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MLS : en attendant le Beckham FC…
La saison 2013 de Major League Soccer s'est donc achevée le week-end dernier sur la victoire du Sporting Kansas City et les honneurs pour le Français Aurélien Collin, décisif et élu MVP de la finale. C'est l'heure de dresser un bilan de l'année écoulée et de se projeter sur celles à venir, avec quelques gros noms prospectés et le possible retour de David Beckham en Floride pour monter une nouvelle franchise…
L’épilogue de cette saison 2013 de MLS a donc eu lieu samedi dernier à Kansas City, avec une interminable séance de tirs au but disputée par une température polaire et dont est sortie vainqueur l’équipe à domicile, le Sporting Kansas City, face au Real Salt Lake (1-1, 7-6 tab). S’il n’y avait rien à espérer au niveau du jeu pratiqué étant donné les conditions climatiques (les anti-MLS peuvent avancer qu’il n’y a pas besoin d’un terrain gelé pour voir du mauvais football outre-Atlantique…), au moins les acteurs de cette finale ont eu le mérite d’offrir au courageux public du Sporting Park une bonne grosse dose de suspense. C’est réjouissant aussi de voir cette belle formation de Kansas City sacrée, elle qui propose depuis deux saisons une vraie cohérence dans son jeu collectif et des résultats réguliers. Discipliné et tactiquement bien organisé, le Sporting fait un vainqueur de MLS certes moins sexy que le double tenant du titre Los Angeles Galaxy mais sa victoire n’en est pas moins méritée. Les autres franchises qui auraient pu convoiter le titre cette saison ont toutes manqué d’un petit quelque chose pour réussir : de régularité pour Seattle et Los Angeles, de finition pour New York, d’endurance et d’expérience pour Montréal… Parmi ces équipes, ce sont surtout les Seattle Sounders qui ont déçu, alors que tout semblait réuni cette saison pour qu’ils atteignent les sommets : un effectif XXL complété à mi-parcours par Clint Dempsey, un soutien populaire sans commune mesure en MLS… Pour Los Angeles, il n’y avait pas grand-chose à attendre de cette saison de transition. S’agissant de Montréal, il ne fallait pas non plus s’attendre à aller au bout dès la deuxième saison en élite. Et enfin pour New York, l’incompréhensible raté des play-offs ne doit pas faire oublier la belle saison régulière terminée avec le titre honorifique du Supporters’ Shield, récompensant l’équipe terminant en tête, les deux conférences confondues.
Le coin des Français : Thierry Henry devrait insister…
Niveau bilan des (nombreux) Français évoluant dans la Ligue nord-américaine, trois joueurs sont surtout à mettre à l’honneur. Aurélien Collin tout d’abord, pièce maîtresse de la défense du champion Kansas City et héros de la finale, avec un précieux but égalisateur de la tête et un tir au but réussi. Elu MVP du match, il avait déjà eu le privilège de disputer le All Star Game cet été. Très coté aux États-Unis, il a déclaré après le sacre de dimanche n’être pas contre un retour en Europe si une belle opportunité se présente. Deuxième Français à l’honneur : Hassoun Camara, un autre défenseur qui évolue chez nos cousins québécois de l’Impact de Montréal. Régulier sur son flanc droit, l’ancien Marseillais et Bastiais sait aussi se montrer décisif par quelques montées rageuses en attaque et des buts bien sentis. Et puis bien sûr il y a Thierry Henry, qui a donc encore échoué dans sa quête de titre en MLS avec les New York Red Bulls. Le bon Titi, promu capitaine de son équipe, n’a pourtant rien à se reprocher avec ses 10 buts et 7 passes, si ce n’est d’avoir manqué comme tous ses coéquipiers sa demi-finale des play-offs face à Houston… À 36 ans, il n’est pas découragé par cette nouvelle déception et pourrait continuer l’aventure nord-américaine encore au moins deux saisons supplémentaires. Actuellement sous contrat jusque fin 2014, il aurait entamé des discussions avec ses dirigeants pour une prolongation.
S’agissant des autres Français, signalons que Péguy Luyindula a donné quelques coups de main à Henry avec les Red Bulls (24 matchs, 1 but, 6 passes). Sébastien Le Toux (deuxième passeur de la Ligue) a encore été performant avec Philadelphie, où Antoine Hoppenot a joué les jokers. Aux Timbers, si Mikaël Silvestre a manqué une grosse partie de la saison sur blessure, Frédéric Piquionne a marqué le but de l’espoir lors de la finale aller de la Conférence Ouest. À Dallas, Peter Luccin est réapparu en fin de saison alors qu’Eric Hassli a déçu et disparu des feuilles de match. Au New England Revolution, Saër Sène et Dimitry Imbongo ont cumulé 8 buts à eux deux. À Los Angeles, Laurent Courtois a été transféré des Chivas au Galaxy pour dépanner. Enfin à Montréal, saluons les débuts pro de Wandrille Lefèvre, un produit de la formation de l’Impact.
Et maintenant ?
La saison 2014 débutera le 8 mars par une affiche opposant Seattle Sounders au Sporting Kansas City. Après une trêve de 15 jours en juin au moment du Mondial, elle reprendra en été pour se terminer le 26 octobre (date de fin de la saison régulière, avant les play-offs). Une journée phare à noter déjà : les 5 et 6 avril, avec plusieurs matchs opposant des rivaux (Portland contre Seattle, LA contre Chivas, Houston contre Dallas…) et le remake de la finale Kansas City contre le Real Salt Lake. Quelques gros noms devraient venir garnir certains effectifs. L’équipe la plus active niveau rumeurs ces temps-ci étant Toronto, qui aimerait enfin pouvoir vivre une bonne saison. Un joueur désigné devrait arriver. On a parlé de Samaras, Gilardino, plus dernièrement de Defoe… Du côté de New York et de Los Angeles, on aimerait attirer Ashley Cole. Il se murmure aussi que Samuel Eto’o pourrait être tenté par un projet ricain… Quant à la superstar David Beckham, désormais rangée des crampons, elle devrait faire un retour en tant que dirigeant d’une nouvelle franchise à Miami. Une rumeur circule même sur le nom de cette franchise : Miami Beckham United. Ce n’est pas une blague. Il a l’argent, des partenaires (dont LeBron James) et l’accord pour intégrer une équipe à la MLS, reste désormais à monter un business-plan pour construire un stade en centre-ville, le souhait des dirigeants de la Ligue. Ce dont on est sûr, c’est qu’après une nouvelle saison 2014 à 19 équipes, la suivante se fera à 21, avec l’arrivée de New York City FC (franchise portée par les dirigeants de Manchester City et des Yankees) et d’Orlando City SC (franchise déjà existante en Ligue mineure et qui bénéficie du soutien d’un businessman brésilien). L’objectif étant d’atteindre et de se stabiliser à 24 équipes à l’horizon 2020. En plus de Miami, il existe des projets plus ou moins avancés de nouvelles franchises à Atlanta, Minneapolis, Saint-Louis et San Antonio.
Par Régis Delanoë