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Miranda, de Sochaux à la Ligue des champions

Par Robin Delorme, à Madrid
5 minutes
Miranda, de Sochaux à la Ligue des champions

Il ne fait pas de bruit, il ne fait pas peur, il ne paie pas de mine : João Miranda n’est pas une star. Un statut en trompe-l’œil tant le central de l’Atlético de Madrid est un élément fondamental du système Simeone. D’anciens coéquipiers de Sochaux se rappellent.

« Je voulais gagner ce match pour tous les enfants qui riaient de mon fils en classe parce qu’il est de l’Atlético. » João Miranda a l’explication facile : celle d’un homme heureux, chambreur sur les bords, et conscient de sa chance. Quelques minutes auparavant, il claquait un coup de boule au nez et à la barbe de Diego López, offrant par là même la Copa del Rey à l’Atlético de Madrid. Soldat de l’armée du Cholo, il prend alors le costume de sauveur face à l’ennemi merengue. Un rôle inédit pour l’un des défenseurs les plus sous-cotés en Europe. Car depuis l’arrivée de Diego Simeone, le Brésilien de 29 ans est devenu un roc. Une surprise pour les non-initiés, une évidence pour ceux qui l’ont connu. « La qualité, on sentait qu’il l’avait. Il était doté d’un potentiel énorme » , se souvient Dominique Bijotat, entraîneur de João lors de son bref passage sochalien (2005-2006).

Bijotat : « Une adaptation compliquée »

Durant l’été 2005, le FC Sochaux est à la recherche d’un central pour épauler Diawara, Daf et Afolabi. João Miranda, alors minot de 21 ans au Coritiba FC, prend un vol transatlantique et signe pour quatre saisons avec le club du Doubs. Dominique Bijotat, tout frais remplaçant de Guy Lacombe, se rappelle alors de quelqu’un « qui arrivait du Brésil avec sa simplicité et sa timidité » . Philippe Brunel, recrue d’un même été, a partagé « le même hôtel » : « Il ne parlait pas trop français. Mais c’était intéressant malgré la barrière de la langue. C’est quelqu’un de très posé, très sûr de lui, intelligent et très sérieux dans le travail. » Une application qui ne va malheureusement pas aider les débuts du défenseur brésilien en France. « Il s’est mis beaucoup de pression, et n’a pas bien débuté la saison, se remémore son entraîneur d’alors. Pour son premier match, il se fait expulser à Nice car il mettait trop d’agressivité, et pour le second, il commet une grosse bourde. Son adaptation a été compliquée. »

Pour son ancien coéquipier, cette intégration ratée, c’est un peu la faute à pas de chance : « Il n’est pas tombé dans la meilleure période de Sochaux. C’était un peu le foutoir avec un entraîneur qui part en pleine préparation, un autre qui doit s’adapter rapidement, et des jeunes qui prennent la grosse tête. » Pour Dominique Bijotat, ce bordel interne a joué sur l’incorporation de João Miranda : « Il était propre dans la relance, mais il n’avait pas tout à fait le rythme. Au Brésil, il jouait beaucoup à trois derrière. Nous, il nous fallait quelqu’un de compétitif dans l’immédiat, alors qu’il lui aurait fallu une dizaine de matchs pour se mettre dedans. » Au final, vingt bouts de matchs joués dans la saison, un vol retour pour le Brésil et pas mal de regrets. Car « la qualité, on sentait qu’il l’avait » , dixit Dominique Bijotat. « Pour ma part, je le comparais à Hilton : il se jetait rarement, était toujours dans l’anticipation, capable de mettre des buts et très bon dans la relance » , se souvient Philippe Brunel, aujourd’hui entraîneur régional dans la Drôme.

Le guide Simeone, l’amulette Miranda
Le retour au pays se fait dans la joie. Tout d’abord prêté au São Paulo FC, il y est acheté définitivement la saison suivante. Une option gagnante puisque João Miranda y remporte trois championnats brésiliens et s’impose comme l’un des espoirs du pays à son poste. De quoi lui ouvrir les portes d’une sélection auriverde en 2009 avec laquelle il remportera la Coupe des confédérations. À l’été 2011, l’Altético tape à sa porte pour lui proposer une seconde chance en Europe. Là encore, son caractère « très réservé » , selon Luiz Pereira, légende des Colchoneros, ne lui permet pas de s’imposer. Son coach, Gregorio Manzano, préfère le laisser sur le banc. Lors de la trêve internationale, le Grêmio et l’Internacional Porto Alegre s’intéressent à lui. L’éviction de M. Pomme et l’arrivée de Diego Simeone changeront la donne du tout au tout. Sous les ordres du Cholo, fini les cirages de banc de touche, Miranda devient un titulaire en puissance.

« Aujourd’hui, il joue plus facile, sans se compliquer. Simeone l’avait vu jouer, sûrement des matchs de Copa Libertadores, et connaissait tout son potentiel. Mais, aujourd’hui, Simeone ne veut pas qu’il prenne de risques avec le ballon. Défensivement, il est grand, rapide et dur. Il a grandi aux côtés de Godín, est plus tranquille et stable » , résume le Brésilien Luiz Pereira. Ajoutez à cela un respect des consignes de tous les instants, et vous obtiendrez un vrai petit soldat. « Il respecte beaucoup le métier, ses partenaires, le staff. C’est un guerrier » , se rappelle Dominique Bijotat. En gros, un atout parfait pour le Cholo qui va en faire son relais sur le pré. Et, bien involontairement, son amulette. Avec 88 matchs dans les jambes, il fait partie intégrante des titres européen et domestique. Surtout domestique d’ailleurs, comme ne cesse de le rappeler ce coup de casque face à Diego López. Pour ce qui est du présent, João Miranda revient dans le groupe de Diego Simeone ce mardi. Absent il y a trois jours, l’Atlético s’était alors incliné pour la première fois de la saison (1-0 face à l’Espanyol). De là à y voir un signe, il n’y a qu’un Miranda.

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