- Major League Soccer
MLS, mars et ça repart
La 17e saison du championnat nord-américain de soccer/football débute enfin ce dimanche, avec dix-neuf équipes en lice, dont les LA Galaxy de David Beckham, le New York RB de Thierry Henry et la petite nouvelle, francophone, l’Impact de Montréal. Le point sur les forces en présence et les nouveautés.
La dream-team californienne
Longtemps annoncé au PSG 2.0, David Beckham a donc décidé de rester à Los Angeles. Là-bas au moins il a (quasi) l’assurance de jouer un rôle clé, et pas seulement niveau merchandising. Auteur d’une bonne saison en MLS l’année dernière, il a l’occasion de doubler cette année, Le Galaxy ayant, on le rappelle, remporté très logiquement le dernier championnat, en s’imposant 1-0 en finale face au Houston Dynamo, après avoir survolé la saison régulière et assuré tranquillou en play-offs.
Pour cette nouvelle saison 2012, les Californiens se présentent clairement comme les grands favoris à leur propre succession. L’effectif vainqueur l’an dernier est quasi inchangé, avec, donc, le Becks (37 ans en mai prochain tout de même), mais aussi Landon Donovan, Robbie Keane et Juninho (un homonyme pas vilain du tout en milieu de terrain). Le tout toujours coaché par le boss Bruce Arena, qui peut en plus compter sur un nouveau renfort en attaque, en la personne d’Edson Buddle, de retour à la maison après une expérience un peu foireuse en D2 allemande. L’ensemble semble franchement aussi cohérant que séduisant.
Hassli et Le Toux associés
La bande du Spice Boy devra néanmoins faire en sorte de ne pas se la jouer trop facile, car la conférence Ouest a un niveau sacrément homogène et les prétendants aux premières places ne manquent pas. Premier d’entre eux : Seattle. Portés par le meilleur public de la Ligue (38 500 spectateurs en moyenne la saison dernière, respect), les Sounders étaient déjà annoncés comme des prétendants au titre l’an dernier (on attend tellement qu’ils confirment, ne serait-ce que pour pouvoir titrer « Seattle au nirvana » ). Cette position reste plus que jamais d’actualité en cette avant-saison, d’autant que l’excellent buteur colombien Fredy Montero a désormais un petit copain sur le front de l’attaque, en la personne d’Eddie Johnson, lui aussi de retour au bercail et qui a été arraché à Montréal (preum’s sur la Draft) contre deux espoirs du club. C’est dire combien on compte sur l’international américain pour cartonner les défenses adverses au pays du grunge. A noter en revanche que le légendaire gardien Kasey Keller a cette fois décidé de raccrocher les gants, à 42 ans. Prends ça, Ullrich Ramé.
Les Whitecaps de Vancouver sont également à surveiller, avec une concurrence folle aux postes offensifs. Les deux Français Eric Hassli et Sébastien Le Toux (ce dernier débarqué contre son gré de Phliadelphie) vont devoir cravacher pour défendre leurs places de titulaires. L’an dernier, la franchise canadienne avait terminé avec le pire bilan de la Ligue. Cette délicate saison de transition passée, on attend avec impatience de voir ce que les nombreuses arrivées peuvent donner, même si l’équipe apparaît déséquilibrée, avec une défense pas géniale (où figurent quelques noms connus en Europe : le vétéran sud-coréen Lee Young-Pyo, le Suisse Alain Rochat et l’international ricain Jay DeMerit). En vrac et rapidement, les autres franchises à surveiller à l’ouest sont les Portland Timbers (bonne surprise 2011, qui a réalisé un joli coup en enrôlant le buteur écossais Kris Boyd), le FC Dallas (de la star montante du soccer US, le grand ailier Brek Shea), le Real Salt Lake, finaliste de conférence à l’automne dernier, ou encore les Colorado Rapids, vainqueurs en 2010.
New York fragilisé
A l’est maintenant, on surveillera tout particulièrement deux équipes. Il y a les Red Bulls de New York bien sûr, puissants et éternels prétendants au titre mais qui peinent décidemment à convertir leurs ambitions sur le pré. La saison dernière, Thierry Henry a pourtant scoré bien comme il faut, mais lui et ses coéquipiers ont subi un affreux trou d’air durant l’été, à une période où ils avaient à gérer pléthore de matchs amicaux face à des formations européennes. Ce n’est pas dit que ça fonctionne mieux cette année pour eux, étant donné qu’ils ont perdu leur meilleur défenseur (Tim Ream, transféré à Bolton), qu’ils ont gardé Rafael Marquez (lequel a foutu une belle pagaille d’enfer dans l’effectif l’année dernière) et qu’ils doivent composer avec un Henry de moins en moins affuté (35 ans en août). A voir si le jeune et talentueux attaquant Juan Agudelo peut en profiter…
Montréal s’est donné les moyens
L’autre équipe qu’on suivra avec attention est l’Impact de Montréal, qui va vivre sa toute première saison en MLS. Francophonie represents ! Mine de rien et en partant de presque zéro, l’entraîneur Jesse Marsh semble avoir constitué une équipe compétitive, avec des habitués de la Ligue (le capitaine Davy Arnaud, le gardien Donovan Ricketts, Shavar Thomas, Josh Gardner, Justin Mapp…), des espoirs (Andrew Wenger, n°1 de la SuperDraft, Zarek Valentin…) et des « Européens » (le Français Hassoun Camara, l’Italien Matteo Ferrari, l’ex de l’Inter Nelson Rivas et le Québécois Patrice Bernier, de retour après une carrière dans le vieux continent). Pour cette saison inaugurale en élite, ils seront certainement loin d’être ridicules, d’autant que les dirigeants ont promis l’arrivée d’un « DP » (joueur désigné, hors salary cap) offensif prochainement.
On observera aussi à l’est les performances du rival canadien, le Toronto FC (avec Torsten Frings, Danny Koevermans et Julian de Guzman), mais également celles du Sporting Kansas City (meilleure franchise de conférence 2011, avec la révélation Aurélien Collin en défense), de Chicago Fire (qui vient de signer l’ancien défenseur international allemand Arne Friedrich) et de Philadelphie Union (plus jeune effectif de la Ligue, privé de son joueur fétiche Seb Le Toux, parti à Vancouver). Premiers chocs ce dimanche : Vancouver contre Montréal, le Galaxy face au Real Salt Lake et Dallas opposé aux Red Bulls. Hey ho, let’s go !
Par Régis Delanoë