aises plus que de raison. Est-ce l’affiche peu glamour opposant Monégasques et Brémois qui fait fuir aux alentours du stade lisboète ? Sans doute. De toute façon, et malgré ses 3 000 supporters, les coéquipiers de Jean-Luc Ettori n’ont pas les jambes à l’euphorie collective. La veille, la demi-finale de Coupe de France entre Bastia et l’OM a accouché du drame de Furiani et de ses morts. Cette finale de C2, fut-elle la première de l’histoire de Monaco, est ainsi destinée à être oubliée, sacrifiée sur l’autel d’une catastrophe qui monopolise l’attention du football français. Les Allemands peuvent triompher, privant ainsi la France d’un premier succès inédit en Coupe d’Europe. Dans l’indifférence la plus totale.

Un Monaco de gala

La saison 1992 est pourtant celle de Monaco. Sous la houlette de Wenger, les hommes du Rocher balancent leurs cailloux sur tous les fronts. Que ce soit en championnat, en Coupe de France ou encore en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, l’ASM bataille pour la victoire. Mais battus 3-0 par les Olympiens à quelques encablures de l’arrivée, les partenaires de Jean-Luc Ettori laissent leurs rivaux s’offrir la gloire hexagonale. Qu’importe, car qualifié pour la finale dans les deux autres compétitions, Monaco peut encore concrétiser ses belles performances et, même, devenir un précurseur en matière de succès français sur la scène continentale. Pour Marcel Dib, milieu défensif de l’armada rouge, cette équipe en avait les qualités : « Il y avait un collectif, un mélange de tout. Des joueurs talentueux et d’expérience avec Weah, Fofana, Djorkaeff, mais aussi des jeunes qui démarraient leur carrière comme Petit ou Thuram. C’était la plus belle saison de Monaco. » Forte de ce collectif, et d’une qualification aux forceps face à Feyenoord au tour d’avant, l’ASM débarque alors à Lisbonne avec pour mission de transformer l’essai contre Brême. Otto Rehagel, période pré-escroquerie grecque, exprimait d’ailleurs ses craintes avant la rencontre : « Tout est contre nous. (…) Monaco une très bonne équipe. Le simple fait qu’elle ait disputé le titre à Marseille jusqu’au bout démontre sa valeur. » Pourtant, l’envolée victorieuse n’aura pas lieu : « Ça devait être une semaine de fête, tout le monde attendait que l’OM se qualifie (pour la finale de la Coupe de France, ndlr) afin qu’on joue la belle. Mais les événements nous ont gâché la saison » rappelle Dib, victime collatérale du drame de Furiani du 5 mai 1992, la veille de cette finale anonyme.

Furiani en filigrane

« On a appris la nouvelle à l’hôtel à Lisbonne. On l’a su très tard, vers 22h, peut-être 23h. Il y avait des morts en Corse, tout le monde s’affolait. On avait quelques informations, mais uniquement celles qu’on voulait bien nous donner, car on jouait la finale. » Pour Marcel Dib, le souvenir reste intact. Coincés dans leurs appartements, les joueurs et le staff apprennent une nouvelle qui meurtrit les esprits et trouble nécessairement la préparation de l’événement. Jean Petit, adjoint de Wenger, racontait alors le désespoir du coach alsacien : « Arsène était inconsolable. Il se demandait ce que nous faisions là. Nous étions sur le point de jouer un match au Portugal alors que le football venait d’être tué par cette tragédie. » Dib poursuit : « On pensait que la finale allait être annulée, des bruits avaient couru. À l’origine, beaucoup ne voulaient pas qu’on la joue. Mais ce n’était pas possible par rapport à l’UEFA. Le lendemain matin, nous avons su qu’elle allait se disputer. » Oubliés par les médias, partis couvrir le drame bastiais, les Monégasques ne vont pas trouver plus d’écho dans le stade de la Luz. Délaissée par le public portugais, l’enceinte lisboète prête aussi dans l’ambiance mortuaire à l’orée de 90 minutes d’une marche allemande victorieuse.

Une finale européenne, mais un stade vide

« C’était vraiment le vide, 4-5 000 supporters de chaque côté. Et puis si je me souviens bien, le Portugal était en pleine grève, il y avait des manifestations, des panneaux partout. Ce n’était pas une finale de C2. » Dans ce silence relatif, Dib et les siens ne peuvent même pas compter sur l’attraction Rui Barros, 1m59 de vivacité et local de l’étape, pour attirer la foule. Malgré ce contexte particulier, Monaco entame la partie avec la supériorité qui l’anime. 15 minutes de domination, quelques corners bien sentis, mais pas de faille. Mais puisqu’il était écrit que ce jour se devait d’être oublié, Weah n’est pas au mieux, Barros joue sous infiltration et Emmanuel Petit, impérial jusqu’alors, se rate et offre le premier but à l’ex-Marseillais Klaus Allofs. Ce dernier mènera une nouvelle fois la danse après la pause, en offrant le second but à Wynton Rufer, anéantissant du même coup les espoirs rouge et blanc : « Les Allemands ne vous laissent rien. On était confiant et on avait une bonne équipe. Mais ça ne s’est pas bien passé, l’atmosphère était particulière. C’était une finale sans âme, sans pétillant. Aujourd’hui, elle serait reportée » , conclut le tacleur monégasque en repensant à la défaite. Le retour en France ne sera pas plus glorieux. Privés de finale de Coupe de France, cette dernière ayant été annulée suite à la catastrophe, les joueurs de l’ASM terminent alors une saison débutée sous les meilleures grâces, puis sacrifiée en moins de deux semaines. Une frustration pour Dib : « On n’a rien vu venir, on est rentrés a Monaco et on nous a dit« partez en vacances ».On était au jeunes, on n’a pas tout réalisé. Mais ça a changé nos carrières. » Et celle d’Arsène Wenger, toujours vierge de tout titre européen en tant qu’entraîneur. Sans que l’on ait pu à l’époque, lui imputer la responsabilité de l’échec.

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