- Supercoupe d'Italie
- Juventus-Milan
Milan reparti pour un tour ?
Avec neuf défaites lors des dix dernières confrontations et zéro titre en cinq ans, Milan ne s’avance pas en favori lors de cette Supercoupe d’Italie. Reste que dans ce contexte, une finale représente une occasion en or de relancer la machine à trophée pour les Rossoneri.
Pour l’un, il s’agit d’une réelle finale, d’une confrontation à gagner à tout prix, d’une formidable occasion de remporter un trophée et de montrer à tout un pays qu’il n’existe qu’un roi en Italie. Pour l’autre, ce choc n’est qu’une simple possibilité supplémentaire de prouver sa suprématie nationale, qu’une coupe de plus à installer en compagnie des nombreuses autres glanées ces dernières années. D’un côté, l’AC Milan. De l’autre, la Juventus. Deux équipes aux trajectoires récentes bien différentes qui offrent un nouveau classique lors de la Supercoupe d’Italie. Mais si ce match relève d’une haute importance pour les Rossoneri, c’est parce qu’il s’agit justement d’une finale. Et des finales, Milan n’en a plus gagné depuis belle lurette.
La dernière, qui était déjà une Supercoupe d’Italie, remonte à 2011. Soit cinq années passées sans le moindre trophée. Indigne de cette entité qui compte dix-huit championnats, cinq Coupes d’Italie, sept Ligues des champions ou encore deux Coupes des coupes à son palmarès. C’est qu’au sein de la Botte, les Rouge et Noir sont actuellement bloqués et largement devancés ces derniers temps par un ogre qui bouffe tout. Son nom ? La Juventus, bien entendu. Forts de leurs cinq titres successifs depuis 2011-2012 (saison qui a vu le Milan déchoir de son statut de champion), les Bianconeri se posent désormais en maîtres invétérés du pays, reléguant leurs rivaux milanais au rang de faibles losers. D’ailleurs, ces derniers ne doivent leur présence en Supercoupe d’Italie qu’à une défaite en finale de Coupe 2016 gagnée par… la Juve, évidemment.
Les échecs milanais, un mauvais signe ?
Pourtant, malgré les trente-deux Scudetti turinois couplés à l’absence de trophées majeurs depuis une demi-décennie à Milan, ce dernier demeure encore et toujours la meilleure équipe de l’histoire italienne dans l’esprit de certains anciens. C’est le cas pour Nestor Combin, qui a évolué dans les deux clubs dans les années 1960 : « Milan reste, et restera à jamais un immense club. La Juventus, c’est un gros club, mais pour moi, ça ne respire pas la même classe. C’est comme Lyon avec le Paris Saint-Germain actuellement, si on devait comparer. Je n’ai jamais ressenti à Turin ce que j’ai pu vivre à Milan. » Pour l’ancien attaquant, vainqueur de la Coupe avec la Juve en 1965 et de la Coupe intercontinentale avec Milan en 1969, cette hégémonie turinoise n’est que passagère.
Surtout, le manque de réussite actuel des Milanais traduit une faiblesse générale sur le plan national : « Oui, la Juve est au-dessus de Milan depuis cinq ou six ans. Cela s’explique par l’effectif très moyen de Milan. Ils n’ont plus aucun joueur monstrueux. Et dans un sens, c’est mauvais signe parce que ça veut dire que le football italien, dans son ensemble, ne va pas bien. Il suffit de jeter un coup d’œil à l’équipe nationale… Il n’y a rien, mon pauvre ! Avant, laSquadra Azzurra, c’était exceptionnel ! Là, tu ne vois rien. C’est tout simplement une mauvaise période à passer. » Bon. Si les propos de celui qu’on surnommait « La Foudre » ne révèlent pas une grande objectivité et sont davantage synonyme d’un amour fou pour l’AC Milan, ces mots ont au moins le mérite de dresser un fait indiscutable : il n’est pas normal de ne plus voir le grand Milan gagner.
La victoire qui fait du bien
Dans ce contexte, la Supercoupe d’Italie prend une ampleur gigantesque pour la bande de Vincenzo Montella. C’est pourquoi Adriano Galliani, son président, s’est mis en colère face à la presse en évoquant un « sérieux préjudice sportif » devant le retard de l’avion censé amener l’équipe à Doha, lieu de la finale : « La Juventus est déjà en train de se détendre au chaud, et mercredi, ils s’entraîneront sous des températures 20°C supérieures à celles du Milanello. Nous arriverons le soir et n’aurons qu’une seule journée pour nous préparer. » Galliani a par ailleurs d’autres raisons de flipper.
Car non seulement son adversaire est actuellement en pleine bourre – « C’est une équipe faite pour remporter la Ligue des champions. Massimiliano Allegri possède un groupe capable de jouer sur tous les tableaux, a ainsi prévenu Montella. Il faut avoir une bonne attitude irréprochable. Pour les battre, il ne faut pas jouer à 90%, mais au-dessus des 100%. » –, mais il s’agit en plus d’un bourreau qui a remporté neuf des dix dernières confrontations entre les deux équipes en compétition officielle. Reste que le dernier duel a enfin tourné à l’avantage des Rossoneri(victoire 1-0 en Serie A il y a deux mois). Un premier succès depuis novembre 2011. Une éternité. Et au moins une raison d’espérer.
Par Florian Cadu