Salut Miss Wendy. Avant chaque match des Bleus, beaucoup vibrent sur ton hymne. Tu t’en rends compte ?
Ça me fait très plaisir de l’apprendre, mais en même temps, c’est le but, j’ai fait ça pour ça les vrais supporters !
Pour commencer, d’où t’es venue l’idée de faire une chanson pour encourager les Bleus ?
Déjà, j’ai un rapport passionnel avec l’équipe de France, que je supporte depuis 1998 et la victoire en Coupe du monde. Je suis née au Cameroun mais la France, c’est mon pays, je me sens 100% française. Cela fait 20 ans que j’y vis. Comme on dit, j’ai pris racine. En parallèle, je pratique la danse depuis longtemps mais j’ai voulu essayer de me lancer dans la chanson. Un beau jour, je me suis levée et je me suis dit, « Tiens, je veux faire une chanson pour encourager les Bleus » . J’ai voulu montrer l’intensité de mes sentiments. J’en ai parlé à mon mari Georges, qui m’a beaucoup soutenu, il m’a répondu « sans problème » . Et on s’est lancés sur le champ.
Vous avez investi près de 3000 euros pour réaliser ce clip totalement fou…
Environ oui ! On n’a pas fait les comptes mais entre l’enregistrement en studio et les tenues, ça doit tourner autour de ça. Mais ce n’est pas une question d’argent. Là, on parle de passion, et ça n’a pas de prix. On est à fond. Mon mari est fan de photo et de vidéo. Moi, j’adore la danse et le foot. On a voulu faire honneur à l’équipe de France. J’étais si heureuse en 1998, c’était formidable de voir tant de joie partout. J’aimerais revivre ces moments-là où le pays entier est uni dans la passion.
Pourquoi te fais-tu appeler « Miss Wendy » ?
Nous cherchions un nom d’artiste qui fasse tout de suite imaginer une femme féminine et sensuelle. Par la suite, nous avons découvert que c’était aussi le nom d’une tempête qui avait tout emporté sur son passage. Finalement, ça nous a bien plu : Miss WENDY, cette ravissante et charmante jeune femme qui emporte tout sur son passage !!!
Parlons un peu de ce clip. Visiblement, tu aimes le déguisement…
C’est pour mettre de l’humour, pour rigoler. Il y en a qui ne comprennent pas mais c’est du second degré. Par exemple, la tenue policière, c’est pour représenter l’autorité. Je voulais pas rester les bras croisés, figée comme un piquet, pour dire aux Bleus de bien jouer, ce serait trop facile. Il fallait donner de ma personne. La pêche les gars !
D’où te vient ce déhanché fabuleux ?
(rires) Je suis une danseuse. C’est ma passion. Ma grand-mère était danseuse, j’ai ça dans le sang. La dance, la pop, la musique africaine traditionnelle, tout me convient. Je suis une danseuse innée. En revanche, je ne suis pas une grande chanteuse (rires). Je débute, je m’appelle pas Rihanna. Le plus important, c’est que j’arrive à communiquer ma joie de vivre.
Quelles ont été tes sources d’inspiration ? Avec ta crinière blonde, on opte pour Tina Turner…
C’est vrai que Tina Turner, j’étais jeune quand elle était au top, alors forcément je l’aime bien ! Elle m’a beaucoup inspiré. Mais bon, de là à détecter du Tina Turner dans ma chanson… Je suis loin d’être une icône comme elle. J’adore danser et j’aimerais bien qu’on me juge sur la danse… Sinon, niveau hymnes, j’ai trouvé que Oh les champions de Johnny Hallyday, c’était pas mal. C’était quand même quelque chose. Il y a aussi Waka waka de Shakira, une chanson d’origine camerounaise à la base. J’ai beaucoup dansé dessus, le rythme m’a beaucoup plu. C’était grandiose.
Tu as déjà 150 000 vues pour Allez les Bleus. Tu t’attendais à un tel succès ?
Hônnetement pas du tout… On a fait la vidéo en deux jours avec mon mari, et la mettre sur Youtube était déjà un aboutissement en soi. Je ne voulais pas faire du buzz. Maintenant, je suis contente de recevoir tant de soutien. Ce qui serait génial, c’est que les supporters puissent reprendre la chanson dans les stades au Brésil, puisqu’on manque de chants officiels. Vous imaginez, des milliers de personnes qui reprennent en chœur « Battez-vous comme des lions » ? Ce serait la folie… Certains groupes de supporters m’ont déjà fait part de leur volonté de la chanter. C’est un plaisir même si, bien sûr, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Justement, au début, tu as eu pas mal de critiques négatives sur la toile. Comment tu l’expliques ?
Les gens sont parfois méchants. La critique constructive ne me dérange pas, mais les insultes ou autres racistes, vraiment je ne comprends pas. Moi, mon but, c’était de supporter la France, ça part d’un bon sentiment. Les insultes n’ont pas leur place dans ce cadre. Le public a le droit de ne pas aimer, mais pas de m’insulter. C’était très dur au début, je n’était pas préparée à la médiatisation et je n’étais pas à l’aise. Même quand vous m’appelez, vous les journalistes, j’ai pas l’habitude. Je parle avec vous comme je parle à quelqu’un de normal.
Tu crois vraiment au titre pour les Bleus ?
Oui ! Absolument ! Ce que j’aime dans cette équipe de France, c’est qu’ils sont jeunes, solidaires, dynamiques. Je sens leur engouement, la rage qui les anime et l’envie de gagner. Ils ont envie d’exploser les autres équipes, c’est l’alliage parfait de la technique et du talent. Il y a Mamadou, Valbuena, Paul Pogba… Même Patrice Évra a changé ! J’ai suivi tous leurs matchs de préparation et je crois en eux plus que jamais. Le dernier match contre la Jamaïque, j’étais tellement fière.
« Battez-vous comme des lions » , « On va les exploser, écraser l’adversaire » , ça te plaît la thématique de la guerre ?
Oui, j’aime bien Xena la princesse guerrière. Il faut se battre dans la vie. Vous avez vu le match contre le Honduras ? C’était physique ! Si les Bleus s’étaient laissés abattre, ils auraient été cassés en deux. C’est pourquoi il faut qu’ils agressent l’adversaire. C’est en les écrasant qu’on va gagner… Mais je parle techniquement, hein, pas la castagne, vous avez bien compris. J’ai cherché des mots forts qui parlent aux gens, pour les motiver.
Tu chantes ta chanson devant les matchs ?
Oui, j’entonne la chanson à chaque but !
Quels sont tes projets pour la suite ?
J’ai une deuxième chanson en préparation, qui arrive bientôt. Ce sera une chanson d’été sur la joie de vivre, sur un autre sujet, très festive.
Dans la tête de Bruno Genesio