- Ligue 1
- J27
- Monaco-Reims (0-1)
Monaco : ennui sans ivresse
Plus qu'une simple défaite face à Reims ce dimanche, l'AS Monaco, parfois malchanceuse, a surtout été confrontée à une équipe articulée autour d'un vrai projet. Tout le contraire de l'ASM plus ennuyante que jamais et qui pourrait bien achever sa saison dans l'indifférence la plus totale.
Lorsqu’il présente, au printemps 2021, sa nouvelle devise : « Rise, Risk, Repeat » ( « Progresser, oser, recommencer », en français), le club du Rocher ne s’imagine sans doute pas qu’il va se retrouver bloqué dans une boucle infernale. Un triptyque – foirer son début de saison, se refaire une santé, mais quitter l’Europe prématurément et enfin taper un sprint pour aller décrocher une place sur le podium – maîtrisé à la perfection par les Monégasques, mais qui ne procure désormais plus la moindre émotion tant la suite est prévisible. Leur défaite face à Reims ce dimanche (0-1) est une nouvelle pièce dans ce juke-box qui tourne depuis 2017.
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— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) May 11, 2021
De quoi ramener à 2021, quand la bande de Niko Kovać, à la lutte pour le titre au prix d’une deuxième partie de saison fabuleuse, laissait augurer l’arrivée de beaux jours. Un effectif resté stable au cœur de l’été, mettant fin au trading poussé à l’extrême, un coach avec des idées et, surtout, la sensation que cette équipe peut aller titiller le Paris Saint-Germain sur la durée. Tout semblait alors réuni pour revoir les Asémistes sur le devant de la scène, eux qui ont traversé quelques turbulences, et frôlé la descente, après le titre de 2017. Quasiment deux ans plus tard, le Croate a été remercié, et l’ASM n’a pas avancé. Installé à La Turbie depuis plus d’un an désormais, Philippe Clement, malgré une folle série de neuf succès au printemps dernier, ne convainc pas sur la durée. Comptablement, le bilan du Belge n’est évidemment pas mauvais (1,88 point par match cette saison), mais le club de la Principauté souffre aussi de la comparaison avec ses rivaux les plus proches.
Un projet de je
PSG mis à part, le projet de jeu des Rouge et Blanc apparaît comme étant le plus flou parmi les équipes installées en haut du classement. Marseille, Lens, Rennes ou encore Lille : tous ont des idées bien définies et des styles reconnaissables, pas l’AS Monaco. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les pensionnaires de Louis-II ne comptent, pour l’heure, qu’un seul succès, glané devant un PSG moribond, contre ces équipes (deux nuls et trois revers avant les retours face à Lens, Rennes et Lille). Défensivement, l’ASM encaisse beaucoup – 37 pions déjà en Ligue 1 -, trop sans doute pour un prétendant au podium, ou à mieux, surtout au regard de l’exercice livré par le club de la capitale. La faute à une défense pas vraiment en place et à nouveau fragilisée par le départ de Benoît Badiashile qui n’a, une nouvelle fois, pas été compensé. Une habitude désormais.
11 & 17 – Marseille a empoché 11 points après avoir été mené au score en Ligue 1 cette saison, 2e meilleur total derrière Lorient (12), tandis que Monaco est l’équipe qui en a perdu le plus après avoir mené (17). Réaction. #OMASM pic.twitter.com/YC276BjPj8
— OptaJean (@OptaJean) January 28, 2023
Des carences compensées par un secteur offensif en pleine bourre (deuxième attaque du championnat avec 55 caramels), mais ces nombreux pions doivent plus à la qualité des individualités présentes, notamment la créativité d’Aleksandr Golovin – que Clement et son staff ont su retaper physiquement – ou la finition de Wissam Ben Yedder, que d’un véritable plan de jeu. Ce qui explique pourquoi il est toutefois difficile d’avoir le moindre frisson devant les performances produites depuis plusieurs mois. Cette saison, le seul pourrait d’ailleurs bien venir de cette praline, finalement inutile, d’Axel Disasi face au Bayer Leverkusen en toute fin de match. Un peu maigre pour un prétendant à l’Europe qui a su, par le passé, enchanter tout l’Hexagone.
Monaco en colère contre l’arbitrage du derbyPar Florian Porta