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Monaco à l’encre de Cesc

Par Antoine Donnarieix
4 minutes
Monaco à l’encre de Cesc

C’est le premier coup de tonnerre sur le mercato hivernal, et il vient tout droit de la Principauté de Monaco : Cesc Fàbregas, champion du monde 2010 avec l’Espagne, va quitter Chelsea et signer chez l’avant-dernier du championnat de France. À tort ou à raison ?

En toute logique, l’évidence estivale est devenue une urgence hivernale. Après les départs cumulés de Fabinho à Liverpool pour 50 millions d’euros et João Moutinho à Wolverhampton moyennant 5 millions d’euros, l’AS Monaco devait se munir d’une nouvelle paire de milieux centraux pour dynamiser son entrejeu. Résultat ? Rien, ou presque. Dans les dernières minutes du mercato, une rumeur était venue dans les rangs asémistes témoignant de l’intérêt monégasque pour le profil de Claudio Marchisio, fraîchement laissé libre par la Juventus. Hélas, la petite histoire se terminera par un couac avec l’officialisation de la signature de l’Italien… au Zénith Saint-Pétersbourg. Un épisode loin d’être anodin puisque dès la mi-saison, l’AS Monaco s’apprête, d’après les informations de L’Équipe, à faire signer Cesc Fàbregas. Deux hommes, mais un même profil.

L’idylle de canonnier

Comme Marchisio, Fàbregas est sans conteste un homme capable d’apporter une grosse dose d’expérience à un collectif trop fragile et naïf dans cette première partie d’exercice 2018-2019. Double champion d’Angleterre avec Chelsea (2015, 2017), champion d’Espagne avec le FC Barcelone (2013) et champion du monde et d’Europe sous le maillot de La Roja (2008, 2010, 2012), Cesc s’apprête à débarquer en Principauté comme un élément fondamental dans l’objectif de redressement d’un club actuellement en pleine dérive. Preuve en est : juste avant la trêve, Monaco s’est pris les pieds dans le tapis rouge de Louis-II contre la lanterne rouge guingampaise (0-2). Pour Thierry Henry, aux commandes d’une équipe située dans les trois dernières places de Ligue 1 depuis la septième journée, il y avait des raisons de ne « pas passer de bonnes fêtes » .

En guise de bonne résolution pour la nouvelle année civile, cette arrivée de Fàbregas devrait permettre à Titi de retrouver un peu le sourire. Anciens coéquipiers à Arsenal entre 2003 et 2007, les deux hommes connaissent l’exigence du très haut niveau, dont le sommet avait débouché sur une finale de C1 perdue contre le Barça le 17 mai 2006 (2-1). Alors c’est vrai, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette période dorée des Gunners. Mais voir un Henry en général du Rocher assisté par un Fàbregas en commandant de bord, cela donne légitimement envie de croire que le Monaco d’un Dmitri Rybolovlev dans le dur peut se sortir du bourbier dans lequel Leonardo Jardim n’avait plus son mot à dire.

L’amour du risque, vraiment ?

Malgré tout, chaque transfert comporte son lot d’interrogations relatives aux motivations réelles de chacun. Si le souhait monégasque de voir Fàbregas briller au sein de son collectif ne fait aucun doute, la forme du joueur de 31 ans reste pour le moment assez énigmatique. Avec seulement 868 minutes de temps de jeu depuis le début de la saison chez les Blues, Cesc était perçu par Maurizio Sarri comme un substitut à Jorginho, enfant chéri de l’ancien banquier depuis son passage au Napoli. D’un point de vue santé, mis à part un pépin au genou en début de saison, l’international aux 110 sélections ne connaît pas de rechute physique.

Également intéressé par le milieu de terrain et candidat à la qualification pour la prochaine C1, l’AC Milan s’est quant à lui pris un joli râteau. Y avait-il un intérêt fiscal pour Cesc à privilégier Monaco par rapport au championnat italien ? Sans aucun doute, et ce même si le prestige parle en faveur du club lombard. Mais en tout état de cause, la logique sportive relèverait davantage du défi pour Fàbregas, à savoir remette le Rocher en haut du gratin hexagonal. Et mieux vaut l’avertir d’emblée : si le Catalan lève le pied en Principauté et prend à la légère le niveau de la Ligue 1, cela pourrait très vite tourner au fiasco. À lui d’écrire les prochaines pages de sa carrière en rouge et blanc.

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