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Moi ce que j’aime chez Daniel A.
Daniel Alves a mangé la banane qu'un supporter de Villarreal lui a jetée alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner, dimanche. Une réaction gourmande au racisme qui honore le latéral droit du Barça. Mais il y a mille autres raisons d'aimer l'enfant de Juazeiro. Moi ce que j'aime chez Daniel A. …
– C’est qu’il n’a pas l’air de rigoler avec la règle des cinq fruits et légumes par jour.
– C’est que l’on peut s’y mettre à trois et que parfois ça ne suffit pas pour le passer.
– C’est que, lassé de voir défiler des milieux inoffensifs, il a inventé un poste : l’attaquant défensif.
– C’est qu’il est né en mai 1983, comme tous les grands de ce monde : Alain Bernard, Grégory Lemarchal et Franck Béria.
– C’est qu’il n’a pas attendu de signer au Barça pour remplir son armoire à trophées : deux Coupes UEFA, une Coupe du Roi et une Supercoupe d’Espagne avec le FC Séville.
– C’est ses yeux de chaton.
– C’est qu’il est toujours d’accord pour faire don de son corps. Sinon, il ne passerait pas sa vie à jouer blessé.
– C’est qu’il a échappé à un destin de clown qui lui tendait les bras. Qui a vu le jour un 6 mai avant lui ? Achille Zavatta, Christian Clavier et George Clooney.
– C’est la folie de son père : « Je regardais le match et soudain j’ai vu mon fils ramasser une banane et la manger. Son attitude a été bonne, mais c’était dangereux. Cette banane aurait pu être empoisonnée. Il y aurait pu y avoir du venin, non ? » Non.
– C’est que, mine de rien, il a révolutionné un poste chiant, celui auquel on colle le binoclard dans la cour d’école quand il manque un joueur.
– C’est que l’été dernier lors de la Coupe des confédérations, il a été le premier joueur de la Seleção à apporter son soutien aux manifestants brésiliens, reprenant des slogans sur son compte Instagram.
– C’est qu’il a permis à Julien Escudé de soulever une Coupe d’Europe.
– C’est qu’il est bien dans son époque. Sinon, il n’aurait jamais tatoué sur son corps des chiffres romains et les prénoms de la moitié de son arbre généalogique.
– C’est qu’il est considéré comme l’un des meilleurs défenseurs du monde des dix dernières années alors qu’au fond, il n’a jamais su défendre.
– C’est qu’il a appris la discipline sur terre battue. Comme Gustavo Kuerten.
– C’est qu’il a ringardisé en dix secondes et une bouchée de banane les membres de SOS Racisme et autres associations fictives qui brassent de l’air et s’inventent des combats pour donner un sens à leur vie.
– C’est qu’il a tapé ses premiers ballons dans un coin perdu de l’état de Bahia, sur des terrains qu’il partageait avec des ânes et des chèvres. D’où son adaptation fulgurante au Barça de Carles Puyol.
– C’est sa pointe de vitesse qui pousserait presque à confondre Ronald Pognon et Yohann Diniz.
– C’est que c’est un Maxime Baca qui a bien tourné.
– C’est son rôle de figurant dans le film « Guerra de Canudos » , tourné en 1997 et qui lui permettait de gagner entre 5 et 10 dollars par jour de tournage.
– C’est qu’il a compris que son fils aurait du mal à se faire un prénom. Alors il l’a appelé Daniel.
– C’est que c’est lui qui a offert le plus de passes décisives à Lionel Messi au Barça. Environ soixante-dix selon les supporters catalans. Une cinquantaine selon la police.
– C’est qu’à l’instar de Leonardo Di Caprio, il a touché plus de Bar Refaeli que d’Oscar dans sa vie.
– C’est qu’il a écœuré la concurrence au poste de latéral droit. Ou alors il faudra expliquer pourquoi Philipp Lahm joue désormais milieu défensif.
– C’est qu’à l’instar de Marie-José Pérec, il a un temps régné dans son couloir muni d’un appareil dentaire.
– C’est qu’il est toujours d’accord pour battre des records. Suffit de regarder son palmarès pour le comprendre. Oh, Daniel A.
BONUS :
Par Matthieu Pécot