Football et nationalisme, tu trouves que ça fait bon ménage ?
Je ne sais pas du tout. Par exemple, même si Mogwaï fait partie du paysage culturel et qu’on s’est prononcés en faveur du Yes, je ne me considère pas pour autant comme un nationaliste. Ceci étant, géographiquement parlant, je ne me considère pas comme britannique, mais comme écossais. Mais pour répondre à ta question, je pense que le football est un bon moyen de renvoyer aux supporters les valeurs qui font l’identité d’un pays.
Mais toi, par exemple, tu supportes le Celtic aussi parce qu’il est un symbole écossais par excellence, non ?
Possible, ouais. C’est vrai que le Celtic est sans doute le club qui a la plus forte « identité nationale » . C’est assez drôle parce que c’est un club d’Irlandais qui a fini par devenir, au fil des ans, un club typiquement écossais. Mais je crois que je supporte surtout le club pour sa très grande histoire, son passé glorieux. Je reconnais qu’il y a eu de la politique au sein de ce club, en quelque sorte, quand ils ont commencé à mettre en place leur organisme de charité. Mais j’essaie de ne pas trop y penser, de me dire qu’il n’y a pas de vrais liens entre la politique et le Celtic. Par exemple, en Angleterre, on retrouve de nombreux fans du Celtic et pas forcément des Rangers.
D’ailleurs, si le Yes est prononcé, que va-t-il advenir des Rangers ? Ils vont rentrer « à la maison » ?
(Il se marre) Non, je ne crois pas ! Si le Yes venait à l’emporter, je pense que c’est le genre de questions qu’on ne se posera pas. Malheureusement. Non, en fait, je ne veux pas voir les Rangers disparaître. Ils sont repartis à zéro, avec une nouvelle équipe et ils vont remonter bientôt. De toute façon, si les Rangers venaient à disparaître, ce serait pour des raisons financières et non politiques.
Si tu devais choisir un seul moment dans l’histoire du football écossais qui représente le pays, ce serait lequel ?
Je ne me rappelle plus exactement de l’année, je crois que c’était en 1988. Il y avait eu une finale de Coupe d’Écosse qui opposait le Celtic à Dundee United. Margaret Thatcher était là pour remettre le trophée au vainqueur. À la fin du match, quand elle a remis la coupe au Celtic, tout le public s’est mis à agiter des cartons rouges pour montrer que les Écossais n’étaient pas en accord avec sa politique. C’est peut-être le moment le plus emblématique du mélange entre politique et football en Écosse.
Tu penses quoi des équipes comme le Barça, l’Athletic Bilbao, qui prônent un certain indépendantisme ?
J’aime beaucoup le fait que le Barça essaie de transmettre au maximum cette identité catalane. Durant la Guerre civile espagnole, c’était le seul endroit d’Espagne où l’on pouvait parler le catalan officiellement. Ça en dit long et je pense que le club essaie de renvoyer cette image aux supporters, qui, en général, le lui rendent bien.
Comment tu expliques que l’implication politique des joueurs soit moins forte de nos jours ?
Époque différente, comportement différent. Je pense que le football a évolué dans un sens où il est assez compliqué de le mêler à la politique, en tout cas pour les joueurs. Peut-être qu’une forme de capitalisme joue aussi sur ce manque d’engagement.
Quel footballeur ferait le meilleur politicien ?
Hum… Je dirais Zidane. C’est une question compliquée. Je ne sais pas, sur le terrain, c’est le genre de mec que tu ne voulais pas croiser. Et puis, il était plus intelligent que la majorité des autres footballeurs. Après, sorti du terrain, peut-être que c’est autre chose…
Et lequel ne devrait surtout pas faire de politique ?
Wayne Rooney ? Parce qu’il est trop stupide et qu’il va baiser des prostituées au vu et au su de tout le monde ! (rires)
Retrouvez Mogwaï en DJ Set à La Machine du Moulin Rouge avec So Foot le 25 septembre
Le PSG retrouve le sourire à Salzbourg