- Premier League
- J19
- Liverpool-Leeds (6-0)
Mohamed Salah, le Pharaon fanfaronne
De nouveau étincelant lors de la très large victoire de Liverpool face à Leeds (6-0) mercredi soir, Mohamed Salah continue de tracer son chemin cette saison : celui d’un joueur inarrêtable et d’un leader technique d’une équipe qui peut de nouveau espérer (re)conquérir l'Angleterre et l'Europe.
Mohamed Salah fait partie de cette caste de joueurs frustrants laissant croire que le football est un sport facile, que l’on peut maîtriser à la perfection, et ce n’est pas Leeds qui dira le contraire. Balayés par Liverpool en match en retard de la 19e journée de Premier League mercredi soir à Anfield, les Whites ont été écartelés par l’Égyptien, impliqué dans les quatre premiers buts des Reds : deux penaltys, dont un dont il est à l’origine, une passe décisive pour Joël Matip, reconverti avant-centre, et une avant-dernière passe laser qui amène le quatrième pion. Le tout sans jamais donner l’impression de forcer son jeu, comme s’il avait la solution idoine sur chaque action. Ce chef-d’œuvre n’est pourtant qu’une routine pour le Pharaon, en état de grâce depuis son retour de la Coupe d’Afrique des nations au terrible goût d’inachevé après la défaite aux tirs au but de l’Égypte face au Sénégal de son coéquipier Sadio Mané.
Un Pharaon qui marche sur l’eau
Depuis dix jours, l’ancien joueur de la Roma ne cesse de martyriser ses adversaires. Buteur à Giuseppe-Meazza contre l’Inter puis le week-end dernier face à Norwich et inarrêtable contre Leeds, donc. Ajoutez à cela que son pion inscrit lors de la réception des Canaries était son 150e avec le maillot des Reds (désormais à 152, il occupe le 9e rang dans l’histoire du club, entouré par Michael Owen, à 158 unités, et Harry Chambers, 151 goals au compteur), et vous débloquez les louanges de son entraîneur Jürgen Klopp. « Je ne suis là que depuis sept ans, le club est tellement plus ancien et tant de grands joueurs sont passés ici. Mais cette équipe est l’une des meilleures dans la merveilleuse histoire de ce club, c’est clair, et Mo (Salah) y joue un rôle important, c’est certain, évoquait le coach allemand vendredi dernier en conférence de presse. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, c’est absolument fou ! Quand vous dites 150, j’ai le sentiment qu’on parlait des 100 buts il n’y a pas si longtemps. C’est évidemment un chiffre énorme. »
En route pour l’histoire ?
En dézoomant sur sa saison entière, Salah est d’ailleurs sur des standards très élevés (27 pions et 10 assists en 31 matchs toutes compétitions confondues avec Liverpool) et truste les sommets du classement des buteurs aussi bien en Premier League (1er, 19 buts) qu’en Ligue des champions (3e, 8 réalisations). Affolant, tout comme son équipe qui n’a plus perdu depuis deux mois (le 28 décembre 2021 à Leicester, en championnat), a parfaitement géré l’absence de ses stars parties à la CAN et fait un pas de géant en championnat pour recoller aux basques de Manchester City (trois points d’écart), dont la victoire finale en championnat paraît bien moins évidente qu’il y a tout juste un mois. Mais les Reds, à l’image de leur numéro 11, ont un appétit d’ogre et engloutiraient bien tous les trophées qui se présentent sur leur table, que ce soit la C1 (Liverpool a gagné tous ses matchs cette saison), la FA Cup (5e tour à disputer contre Norwich), la Premier League donc ou encore la Carabao Cup, dont la finale les opposant à Chelsea se déroulera dimanche, à Wembley. Le premier titre d’une moisson qui pourrait devenir exceptionnelle ? Si tel est le cas, merci de ne pas snober Salah à la prochaine cérémonie du Ballon d’or.
Par Fabien Gelinat