- Ligue 1 -J10
- Nice/Bordeaux
Modeste : « Je peux faire plus »
Après avoir claqué deux pions face à Angers (L2), en amical, samedi dernier, puis cadré plein de frappes à l’entraînement dans la semaine, Anthony Modeste (2 buts en L1) semble s’être réveillé. De bon augure pour les Girondins, avant le déplacement du week-end à Nice ? Ben, pourquoi pas.
Anthony, ces deux buts sont-il le meilleur moyen de prendre confiance avant le déplacement au Stade du Ray ?Oui, surtout pour un attaquant ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas marqué (à Valenciennes, 4e journée de L1, ndlr), donc ça fait énormément de bien.
Selon votre entraîneur, vous êtes l’une des « rares satisfactions » de ce match…Dans ma situation, on ne peut pas se permettre d’être à l’écart. Je dois continuer à bosser. Le coach a choisi de faire jouer Cheick (Diabaté), qui marque et qui est décisif (4 buts en L1, ndlr), soit tout ce que l’on demande à un attaquant. A moi de l’être aussi.
Que faut-il faire de plus pour montrer à Francis Gillot que vous êtes plus qu’un joker ?Cela passe par le travail quotidien, avec des situations devant le but à concrétiser, et par marquer au cours des oppositions internes. Il faut montrer que je suis là, et montrer de l’envie. Après, ça devrait aller ! Si je ne suis pas titulaire, ça veut dire que j’ai un manque quelque part. Donc, à moi de combler cela.
Justement, ceci n’est-il pas trop difficile à vivre, lorsque l’on débute la saison dans la peau d’un titulaire ?Ce que je sais, c’est que je ne peux pas contester les décisions du coach ; il a fait un choix, ça a marché, reste donc à le féliciter, ainsi qu’à l’équipe. Je dois essayer de me montrer décisif, soit en marquant, soit en faisant une passe, et en aidant mon équipe à tenir le score.
A titre collectif, pourquoi Bordeaux ne parvient-il plus à s’imposer en championnat ?Je pense qu’il faut se mettre en tête qu’un match dure 95 minutes et pas 90 ! On doit savoir gérer nos matches… Le problème, c’est le mental. Plus se parler nous aiderait, aussi. Face à Montpellier (2-2), il y a vraiment eu une réaction, même si l’on a craqué en fin de match. La discussion entre joueurs (qui a eu lieu avant, ndlr) nous a fait beaucoup de bien. A nous de continuer.
Pourquoi cette réunion n’est-elle pas intervenue plus tôt dans la saison ?Je ne sais pas… Peut-être que c’était un ras-le-bol ! Je pense que l’on avait besoin de se dire les choses en face. Cela s’est ressenti, mais il ne faut pas que cela ne soit effectif que sur un match.
C’était un point de non-retour ?Oui !
Le fait d’avoir joué face à votre ancien club (Angers) et d’en retrouver un autre samedi (Nice), vous stimule-t-il pour marquer des buts ?Ce sont deux choses différentes, puisqu’il s’agit d’un match amical et d’un autre de championnat. J’ai marqué deux fois et j’espère que je pourrai bénéficier de cette confiance ce week-end. A Nice, entre deux équipes qui sont en bas, je crois que ça va être un combat. Je connais bien…
Au sein du groupe, sur et en dehors du terrain, êtes-vous capable de faire plus ?A partir du moment où c’est pour le bien de l’équipe, oui, je suis capable de faire plus… de prendre la parole, même si ce n’est pas ma tasse de thé. Si c’est pour que l’équipe aille plus haut, alors oui.
Quelle est la solution immédiate pour rectifier le tir ?Pour gagner, déjà, il ne faut pas prendre de but ! (sic) Il faut retarder l’échéance… A nous de nous rassurer défensivement, puis de faire le travail devant.
Cela passe par un football moins ambitieux ?Ben, peut-être ! Je préfère parfois moins bien jouer et gagner, que bien jouer et perdre ! Ça ne tient à rien… On l’a vu à Valenciennes, où l’on a mal joué mais gagné (2-1). Alors, peu importe la façon dont on joue.
Que ressentez-vous à la lecture du classement de Bordeaux (14e, 8 points) ?Ça ne m’étonne pas, mais ça me fait mal au cœur, parce que je ne vois pas Bordeaux dans cette situation-là… Et quand on parle de maintien, là, ça me fait mal au ventre ! Un club comme Bordeaux doit être en haut. Maintenant, il faut tout faire pour y parvenir, et ça passe par une victoire à Nice. Même un à zéro…
Propos recueillis par Laurent Brun, au Haillan