- Italie
- Serie A
- 28e journée
- Milan/Cagliari (3-1)
Milan s’en remet à ses Français
Le Milan AC a encore souffert ce samedi soir face à Cagliari, mais a tout de même empoché une victoire plutôt méritée (3-1). Filippo Inzaghi peut remercier ses deux Français Ménez et Mexès, auteurs des trois buts des Rossoneri.
Milan 3-1 Cagliari
Buts : Ménez (21e) et (78e), Mexès (49e) pour le Milan AC / Diego Farías (47e) pour Cagliari
Il n’y a pas si longtemps, le Milan AC aurait profité de la réception de Cagliari pour s’offrir une promenade de santé sous les vivats de son public. Sauf que, comme pour l’économie mondiale, la crise est passée par là pour le club lombard. L’affrontement des Sardes paraît ainsi aussi risqué que l’achat à crédit d’une villa américaine. Pendant vingt-deux minutes jusqu’à leur ouverture du score, puis pendant deux autres entre l’égalisation de Cagliari et leur reprise d’avantage, les Rossoneri sont même au bord du gouffre et du samedi noir. Le temps que Jérémy Ménez et Philippe Mexès jouent aux traders sur le tableau d’affichage. Les signes de reprise attendront encore, mais le Diavolo a assuré l’essentiel. Certains penseront sûrement que Filippo Inzaghi reste dans la continuité de Bernard Madoff ou Cristophe Rocancourt, mais l’espoir de ne pas finir loin de la lumière reste permis. Le Milan de Pippo est encore très loin, trop loin du compte, mais il peut au moins se targuer ne pas s’être définitivement écroulé.
Ménez allume la sono
La majorité des gens consacrent leur samedi soir aux sorties entre amis. Les membres de la Curva Sud du Milan AC font, eux, fi des problématiques sociales quand leur club de cœur joue à cette heure. D’habitude. Car ce soir, le groupe historique de tifosi rossoneri avait décrété l’abandon des travées de San Siro. La réception de Cagliari ne débute donc pas sous la ferveur populaire. Et ce n’est pas le début de match des hommes de Filippo Inzaghi qui arrange la donne pour les quelques présents. Dominés par le relégable, les Rossoneri passent proche de la correctionnelle par deux fois. Mpoku et Sau ne trouvent toutefois pas le cadre de Diego López.
Aphone pendant 20 longues minutes, le Milan s’en remet comme souvent à Jérémy Ménez. Non, pas besoin de penalty cette fois… Le Français, décalé à l’angle de la surface adverse, enroule parfaitement son ballon. Brkić ne peut rien. L’ouverture du score est superbe, même si Ménez tire la tronche comme s’il venait de rater un péno. Inspiré par son pote, Mexès s’offre un retourné, mais est contré. Honda trouve, lui, Antonelli sur une superbe ouverture, mais Donsah effectue un bon retour. SuperPippo est encore loin d’être rassuré par la prestation des siens, mais les Rossoneri ont le mérite de ne pas se relâcher comme si souvent cette saison. Van Ginkel passe tout proche de son premier but à Milan, mais sa frappe fuit le cadre. Cagliari tente une dernière incursion avant l’interlude sur un centre tir de Farías. Sans succès.
Mexès paye le bal
Après quinze minutes de coupure de son, Diego Farías ne met pas longtemps à reprendre le micro. Sur un contre éclair, l’attaquant sarde élimine facilement Mexès d’un bon crochet avant de crucifier Diego López. Inzaghi n’a certainement pas l’intention d’acheter le tube du boy band du Bohème Zeman. Il ne déprime toutefois pas bien longtemps sur des rythmes mélodiques, puisque Philippe Mexès se rattrape quasiment immédiatement. Sur corner, le bon Philou envoie une superbe volée qui rebondit au sol et vient mourir dans le petit filet opposé. Le Milan peut reprendre son souffle. La chute sur scène à la Madonna n’est pas passée bien loin.
Rassurés, les Rossoneri s’emploient même à enchaîner les couplets, mais Destro et Honda se montrent trop imprécis pour capitaliser les bonnes situations de contre. Diego López n’a lui plus besoin de sortir les hit-parades, même si un nouveau centre tir de Farías lui procure une once de frissons. Honda et Destro laissent, eux, leurs places à Cerci et Pazzini pour la dernière partie du show. Les deux Italiens sont spectateurs quelques instants plus tard de la barre trouvée par João Pedro. Le soufflet n’est à nouveau pas passé loin. Dans la foulée, Cerci obtient un penalty généreux pour une faute commise au moins un demi-mètre en dehors de la surface. Ménez s’en moque et, en bon spécialiste, convertit son doublé. La partition aurait pu être complétée par Pazzini et Cerci, mais les deux attaquants, en manque de mélodie, ratent chacun une occasion ahurissante en fin de chanson. Milan s’impose, mais cette équipe-là est encore loin de nous sortir un tube du printemps.
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Par Eric Marinelli