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« Mon allemand est catastrophique »

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Enfant de la Gironde, Romain Brégerie est allé voir du côté de l'Est de la France s'il y était avant de traverser le Rhin, et bien plus encore. Depuis le début de la saison, le défenseur de 25 ans a posé ses bagages à Dresde, ancien bastion fort de l'ex-RDA. Entretien avec un homme déjà conquis par la ferveur de ses supporters, bien qu'il ne maîtrise pas encore la langue de Goethe et ses fameux verbes à la fin.

Revenons un poil sur ta carrière…

Je suis formé à Bordeaux, j’ai été prêté à Sète. Je suis revenu, c’était la première année de Laurent Blanc. Je n’ai pas joué en championnat. On finit deuxièmes, donc imagine comment c’était costaud. Par contre, j’ai participé à trois matchs de Coupe d’Europe. A la fin de la saison, je suis parti à Metz, pour trois ans.

Là encore, tu as été prêté…

Ouais, après un an et demi, j’ai été prêté à Chateauroux quatre mois, puis je suis revenu en Moselle.

Et tu as été désigné capitaine par Dominique Bijotat.

J’ai été désigné capitaine, on fait une saison pourrie, on se maintient in-extremis (à la 37ème journée, ndlr). A la fin de la saison, j’étais libre, ils étaient pas trop chauds pour me garder, j’étais pas chaud pour rester. D’un commun accord, on s’est séparés.

Et tu te retrouves en Allemagne de l’Est, à Dresde. Comment ça s’est fait ?

Le coach, Ralf Loose, est arrivé en fin de saison dernière. Sur les six derniers matchs, il a pris 16 points, ce qui a permis au club de remonter en 2.Bundesliga. Il m’a contacté, il m’a dit qu’il était venu me voir jouer. Il en a parlé au directeur sportif, qui était d’accord. Il y a eu quelques négociations, mais très vite, le 23 juin, j’ai débarqué à Dresde. Ça ne faisait que quatre jours que l’équipe commençait son stage d’avant-saison.

Depuis que tu es arrivé, tu as joué tous les matchs, quasiment…

Mis à part le premier match de championnat, où j’étais blessé, oui. J’ai joué les cinq autres rencontres de championnat et le match de Coupe face au Bayer Leverkusen. Ça, je peux te dire, c’est le plus beau souvenir de ma carrière, jusqu’à présent. Les mecs se pointent avec la grosse armada, des internationaux, des joueurs comme Bender, Rolfes, Sam, Schürrle, Renato Augusto, Derdiyok. Même Ballack est rentré. Du lourd, quoi. Ils mènent 0-3 sur notre pelouse, et puis là, je comprends pas trop. On se relâche, on est plus détendus, on joue au football, quoi, et on revient à 3-3. On les emmène en prolongations et on gagne à la 117ème minute. C’était magique, on était vraiment transcendés dans notre stade, devant nos fans.

Justement, le public de Dresde, il est comment? Parce que le Dynamo a beau être en 2.Bundesliga, l’affluence moyenne est de 27 000 spectateurs au Glückgas-Stadion…

C’est la folie, ici, vraiment. Le public fait un bruit incroyable. Avec Bordeaux, j’en ai vu des stades, quand j’étais sur le banc. En France, je pense qu’il n’y a que le Vélodrome ou le Parc des Princes, à l’ancienne, avec les deux virages, où l’on peut vraiment parler de ferveur. Ici, à Dresde, tout le monde est supporter. Au stade, ça gueule fort, les chants et tout… La folie.

Et la ville, c’est comment?

C’est une grande ville de 600 000 habitants, très vaste (328 km2, soit trois fois Paris intra-muros, ndlr). Ils appellent ça la « Florence de l’Elbe » . Bon, je vais pas être méchant, mais j’ai été à Florence, c’est magnifique. Rien à voir. Néanmoins, c’est très joli, ici. Sinon, tu sens qu’il y a encore des vestiges du passé, des traces de l’ancien bloc de l’Est. Il y a beaucoup de chômage, il n’y a pas le plein emploi. Tout le monde le sait, ça se passe à l’Ouest. Mais il n’empêche: ici, tout le monde, que ce soit les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants, tout le monde vibre pour le Dynamo Dresde.

« On m’a dit que les Allemandes trouvaient notre accent mignon »

C’est quoi l’objectif de cette saison?

Le maintien. Il faut se stabiliser d’abord, ensuite on verra. Il y a pas mal d’équipes solides en 2.Bundesliga.

Marc Pfertzel, de l’Union Berlin, déclarait qu’il était convaincu que la 2.Bundesliga était la deuxième division la plus plus forte d’Europe. T’en penses quoi?

Je suis assez d’accord avec lui, même si je pense qu’en Angleterre, c’est fort aussi. Ici, en plus des bonnes équipes que l’on peut trouver, tous les matchs sont télévisés sur Sky (ex-Premiere, chaîne en pay-per-view, ndlr), les stades sont pleins, il y a tout plein d’émissions sur la 2.Bundesliga, ce sont des choses qui existent depuis un bon bout de temps ici.

T’as bougé un peu en Allemagne, depuis que t’es arrivé?

J’ai été à Hambourg, c’était super. C’est marrant, c’est tout l’opposé de Dresde, là-bas, tu sens que c’est plus friqué. Sinon, je dois bientôt aller à Berlin, c’est pas très loin d’ici, et puis je vais aller faire un petit tour à Munich, pour l’Oktoberfest (fête de la bière, ndlr).

Il y a des choses que t’aimes bien en Allemagne?

Franchement, ici, pour l’instant, tout est parfait, mais je pense que le climat va vite me rappeler à l’ordre (rires). Sinon, ce que j’aime bien chez les Allemands, c’est qu’ils sont super accessibles. Ils… Comment dire ? Ils font le job. Tout est super pro, rigoureux, et tout, mais moi j’aime bien ce côté carré. Au-delà de ça, il y a un aspect que j’aime bien: les coéquipiers, par exemple, ils peuvent être super cool avant un match, complètement détendus, mais une fois sur la pelouse, ils sont concentrés comme jamais. Ce sont des animaux, presque (rires). C’est comme quand on fait des exercices de frappe: ça peut durer une demi-heure, et bah les mecs, à chaque frappe, ils vont donner leur maximum. C’est marrant, ça rappelle un peu les joueurs en Angleterre qui peuvent aller s’éclater un McDo une heure avant et se la donner comme jamais sur le terrain.

Il est comment, ton allemand ?

Catastrophique. Ici, je partais de zéro. Quand j’étais en cours, j’ai appris l’anglais et l’espagnol. L’anglais, parce que c’est pratique, et l’espagnol, parce que je viens de Bordeaux, donc, plus près de l’Espagne. Pour l’instant, il m’est impossible de parler allemand. C’est compliqué, mais ça va, je commence à comprendre ce qu’on me dit, grâce à des mots-clés. J’ai pas commencé mes leçons, mais ça ne saurait tarder. Donc je parle anglais avec mes coéquipiers.

Tu sais que les Allemands – les Allemandes, surtout – raffolent de notre accent français…

Ouais, je sais, on m’a dit qu’elles trouvaient ça mignon. En plus, les Allemands nous apprécient pas mal, j’ai remarqué. Surtout quand tu viens d’une région qui leur parle…

C’est-à dire?

Je suis de la région de Bordeaux. Donc forcément, ils vont te parler du vin, tout ça. Quand j’ai fait ma présentation, c’était basé sur ça. Ils m’ont fait goûter du pinard, un italien et un français, et il fallait que je devine lequel venait de quel pays.

Et ils étaient bons, ces vins?

Dégueulasses (rires).

Propos recueillis par Ali Farhat

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