- C1
- Quarts
- Dortmund-Monaco (2-3)
Monaco brouille le Signal
Portée par Mbappé, double buteur, et un mental immense, la bande à Jardim est allée s'imposer à Dortmund mercredi (2-3) pour la première manche de son quart de finale européen. Le coup est parfait, même si le contexte ne l'était pas.
Borussia Dortmund 2-3 AS Monaco
Buts : Dembélé (56e) et Kagawa (84e) pour le Borussia // Mbappé (19e, 79e), Bender (35e, c.s.c.) pour Monaco
On nous avait promis une fête. On nous avait demandé, après une soirée d’angoisse, de se replonger dans le foot pour oublier tout le reste. Et, voilà ce qu’on a eu : cinq buts, du spectacle, de la passion, des frissons et toujours un peu d’angoisse, forcément. Il ne fallait pas oublier, malgré le contexte bordélique, qu’on parlait là d’un quart de finale aller de C1. Mais, au bout, ce que l’on retiendra est précieux. L’AS Monaco a bien réussi la première manche de son grand huit grâce notamment à une capacité de résistance exceptionnelle et à un Mbappé bien décidé à flinguer en pleine tête les limites de sa précocité. Il y aura eu du bon et du moins bon, des sourires et des crispations. Mais l’ASM est en pole. Il ne lui reste plus qu’à conclure.
Il s’appelle Bernardo
Revenir au foot, dégager l’angoisse et laisser le frisson reprendre le pouvoir. Le Borussia Dortmund n’avait pas vraiment la tête à jouer un quart de finale aller de C1 mercredi, mais le destin est ainsi fait : il fallait jouer pour espérer, mais aussi jouer pour oublier ce qu’il s’était passé la veille. Seule nouvelle donnée, Thomas Tuchel devait faire sans Marc Bartra, passé en quelques heures de titulaire à voir sa tête affichée sur un T-shirt. Puis, le foot. Le foot entre un mur jaune brûlant, quelques gouttes de pluie et des visages marqués, mais du foot quand même. Et dès les premières minutes, du jeu, surtout. Comme attendu, on a d’abord vu le BvB prendre le contrôle de l’échiquier, sur la largeur et dans la maîtrise technique grâce notamment à la vision panoramique du bonbon Julian Weigl. Reste que l’ASM sait résister, qu’elle aime ça et qu’elle a cette touche de cynisme en plus.
Alors, elle s’est d’abord allumée en contre pour répondre à un premier pétard mouillé d’Aubameyang sur une première course de Mbappé, couché au sol par Soktratis au quart d’heure de jeu. Trop simple pour Fabinho, monsieur 100% sur penalty, qui avait décidé mercredi soir de cracher sur le script. Monaco a donc attendu pour prendre l’avantage et l’a fait sur sa deuxième patate de la soirée au bout d’un contre soyeux de Bernardo Silva, ponctué par Kylian Mbappé sur un centre moisi de Lemar (0-1, 19e). Parfait pour le scénario, assez pour ouvrir la porte des rêves. La bande à Jardim est en place, commence à poser sa toile autour d’un Falcao gratteur et d’un Silva danseur, et va alors sécher le Signal Iduna Park à dix minutes de la pause sur un but contre son camp de Bender (0-2, 35e). Tuchel peut enfiler sa capuche. Son Borussia vient déjà de mettre un genou à terre, la tête probablement ailleurs.
Les vagues jaunes
La calvitie de Krumbach est dos à son propre mur et doit déjà abattre deux cartes pour ne pas sombrer : Nuri Şahin et Christian Pulisic. Réponse instantanée, le Borussia revient après l’entracte avec de nouvelles flèches et avance par vagues sur la ligne de résistance monégasque. Poussée dans les cordes, l’AS Monaco encaisse sans broncher : un coup franc d’Ousmane Dembélé à côté d’abord, quelques frissons donnés par Pulisic et une réduction du score logique de l’international français après une inspiration géniale d’Aubameyang (1-2, 56e). Juste assez pour voir Tuchel exciter son peuple alors que seul Fabinho refuse de plier côté monégasque devant un Subašić paratonnerre.
Puis, Monaco a tenu sans risque et a surtout conclu son dîner au meilleur des moments grâce à un coup de fouine de Mbappé, gratteur parfait sur une passe fragile de Piszczek (1-3, 79e), histoire d’oublier la tache laissée par Falcao quelques minutes plus tôt devant Bürki. Le coup est parfait, même si le contexte ne l’était pas. On retiendra d’abord l’option posée par les hommes de Jardim malgré un dernier bijou de Kagawa entre les espaces princiers (2-3, 84e) et une dernière tête manquée par Aubameyang. Ce n’est qu’un premier pas.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Maxime Brigand