- Ligue des champions
- Groupe F
- J2
- PSG/Barça (3-2)
Moi, stadier lors de PSG – Barcelone
Les stadiers n'ont quand même pas un métier facile. Ils assistent aux plus belles rencontres de foot, mais ne peuvent bien souvent pas en voir un bout. La faute à leur positionnement dos au jeu pour surveiller les éventuelles intrusions. Mardi soir, on a tout de même pu en croiser un plus chanceux que les autres.
PSG – Barcelone. Le match où tout le monde veut être. Le match où il faut être vu. Jay-Z, Beyoncé, David Beckham et même Sarko peuvent en témoigner. Tous sont là, réunis dans les quelques mètres carrés de la « corbeille » . L’endroit le plus sélect du Parc des Princes. Bien au chaud à côté de Deschamps, Kluivert et Cannavaro. Que du beau linge. Pourtant, non loin d’eux, il y a bien un autre privilégié. Un certain Philippe. Quelques rangs plus haut, en tribune de presse, il est là. Debout. Entouré de journalistes préparant leur intervention en direct à la télévision, révisant leurs fiches ou tout simplement en train d’admirer l’évolution de leur compte Twitter. Lui est au stade depuis 18 heures et n’a pourtant pas de papier à écrire. Il est stadier. Il observe, surveille de temps en temps, mais savoure surtout cette soirée de gala.
À côté de Gerard
Veste rouge sur le dos, numéro 65 plaqué sur lui, ce supporter du PSG dans le civil assiste tranquille à la rencontre. Quand certains de ses collègues gardent des portes dans des couloirs glauques ou sont tout simplement dos au jeu à guetter le premier streaker qui oserait descendre sur la pelouse, lui est face au terrain. Pile-poil en face de la ligne médiane, à deux petits mètres de Gerard Lopez, l’ancien Barcelonais et Monégasque, qui commente pour la chaîne TV3 ce mardi soir. En fait, Philou est au top. Ne manquent que les petits fours, auxquels il n’a pas droit. Un détail. Car malgré tout, c’est bien lui le grand gagnant du côté des stewards. « Avant d’arriver au stade, je ne savais pas où je serai placé, explique-t-il une fois les trois points acquis par le PSG. C’est vrai que j’ai sans doute eu la meilleure place de tous les stadiers. J’ai pu suivre tout le match. » À peine doit-il jeter un œil aux allers et venues autour du plateau d’une télévision espagnole. De ce côté, RAS. Le taf est correctement effectué. Aucune intrusion n’est à déplorer. « J’ai veillé à ce que tout se passe bien et ça s’est bien déroulé » , se marre-t-il.
Du match, il ne rate donc quasiment pas une miette. On le voit ainsi commenter dans sa barbe certaines actions, reprendre son souffle sur la frappe manquée d’Iniesta (74e) et même ne pas comprendre pourquoi Daniel Alves n’est pas expulsé pour ses fautes répétées. Il souffre en silence en voyant le chrono qui ne défile pas assez vite et maudit Cavani au moment de ses loupés : « Il rate de ces trucs parfois ! » Finalement, les trois coups de sifflet de Nicola Rizzoli retentissent. Ouf de soulagement au Parc des Princes. Avec quatre points, Paris est leader du groupe F de la Ligue des champions. Il est 23 heures, la « journée » est finie. Philippe, après avoir passé sans doute une de ses plus belles soirées de boulot, peut rentrer chez lui. Jay-Z et Beyoncé, eux, doivent déjà être loin dans leur taxi.
Par Tanguy LE SEVILLER