- Major League Soccer – Finale – Sporting Kansas City/Real Salt Lake
MLS : pourquoi cette finale mérite le coup d’œil
Thierry Henry absent du casting de la finale de MLS ce soir, tout comme la très médiatique franchise du Galaxy de Los Angeles ? Ce n'est pas une raison pour se désintéresser de ce match entre le Sporting Kansas City et le Real Salt Lake, qui s'annonce prometteur en bon football et en gros spectacle. On vous explique pourquoi.
Parce qu’elle voit s’affronter deux belles équipes
Sporting Kansas City contre Real Salt Lake. Le vainqueur de la Conférence Est contre le vainqueur de la Conférence Ouest. Meilleure défense de MLS contre meilleure attaque. La présence de ces deux franchises en finale n’a rien de vraiment étonnant. Ce ne sont certes pas les formations les plus médiatiques ni les plus spectaculaires de la Ligue, mais toutes deux possèdent un collectif bien équilibré et expérimenté. Si la saison régulière de ces deux-là s’est fait sans coup d’éclat, il n’y a pas eu non plus de gros passages à vide à négocier. S’appuyant sur une animation défensive remarquable, le Sporting KC a terminé deuxième du classement à l’Est derrière les New York Red Bulls, avant de profiter de la défaillance de ces derniers en play-offs face à Houston Dynamo, des Texans écartés ensuite lors d’une finale de conférence bien gérée (0-0, 2-1). Plus tourné vers l’attaque, le Real Salt Lake a laissé filer les Portland Timbers lors de la saison régulière avant d’en prendre la mesure sans trembler lors de la finale à l’Ouest (4-2, 1-0). Les deux équipes qui vont s’affronter ce soir pour le titre de vainqueur MLS de la saison 2013 ont déjà un championnat chacune à leur palmarès : c’était en 2000 pour Kansas City (dont la franchise s’appelait à l’époque les Wizards) et en 2009 pour Salt Lake.
Parce que tant pis pour les stars
Vous attendiez du Thierry Henry, du Robbie Keane, du Marco Di Vaio ? Nous aussi, pour tout vous dire. Et les responsables de la Ligue n’auraient certainement pas été contre non plus. Vendre une finale avec de la star, même vieillissante, c’est quand même plus facile. Sauf que les équipes qui ont fait ce pari de signer du gros nom en offrant de gros salaires ont déçu cette saison (comme souvent). On pensait pourtant les Red Bulls de Thierry Henry en capacité d’aller au bout cette fois, après deux dernières saisons très poussives. Las, ils ont inexplicablement gâché une excellente saison régulière terminée avec le Supporters’ Shield (le titre récompensant l’équipe terminant première de saison régulière, les deux conférences confondues) en ratant complètement leur entrée dans les play-offs face à une équipe de Houston Dynamo largement prenable. Pour le Los Angeles Galaxy de Robbie Keane et Landon Donovan, le cas est légèrement différent, puisque il était à prévoir que la saison actuelle allait être une saison de transition post-départ de David Beckham. Enfin, pour l’entente québéco-italienne de l’Impact de Montréal, on ne peut pas vraiment parler de déception quand on sait qu’il s’agissait seulement de sa deuxième saison en MLS. Longtemps porté par l’efficacité de Marco Di Vaio, l’Impact a lâché prise à l’automne et donne rendez-vous l’an prochain avec son attaquant vétéran italien, mais sans son compatriote Alessandro Nesta, retraité.
Parce qu’un Français peut la gagner
Tant pis pour les stars, donc, et tant mieux pour Aurélien Collin. Peu connu par chez nous – rapport à une carrière pro exclusivement tournée vers l’étranger – le natif d’Enghien-les-Bains est reconnu outre-Atlantique comme l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue et un gars très apprécié des supporters. Bon stoppeur, marquant à l’occasion quelques buts importants de la tête, il est l’un des cadres de la défense du Sporting KC, une référence en la matière. Preuve de sa bonne réputation, il a été retenu cet été pour disputer le All Star Game (1-3 contre la Roma le 31 juillet), qu’il a disputé dans son intégralité. S’il s’impose ce soir avec le Sporting KC contre le Real Salt Lake, Aurélien Collin peut rejoindre au palmarès un autre illustre inconnu, Julien Baudet, seul Français jusqu’à présent à avoir remporté un titre en MLS. C’était en 2010 avec les Colorado Rapids. Parce que c’est l’occasion de voir d’excellents joueurs nationaux
Sans trop faire de bruit, la sélection nationale américaine s’est imposée depuis une décennie comme une valeur sûre à l’international : quart de finale à la Coupe du monde 2002, huitième de finale en 2010, une finale de Coupe des confédérations un an plus tôt… Si une majorité d’expatriés compose cette équipe (Altidore, Bradley, Maurice Edu…), certains internationaux peuvent désormais être performants en sélection tout en poursuivant leur carrière à domicile. C’est le cas du capitaine emblématique du Real Salt Lake Kyle Beckerman, avec son style caractéristique de mec à écouter du Pierpoljack dans le discman. C’est le cas aussi en face de l’excellent milieu de terrain du Sporting KC Graham Zusi, qui mériterait qu’un bon club européen s’intéresse à lui (il avait eu une touche avec West Ham il y a peu). La bagarre de l’entrejeu entre les deux larrons promet d’être épique. D’autres internationaux américains seront présents ce soir et à surveiller : Matt Besler et Benny Feilhaber du côté du Sporting, Tony Beltran avec le Real.
Parce qu’il va y avoir de l’ambiance
Programmée dans le très beau Sporting Park de Kansas City, la rencontre doit se disputer selon les prévisionnistes par une température de -7 degrés… Ne nous mentons pas, ce n’est pas l’idéal pour le spectacle. Des voix s’élèvent d’ailleurs pour changer à l’avenir le calendrier de la MLS et l’adapter au format européen, avec un début de saison en été et une fin au printemps suivant. Proposition pour l’instant refusée par les instances… Mais la température hivernale de ce soir ne devrait pas empêcher l’ambiance au stade, d’autant que cette finale ne se dispute pas sur terrain neutre, mais bien devant les fans du Sporting, qui partent avec un léger avantage chez les pronostiqueurs. Et puis faisons confiance aux Américains, les rois de l’entertainment, pour faire de ce match un beau spectacle bien organisé. À voir les vidéos ci-dessous, les fans des deux camps sont en tout cas prêts à donner de la voix en tribune !
Par Régis Delanoë