- Serie A
- J31
- Milan-Juve (4-2)
Milan retourne la Juve et entretient le maigre suspense
Fou, fou, fou ! Mise sur orbite par un but magnifique d'Adrien Rabiot et la 26e réalisation cette saison de Cristiano Ronaldo, la Juventus a dilapidé une avance de deux buts sur la pelouse de l'AC Milan. Renversée au terme d'une deuxième mi-temps de folie (4-2), la Vieille Dame manque l'occasion de s'échapper définitivement en tête de la Serie A, quand son adversaire du jour grimpe au cinquième rang.
AC Milan 4-2 Juventus
Buts : Ibrahimović (62e SP), Kessié (66e), Leão (67e) et Rebić (80e) pour les Rossoneri // Rabiot (47e) et Ronaldo (53e) pour les Bianconeri
Il s’agit d’une réalisation sublime… marquée pour absolument rien. Pourtant, l’action est splendide. Un duel remporté face au solide Kessié, un petit pont côté droit sur Theo Hernandez, une course effrénée pour repiquer dans l’axe et, au terme de ce déboulé de près de 60 mètres, une frappe du gauche limpide qui file dans la lunette de Donnarumma. Ce pion magnifique, son premier depuis le 20 octobre 2018 et un PSG-Amiens sans grande saveur, Adrien Rabiot pensait d’ailleurs avoir trois bonnes raisons de s’en souvenir. Un : c’est un chef-d’œuvre. Deux : c’est son premier but, sous les couleurs de la Juventus. Trois : il devait assurer le titre de champion d’Italie aux Bianconeri. Sauf que… Lancée par ce one-man show du Français et a priori mise à l’abri dans la foulée par Ronaldo, la Vieille Dame s’est totalement effondrée et a finalement concédé sa première défaite post-confinement sur la pelouse de l’AC Milan (4-2).
Ibra, de quasi-zéro à quasi-héros
Euphoriques après leur large succès sur la pelouse de la Lazio ce samedi, les Milanais prennent le match par le bon bout. Globalement maîtres du ballon dans la première demi-heure, les Rossoneri combinent bien aux abords de la surface turinoise et se retrouvent plusieurs fois en bonne position. Mais les frappes du gauche de Saelmaekers (8e) et Ibrahimović (23e, 25e) sont trop écrasées pour inquiéter Szczęsny. Malgré l’absence aux avant-postes de Dybala (suspendu), la Juve reste quant à elle susceptible de piquer à tout moment.
Ce que rappellent Bonucci, à deux doigts de couper de la tête un coup franc rentrant de Bernardeschi (10e), et Ronaldo, dont l’enroulé légèrement contré frôle le cadre (13e). Bien plus hachée après la pause fraîcheur, la rencontre tourne progressivement à l’avantage des Bianconeri. Dangereux notamment sur un cachou de Danilo qui pousse Kjær au sacrifice, un corner de Pjanić dévié juste au-dessus par Ibrahimović (38e) et un tir en pivot d’Higuaín consécutif à une belle séquence collective (45e), les hommes de Maurizio Sarri sont néanmoins à deux doigts de se faire doucher juste avant les citrons par Ibra, buteur, mais hors-jeu d’un rien.
Vingt minutes de folie
La mi-temps est l’occasion pour la Vieille Dame de régler la mire. Illustration après moins de deux minutes sur ce chef-d’œuvre de Rabiot, parti de son propre camp (0-1, 47e). Puis sur ce long ballon de Cuadrado en apparence anodin, mais sur lequel la charnière milanaise se télescope. Ce dont profite CR7 pour planter, du gauche, son 26e pion en championnat (0-2, 53e). Deux occasions, deux buts : la Vieille Dame peut dormir sur ses deux oreilles… Son répit est en fait de courte durée. Tirée de son sommeil par un penalty d’Ibrahimović consécutif à une main de Bonucci et une intervention de la VAR (1-2, 62e), la Juve tombe en cinq minutes de son plumard. Le temps pour Kessié de se jouer du même Bonucci et de ramener, tout en puissance, le Milan à égalité (2-2, 66e).
Ensuite, l’ancien Lillois Rafael Leão efface Rugani sur le côté gauche de la surface et surprend Szczęsny avec une frappe du droit au premier poteau (3-2, 67e). Groggy, l’équipe de Maurizio Sarri finit même KO quand Alex Sandro, à peine entré, foire sa relance et sert dans la surface Bonaventura, passeur décisif pour Rebić (4-2, 80e). Pour voir Milan en coller quatre à la Juventus, il fallait remonter au 12 mars 1989. Et pour retrouver trace d’une défaite de la Juve en Serie A, il fallait remonter au 8 février. Battu pour la première fois depuis sept rencontres de championnat, le leader manque donc l’occasion de prendre dix longueurs d’avance sur la Lazio, battue plus tôt à Lecce. Toujours invaincu depuis la reprise, le Milan, véritable arbitre de cette fin de championnat, s’empare de son côté de la cinquième place provisoire aux dépens de la Roma et du Napoli, son prochain adversaire. Voilà qui promet !
AC Milan (4-4-2) : Donnarumma – Conti (Calabria, 82e), Kjær, Romagnoli, Hernandez – Saelmaekers (Leão, 60e), Bennacer, Kessié, Paquetá (Çalhanoğlu, 46e) – Ibrahimović (Bonaventura, 67e), Rebić (Krunić, 82e). Entraîneur : Stefano Pioli.
Juventus (4-3-3) : Szczęsny – Cuadrado (Alex Sandro, 77e), Rugani, Bonucci, Danilo – Bentancur (Muratore, 90e+4), Pjanić (Ramsey, 69e), Rabiot (Matuidi, 69e) – Bernardeschi, Higuaín (Douglas Costa, 69e), Ronaldo. Entraîneur : Maurizio Sarri.
Résultats et classement de Serie APar Simon Butel