- Amical
- Mexique/Brésil (1-2)
Miracle à la brésilienne
Les Brésiliens peuvent sortir leurs tee-shirt «I love Jesus». Alors que le Mexique menaçait de coûter son poste à Mano Menezes, la Seleçao a ressuscité lors de dix dernières minutes presque irrationnelles.
Le Brésil de Mano Menezes offre toujours aussi peu, mais il ne faut pas lui en donner beaucoup. Pas loin de chavirer lors d’une deuxième période disputée à dix, le Brésil a finalement totalement inverser la tendance dans les dix dernières minutes. Tout d’abord un coup-franc de Ronaldinho frappé aux 20 mètres et propulsé pleine lucarne (79e). Puis, une immense percée de Marcelo, relayé par Jonas qui venait d’entrer à la place d’Hulk, donnait la victoire à la Seleçao.
La présence d’Hulk constituait la grande curiosité de la soirée. Ignoré par Menezes au moment de disputer la Copa America, le massif attaquant du FC Porto est aligné aux côtés de Neymar dans un 4-4-2 peut-être approprié aux qualités des deux pointes mais pas à celles des cantonnés à leur approvisionnement. Avec Ronaldinho et Lucas pour animer les côtés, Menezes a misé sur deux joueurs aimantés par l’axe, Ronnie ne perçant plus sur l’aile comme lors de son règne barcelonais. Résultat : une capacité à déséquilibrer déficiente malgré les montées épileptiques de Marcelo et Dani Alves.
Hulk donc, a essayé, mais très peu réussi, si ce n’est cette talonnade pour Neymar, qui pouvait se transformer en passe décisive, si l’attaquant de Santos se montrait aussi imparable devant les buts que dans ses dribbles. A la 32e, le joueur de Porto pivotait bien à l’entrée de la surface mais sa frappe rentrait directement dans la niche d’Oswaldo Sanchez. Pour ce match disputé dans le stade du Santos mexicain, la fédération d’El Tri avait décidé de rendre hommage au gardien du club et ex légende des Chivas en lui offrant une dernière titularisation. En face, en l’absence de Julio César, c’est Jefferson, portier de Botafogo qui gardait les buts de la Seleçao.
Dani Alves surexcité
« On se croirait dans un film. » Mano Menezes avait manifestement été impressionné par le dispositif de sécurité mis en place par les autorités mexicaines à l’arrivée de la Seleçao à Torreon. Policiers fédéraux cagoulés à l’arrière de leur camionnette, fusils pointé vers la rue, il y avait de quoi se sentir intimidés, même quand l’on est habitué à des réceptions sous haute surveillance. Ces mesures de sécurité spectaculaires avaient été prises afin d’éviter une redite de la fusillade du 20 août. Ce samedi après-midi, l’impressionnant bruit des détonations avaient fait se coucher les spectateurs du match entre Santos et Morelia, et fuir de la pelouse les joueurs apeurés.
Finalement le match s’est déroulé sans incident, si ce n’est l’expulsion de Dani Alves à la 45e minute. Déjà averti, le latéral du FC Barcelone, surexcité depuis le coup d’envoi, balançait Chicharito dans la surface et récoltait un deuxième jaune. Mené 1-0 après un but contre son camp de David Luiz, qui avait poussé un centre vicieux de Pablo Barrera dans son propre but (10e), le Brésil menaçait de s’effondrer, mais Jefferson repoussait le pénalty de Guardado. A dix, la Seleçao ramait à contre-sens mais le Mexique oubliait d’enfoncer le clou.
A force de jouer en demi-teinte, une spécialité du Mexique quand il se trouve à deux doigts de dominer une puissance mondiale, El Tri allait offrir l’égalisation au Brésil. El Maza Rodriguez manquait une relance banale pour son latéral, qui se trouvait dans l’obligation de commettre une faute sur Neymar plein axe aux 20 mètres. Ronaldinho punira l’erreur de poussin, avant que la percée de Marcelo ne décide de l’issue finale de la rencontre. Voilà comment la Seleçao, en faisant presque de la peine, met fin à 14 matches d’invincibilité du Mexique. Un petit Brésil, c’était déjà trop pour El Tri.
Par Thomas Goubin