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Monaco a-t-il raison de sacrifier la Coupe de France ?
Monaco alignera une équipe remaniée face à Paris ce mercredi, faisant la part belle aux remplaçants et aux joueurs abonnés à la CFA. Une volonté affichée du coach monégasque de bazarder la Coupe de France au profit du championnat et de la Ligue des champions. Mais Leonardo Jardim fait-il le bon choix ?
« Le championnat est la compétition prioritaire. Ensuite, il y a la Ligue des champions… » , expliquait Leonardo Jardim lundi en conférence de presse. C’est donc logiquement que Radamel Falcao, Kylian Mbappé, Bernardo Silva et toute la compagnie regarderont la demi-finale de Coupe de France face à Paris, du banc de touche pour certains, et de leur salon pour d’autres. Malgré une absence de titres depuis la Coupe de la Ligue il y a quatorze ans, l’entraîneur portugais ne compte pas sur la Coupe de France pour venir garnir l’armoire à trophées du Rocher.
Ou du moins, il ne prendra pas le risque de faire jouer ses hommes forts sur la pelouse du Parc des Princes, pour tenter d’atteindre la finale. « C’est tellement logique, c’est une demi-finale, ce n’est pas une finale. Monaco n’a pas un banc très large par rapport à celui de Paris. Jardim se donne les moyens de gagner le championnat et la Ligue des champions » , explique Francis Gillot, vainqueur du trophée en 2013 avec Bordeaux. « La Coupe de France n’est pas l’objectif le plus reluisant des trois qu’il reste à Monaco. J’ai connu ça avec les Girondins, il y a des priorités, on n’abandonne pas la Coupe de France de gaieté de cœur » , continue l’ex-entraîneur bordelais.
Le risque de tout perdre
Le calendrier de folie qui attend les Monégasques en cette fin de saison a dicté les choix de l’entraîneur, qui lâchait lundi un « on n’a pas le choix » . Huit matchs en trois semaines et demie, soit un match tous les trois jours, imposent de reposer les corps – « si on ne tourne pas, on arrivera au mois de mai totalement morts » –, mais aussi de préserver les esprits. Une défaite du onze type ce mercredi, de l’ordre de celle infligée par les joueurs de la capitale en finale de Coupe de la Ligue (1-4), pourrait faire de gros dégâts dans les têtes des joueurs de la Principauté.
Le coach monégasque ne veut pas, et ne peut pas mettre en danger ses joueurs à trois jours d’un déplacement à Toulouse, et à une semaine de la réception de la Juventus. Le risque de se retrouver bredouille en fin de saison est trop grand. « Parfois, à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, on perd tout » , abonde en ce sens Francis Gillot. Tandis qu’une victoire à Paris, sur les Parisiens, avec une équipe B, voire C, mettrait à disposition de l’ASM des titulaires frais et des remplaçants remontés à bloc.
Le dernier droit à l’erreur
Le technicien des Rouge et Blanc sait que ce match contre le Paris Saint-Germain est le dernier droit à l’erreur de son équipe, en cette fin de saison. Les hommes d’Unai Emery sur ses talons en championnat, l’actuel leader ne peut pas se permettre de commettre de faux pas en Ligue 1, au risque de devoir dire adieu à un titre qui le fuit depuis dix-sept ans. Le constat est le même en Ligue des champions, où un adversaire comme la Vieille Dame ne permet pas de flancher. Le lieu de cette demi-finale de Coupe de France est un autre point qui a pesé dans la balance pour Jardim.
Un déplacement chez des Parisiens qui n’ont plus que la Coupe de France et le championnat pour tenter de sauver leur saison est forcément périlleux et peut, de fait, laisser des traces. « En plus c’est à Paris, si cela avait été à Monaco, Jardim aurait peut-être fait d’autres choix » , estime Gillot. Des choix qui peuvent forcément décevoir certains cadres, pour qui ce match aurait eu un parfum de revanche après la raclée de la Coupe de la Ligue. Mais comme le dit l’ancien coach sochalien : « Il y a un entraîneur qui est là pour faire des choix et fixer des objectifs. »
Par Maeva Alliche