- Ligue 1
- J9
- Strasbourg-Marseille (3-3)
Mitro, boulot, dodo
Ce dimanche soir, Kostas Mitroglou a joué son premier match sous les couleurs de l'OM. Pas de fioritures, mais un but décisif et du travail bien fait.
Enfin. Après une trêve internationale bénéfique qui a permis au Grec de retrouver le rythme de la compétition, Rudi Garcia a eu l’occasion de tester Kostas Mitroglou sur le front de l’attaque marseillaise. Recruté dans les dernières heures du mercato, le mélange de Tintin et du capitaine Haddock est censé être le grand attaquant tant recherché par le club phocéen. Sauf qu’il est arrivé blessé, et personne ne savait trop à quoi s’attendre avec le grand gaillard. Mais ce dimanche soir, face à Strasbourg, il était disponible pour montrer de quel bois il se chauffe, et on a eu quelques réponses à certaines interrogations. Un profil différent, qui ne demande qu’à s’intégrer pleinement.
Double face
D’abord, le Grec s’impose tout de suite comme un point d’ancrage largement utile à l’OM pour pouvoir permettre aux vifs Clinton Njie, Dimitri Payet et Florian Thauvin de naviguer autour de lui. D’entrée de match, il fait démonstration de sa force dans le jeu dos au but en combinant parfaitement avec ses trois milieux offensifs pour décaler parfaitement Jordan Amavi en une touche, qui peut centrer parfaitement pour le but de Dimitri Payet. Mitroglou vient, sur l’un de ses premiers ballons, d’offrir quelque chose de différent des autres options de l’OM au poste d’avant-centre. Clinton Njie et Valère Germain sont mobiles et plus rapides, mais ne peuvent pas forcément servir de rampe de lancement à Thauvin et Payet.
Encore en phase de reprise, le Grec n’est clairement pas encore en pleine possession de ses moyens. Pas toujours dans le coup pour réaliser l’appel tranchant au bon moment, il s’éteint peu à peu au fil du match et est de moins en moins disponible. Parfaitement servi par Payet, il bute face à Kamara pour son premier face-à-face en ciel et blanc. Avant de manquer de vivacité dans son enchaînement en seconde période, laissant l’occasion à Kenny Lala d’effectuer un énorme retour. Pas encore en rythme et en confiance, donc pas assez spontané. Pas assez tueur, aussi. Mais du positif, beaucoup de positif. Car, mine de rien, le Grec est impliqué sur chacun des trois buts de l’OM.
Des promesses
Au retour des vestiaires, même s’il ne touche pas le ballon sur le centre de Morgan Sanson – dans un élan d’honnêteté, il refuse d’ailleurs tout de suite tout crédit sur ce but –, c’est lui qui pousse Bako Koné à la faute en allant au duel. Et dans les dernières minutes du match, alors que l’OM est mené, au bord de la rupture, et qu’il est personnellement en train de disparaître du match, il est quand même là pour mettre son but de renard. Sur une frappe repoussée de Jordan Amavi, en ayant la bonne idée de traîner dans la surface pour la pousser au fond des filets. Trop tôt pour dire si Mitroglou a les capacités pour devenir le grand attaquant que tous les supporters attendent, mais il est déjà certain que le Grec aura son rôle à jouer dans le système figé de Rudi Garcia, qui a terriblement besoin de ce profil de joueur. Un point pour lui.
Par Kevin Charnay