- Serie A
- Milan/Lazio (0-0)
Milan se prend un mur
Le choc a fait flop. Le Milan AC et la Lazio Rome, pourtant habitués des grands rendez-vous, ont offert un spectacle aux frontières de la Ligue 1. Un bon catenaccio à l'ancienne ne fait jamais de mal.
On nous l’avait vendu. Survendu même. Milan-Lazio. Le 1er contre le 3ème. Un match qui, lors des dernières saisons, avait toujours été prolifique en buts et en spectacle. Hernanes contre Ibrahimovic, Ledesma contre Robinho. Que du lourd. Au final, ce choc de la Serie A a accouché d’un match d’une tristesse absolue, qui ferait presque passer le Monaco-Marseille de dimanche dernier pour un bon match de football. C’est dire.
Quelques heures avant le coup d’envoi, on craint déjà pour le bon déroulement de la rencontre : un léger brouillard plane sur San Siro, rendant la visibilité pas vraiment optimale. Finalement, on joue. Les feuilles de match font comprendre que les deux entraîneurs ont dû jongler entre blessés et suspendus. Gattuso, Ambrosini, Pirlo, Van Bommel, Nesta côté milanais; Rocchi, Floccari, Zarate, Diakité coté laziale : chaque camp est amputé d’une bonne moitié de son équipe-type. La Lazio, d’entrée de jeu, semble prendre en main les choses. Ledesma envoie un missile légèrement dévié par un défenseur, Abbiati s’en sort bien. On joue la 4ème minute, et ce sera la seule occasion des biancocelesti sur l’ensemble de la partie. Tristesse. Milan reprend les rennes, mais la domination est stérile. Avec le seul Kozak en attaque, qui s’amuse à « un coup j’te tape, un coup tu m’cognes » avec son nouveau copain Yepes, l’équipe de Reja est venue là pour faire 0-0. Clairement. La première mi-temps se conclut par une demi-occasion pour les rossoneri : un coup de tête de Flamini dans le mauvais sens. Et c’est tout.
A la pause, Allegri remplace Bonera, envoyé à l’hosto par un coup de coude involontairement volontaire de Kozak, par Legrottaglie. Milan semble revenir avec de bonnes intentions. A la 50ème minute, Ibrahimovic offre à San Siro le frisson du match. Libéré par un grigri de Pato, le Suédois arme et fusille Muslera. Le ballon heurte le poteau droit, le poteau gauche, et termine dans les bras du gardien castor de la Lazio, qui n’en demandait pas tant. Même le tableau du stade s’y méprend et affiche 1-0. Le match s’enflamme alors. Flamini a une bonne occasion (52ème), et Ibra, encore lui, est à deux doigts d’ouvrir le score avec une frappe enveloppée qui rase le poteau (54ème). Ca y est, le match est lancé? Bah non. C’était la dernière occasion du match.
La Lazio se met en mode muraille, à la défense du point du match nul. L’ami Kozak, décidément pas un enfant de chœur, détruit la tête de Legrottaglie avec un coup de genou volontairement involontaire. Le défenseur sort sur civière, KO. Et de deux. C’est finalement le dernier fait de jeu intéressant. Même l’entrée de Cassano ne réveille pas un Milan AC qui confirme son inefficacité face aux équipes de Rome : la seule fois où ils n’avaient pas marqué à domicile, c’était face à l’AS Roma. Au coup de sifflet final, les Romains lèvent les bras au ciel. Ils tiennent leur victoire, même si elle ne vaut qu’un point. La mauvaise opération est évidemment pour les Milanais. En cas de succès demain face au Chievo, Naples reviendrait à deux points et relancerait tout le suspens. Un ennui total pour une bonne cause, au final.
Eric Maggiori
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