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Mini bilan des Bleus de Deschamps

par Chérif Ghemmour
Mini bilan des Bleus de Deschamps

On en est où après neuf matchs de l’équipe de France de DD, surtout après les deux tests espagnols ? C’est « moyen-plus », comme d’hab. Sauf qu'il va falloir quand même assurer la qualification.

Les barrages, comme prévu

D’abord le bilan comptable. Les Bleus de Deschamps ont disputé 9 matchs, dont 5 en éliminatoires de Mondial. Le bilan est moyen : 4 victoires, 3 défaites et 2 nuls. Un tiers de défaites, les trois à dom, au SdF. C’est beaucoup… Même en éludant un peu le Japon en amical (0-1), on constate que les deux revers contre l’Allemagne (1-2, amical aussi) et contre l’Espagne hier soir (0-1) dessinent une infériorité incontestable par rapport aux « gros » . C’est déjà parce que la France a perdu nettement dans le jeu contre l’Allemagne et bêtement contre le Japon qu’elle a logiquement plié contre la Roja. Allons à l’essentiel : avec les Pays-Bas et l’Italie (même battue à dom par les Bleus, car la Squadra zappe très souvent les « friendly games » ), l’Allemagne et l’Espagne disposent d’une vraie identité de jeu sur laquelle ils peuvent se reposer et assurer par temps calme mais aussi et surtout dans la tempête. Ce que Del Bosque a parfaitement résumé hier soir après la rencontre : « On a su rester fidèles à notre style de jeu. Il n’y avait pas de nécessité de le changer, on a su le conserver ce soir, donc on est satisfaits. » Sauf accidents, toujours possibles mais difficilement probables, ces quatre pays cités plus haut ont déjà un pied au Brésil. Et dans le fonds de jeu et dans son parcours la France n’en est pas encore là.

Et puis il y a l’efficacité crue : les Oranje qui mettent deux fois 4-1 à la Roumanie, désolé, mais les Bleus ne savent pas faire… Complétons donc avec les buts en 9 rencontres : 11 pour et 8 contre. C’est d’autant plus moyen que les Bleus n’ont aligné que deux clean sheets (0-0 contre l’Uruguay, 1-0 en Finlande). Les Bleus ont donc au moins encaissé un but sur les 7 autres matchs. Les buts concédés contre le Japon et la Géorgie (3-1) sont impardonnables. Surtout ce dernier qui a, à juste titre, rendu colère Deschamps : c’est aussi à cause de ces buts-là que la France a perdu contre la Roja. Disciple de Jacquet, DD sait parfaitement que tout compte, y compris et surtout lors des matchs amicaux : les buts pour ou contre et les victoires plutôt que des défaites, voire même des matchs nuls. Tout compte d’autant plus qu’en barrages, la désignation des têtes de série se calcule à l’indice FIFA, selon les résultats obtenus, même les amicaux. Les Bleus devront donc soigner leurs six prochaines sorties (3 matchs de qualif de mondial et 3 amicaux, Brésil, Uruguay et Belgique). Au 14 mars, la France était 17e mondiale. Avec le revers d’hier soir, les Bleus pourraient reculer davantage. Concrètement, la France pourrait donc tirer le Portugal, actuel 7e, avec match retour à Lisbonne. Vous voyez le tableau ? Mais, bon… Pas de panique, rien n’est joué. Ni pour la Roja, ni pour la France, ni pour personne. France et Espagne peuvent encore se faire accrocher lors de leurs trois derniers matchs. Ceux qui ont vécu en live, le désastre des Bleus de 1993 (deux tôles au Parc contre Israël et la Bulgarie) savent de quoi on parle. La Roja ira à Helsinki début septembre, très peu de temps après le redémarrage de la Liga. Attendons de voir…

Benzema faux vrai problème

On attendait le test espagnol d’hier soir sur la question cruciale du mach aller : était-ce vraiment les Bleus qui avaient réussi à faire déjouer la Roja à Madrid une bonne partie de la seconde mi-temps ? Ou bien est-ce que les Rouges avaient connu un « trou noir » totalement inédit depuis des années au point d’être totalement désunis tactiquement ? Au vu du match d’hier soir, c’est plutôt la seconde hypothèse qui s’impose. Malgré le faible écart au score, malgré quelques actions françaises chaudes et un vrai temps fort final, la Roja a plié sans jamais rompre. Signe de sa supériorité incontestable. A l’Euro 2012, l’Espagne a géré sa compète de la même façon : les Croates ont eu l’illusion de pouvoir la battre mais ils ont perdu (0-1) et c’est la bande à Casillas qui a fini championne. On a donc vu sur le visage de DD la même désolation observée chez Blanc et Domenech (deux 0-2 cruels pour les deux coachs). Le dessin de Chénez dans L’Équipe de ce matin illustre à merveille l’impuissance tactique des Bleus face à l’Espagne (un tableau noir avec une multitude de gros points rouges et de flèches noient dix petits points bleus !) : la Roja demeure tout simplement injouable. Pas la peine d’accabler Benzema, auteur d’un match plutôt correct d’ailleurs. Pas sûr qu’on aurait pu mieux trouver Giroud devant…

Le problème offensif des Bleus concentré sur le seul Benzema, inefficace depuis mille et une nuits, est mal exposé. Le foot français paye d’abord son absence de culture du N°9. Le dernier authentique goleador bleu s’appelait JPP… Angleterre, Pays-Bas, Allemagne, Italie, voire Espagne (selon les périodes) : tous ces pays ont toujours joué avec un vrai avant-centre auquel ont accorde sa confiance, pour le meilleur et pour le pire, et pour lequel l’équipe joue. Pas la France. Trézeguet a été sacrifié au profit de l’atypique Henry. Atypique comme Djorkaeff, Wiltord, Anelka, Ribéry, Rémy… et Benzema. Des bons attaquants mais pas des vrais avant-centre. Tout simplement. Faut-il préférer Giroud ? Why not. Mais alors, outre que Olivier doit d’abord encore progresser à Arsenal, en Bleu, il faut le titulariser systématiquement sur un paquet de matchs, lui faire confiance systématiquement même en cas de disette et jouer systématiquement sur lui, avec lui, pour lui. C’est tous ces « systématiquement » qui forment la culture du N°9 observée dans les grands pays de foot. Est-ce que le football français est prêt à miser « systématiquement sur Giroud (ou un autre que Benz) ?

De l’espoir quand même

Les bons points d’abord. Une colonne vertébrale semble enfin se dessiner chez les Bleus : Lloris-Varane-Pogba-Valbuena. Hugo est toujours OK. P’tit Vélo n’est pas le plus grand N°10 de l’histoire des Bleus mais il tient la route. Varane est là pour longtemps dans un secteur sinistré depuis 2006 (Thuram-Gallas). Il faut lui trouver un vrai partenaire à la hauteur (meilleur que Sakho et Koscielny). Pogba est très encourageant. Oublions son carton rouge plutôt sévère : son expulsion n’est pas consécutive à un pétage de plomb, un attentat ou une insulte envers l’arbitre. Paulo a gratté des ballons et sa relance et son jeu long sont prometteurs. Il a un excellent état d’esprit et surtout, il n’a pas coulé tactiquement même à un poste de sentinelle qu’il ne maîtrise pas encore. Vincent Duluc souligne à juste titre que Pogba vient de ringardiser un paquet des milieux défensifs français… Autre certitude, Debuchy en latéral droit (absent hier, ça s’est vu) et Ribéry, a priori définitivement revenu des morts, vrai « dynamiseur » de l’attaque des Bleus. Lloris, Varane, Pogba, Valbuena, Debuchy, Ribéry voire Matuidi : 6 ou 7 sur onze, c’est déjà pas mal. Attention ! Le reste n’est pas nul, loin de là. Benzema, Rémy, Giroud, Matuidi, Mavuba, Cabaye, Gonalons, Yanga-Mbiwa, Clichy : ils complètent bien ce « six-sept majeur » .

Voilà. Ne reste plus qu’à faire jouer tout ce petit monde-là ENSEMBLE. Ça commence à venir : dans les derniers matchs on a vu des beaux mouvements avec Valbuena à la baguette et Cabaye, Ribéry ou Benz en relais. On arrive à bien se projeter devant et écarter correctement sur les côtés, notamment à droite avec Jallet (même si pas flamboyant hier). Contre l’Espagne, les Bleus ont correctement défendu sans faire trop de fautes. Le problème, c’est qu’ils n’avaient pratiquement que ça à proposer : bien défendre. Ça ne suffit pas. Et dans le secteur offensif, on ne joue encore souvent que par à-coups, en misant sur des raids occasionnels de Ribéry. Attention à Francky ! Il pourrait se prendre à nouveau pour le Sauveur des Bleus, un rôle idiot qui lui a déjà coûté cher dans le passé. Même problème pour Benzema : c’est l’absence de vrai projet collectif qui le pousse à vouloir lui aussi jouer les sauveurs. Et comme il n’y arrive pas, il s’enfonce de plus en plus… A Didier Deschamps de construire une équipe, avec une identité de jeu minimale. Sait-il le faire, lui qui sait avant tout bâtir des commandos ? On verra. Malheureusement le jeu actuel pratiqué en L1 ne va trop l’aider…

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par Chérif Ghemmour

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