- Serie A
- J38
- Bologne-Juventus (1-2)
Moise Kean, premier miracle
En plantant un coup de boule salvateur en toute fin de match face à Bologne ce samedi, Moise Kean est devenu le premier joueur né dans les années 2000 à marquer en Serie A. Signe qu'en plus d'imposer sa loi sur la Botte depuis six ans, la Vieille Dame prépare déjà l'avenir.
Vingt-quatre minutes. C’est le temps de jeu qu’a réussi à gratter Moise Kean cette saison en Serie A et en Ligue des champions. À 17 ans, au milieu de poids lourds de la trempe d’Higuaín, Dybala ou Cuadrado, le teenagern’a pourtant pas à rougir de son bilan. Surtout quand il inscrit le but de la victoire onze minutes à peine après son entrée en jeu, comme face à Bologne ce samedi soir. Un premier pion dans l’élite, qui vient récompenser sa greffe réussie au sein du groupe professionnel bianconero.
Sweet seventeen
Les premiers pas de Kean en Ligue des champions en ont été une démonstration criante. Entré en jeu à la 84e minute en novembre dernier en phase de groupes de C1 alors que les Bianconeri sont tenus en échec par Séville, son abattage physique permet aux siens de faire remonter leur bloc équipe. Puis de prendre l’avantage, à la suite d’une frappe rasante de Leonardo Bonucci. Sa prestation, courte, mais remarquée, est immédiatement soulignée par Massimiliano Allegri : « Le but de Bonucci est venu après un duel physique remporté par Kean dans la surface… Après un temps d’adaptation compréhensible, avant tout psychologique, il est bien en forme et peut montrer ce qu’il sait faire. » Si bien que, cette saison, le natif de Vercelli totalise déjà treize apparitions dans le groupe pro. Le tout en devenant le premier joueur né dans les années 2000 à découvrir la Ligue des champions et à fouler les pelouses de Serie A.
Promesses en série
Une précocité rare, qui pourrait bien trouver en la Juventus un cadre épanouissant. Si la Vieille Dame fait actuellement confiance à un onze type expérimenté (Dybala était le seul joueur de moins de 25 ans aligné en demi-finale retour de C1 face à Monaco), elle n’oublie pas de faire découvrir progressivement l’élite du football national et européen à sa jeunesse dorée. Cette saison, Daniele Rugani, 22 ans et l’un des plus grands espoirs italiens en défense centrale, a totalisé onze titularisations en Serie A et deux en Ligue des champions, mettant à profit les absences ponctuelles du trio Bonucci-Chiellini-Barzagli pour se mettre en avant. Après des débuts hésitants, Marko Pjaca, 22 ans, qui a rejoint la Vieille Dame pour une vingtaine de millions d’euros au mercato estival, s’est lui aussi progressivement montré à son avantage. Entré en jeu face à Porto en huitième de finale aller de C1, c’est lui qui débloquait la situation d’une frappe en première intention, alors que la Juve peinait à trouver la faille dans la défense des Dragons.
Le Croate avait continué sur sa lancée en étrennant ses premières titularisations en Serie A, avant, malheureusement, de se blesser fin mars lors d’un match disputé avec sa sélection nationale. Autre grande promesse en gestation qui débarquera, elle, du côté de Turin la saison prochaine : Mattia Caldara. Déjà acheté vingt millions d’euros par la Vieille Dame, mais prêté à l’Atalanta jusqu’à la fin de la saison, ce Bergamasque pur jus impressionne de par sa lecture défensive, son sens du placement et sa capacité à marquer un joli paquet de pions pour un défenseur (sept buts en Serie A en 2016-2017). Au point qu’Andrea Barzagli, du haut de ses 36 ans, ne serait pas complètement opposé à l’idée de lui passer le flambeau : « Caldara à la Juve ? Théoriquement, il arrive dans un an, donc peut-être que je pourrais envisager de me retirer… » Signe définitif que, si la Vieille Dame continue de miser sur une meute d’homme expérimentés, elle n’oublie pas pour autant de choyer ses jeunes loups.
Par Adrien Candau