- Ligue 1
- J20
- Marseille-Monaco (1-4)
Monaco donne encore la leçon à l’OM
Par son réalisme implacable et son élan offensif, l’AS Monaco a exécuté froidement Marseille pour la seconde fois cette saison (4-1), ce dimanche soir, au Vélodrome. Grâce à ce cinquième succès à l’extérieur, le club de la Principauté s’empare de la place de leader, tandis que l’OM essuie sa première défaite à domicile de la saison et est renvoyé à ses propres limites actuelles.
Marseille 1-4 Monaco
Buts : Rolando (28e) pour l’OM // Lemar (16e), Falcao (21e), Bernardo Silva (45e et 56e) pour l’ASM
Le peuple marseillais s’est pourtant juré de ne pas revivre ça. Rudi Garcia avait certifié « qu’on avait appris de nos erreurs » . Rémy Cabella, lui, s’était même pris à rêver en assurant que « s’il faut leur rendre la pareille, allons-y » . Un mois et demi après une gifle mémorable essuyée à Louis-II (4-0), l’OM n’a pu joindre les actes aux paroles pour ce qui faisait office de revanche face à Monaco. La formation de la Principauté a rappelé à tous pourquoi elle était actuellement l’équipe la plus prolifique d’Europe grâce à un jeu offensif séduisant et une deuxième victoire consécutive acquise en championnat pour la première grande messe dominicale de l’année. Marseille, qui restait sur cinq matchs d’affilée sans défaite en L1 et autant de clean sheets consécutifs au Vélodrome, a été rendu au simple rang de spectateur. Mais la logique est finalement respectée avec des Monégasques qui s’érigent désormais comme de fringants leaders.
Bourrasque monégasque et lacunes phocéennes
Il y avait à la fois de l’orgueil et de l’enjeu autour de ce rendez-vous de prestige hexagonal clôturant la 20e journée de Ligue 1. Pour l’OM, il était donc avant tout question de laver cet affront subi le 26 novembre dernier où son adversaire du soir avait dansé avec maestria sur sa dépouille. Côté monégasque, c’était l’opportunité alléchante de s’installer enfin sur le fauteuil de leader après le nul concédé par Nice contre Metz. Alors chaque équipe fait dans le classique et s’appuie sur ses certitudes. Rudi Garcia aligne pour la sixième fois d’affilée en L1 le trio Vainqueur-Lopez-Anguissa au milieu, titularise Rekik sur le flanc gauche en l’absence de Bedimo, tandis que Gomis, de retour de suspension, tient sa place malgré la perte de son père cette semaine. En face, Leonardo Jardim couche son habituel 4-4-2, avec notamment Sidibé replacé à gauche et le jeune Almamy Touré à sa place à droite en raison de la suspension de Mendy. Avant même de donner de la voix, le virage Sud du Vélodrome se permet en préambule une dédicace virulente à l’encontre de son ancienne idole Drogba à travers une banderole limpide : « Ne fais pas la pleureuse et retourne en Chine ! » Sur le terrain, le ton est également donné dès l’entame. Au quart d’heure de jeu, Monaco frappe pour la première fois. C’est foudroyant et létal. Sur l’aile gauche, Lemar fait parler sa poésie et profite d’une tête mal repoussée de Sakai pour lober Pelé dans un angle fermé. Un délice. Tout comme la contre-attaque conclue par Falcao d’un piqué dans la foulée. La meilleure attaque européenne a un appétit gargantuesque, et Lemar manque même le doublé sur un coup franc dangereux (26e). L’OM souffre sur chaque contre, mais ne rompt pas pour autant. Si Cabella pèche dans le dernier geste à deux reprises (5e, 23e), Rolando, lui, ne se montre pas aussi maladroit de la tête sur un coup franc de Lopez. L’écrin phocéen se plaît alors à y croire. Le moment choisi par Silva pour surgir juste avant la pause et éteindre les ardeurs des partenaires de Thauvin.
Les mots doux de Bernardo
Touchés, ébranlés par ce premier acte de très haute volée où ses intentions offensives n’ont pas toujours été récompensées, les Phocéens engagent le second avec une maigre lueur d’espoir. Mais cette bonne volonté affichée se retrouve vite annihilée par des erreurs individuelles. Après une mauvaise relance de Pelé dont Lemar ne parvient pas à profiter (48e), c’est Rekik qui fait sombrer les siens peu avant l’heure de jeu. Éliminé avec une facilité déconcertante par Fabinho, le Néerlandais le laisse filer et assiste au doublé de Silva qui punit cash la passivité marseillaise. Le numéro 10 monégasque est d’ailleurs le grand bonhomme de cette seconde période. Renversement de jeu, décalages et passes millimétrées, le Portugais étale toutes ses qualités face à une équipe qui rend progressivement les armes au fil des minutes. Sarr et Dória entrent successivement en jeu, mais la messe est déjà prononcée depuis longtemps. Jusqu’au bout, Gomis tente pourtant une dernière tentative (88e). En vain. 2017 débute et Monaco n’a pas changé. Les concurrents sont prévenus.
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Romain Duchâteau