- Italie
- Serie A
- 32e journée
- Udinese/Milan (2-1)
Milan, plus dure sera la chute
Défait à Udine (2-1), ce samedi, le Milan AC a abandonné ses derniers espoirs de Ligue Europa, en réalisant la pire prestation de sa saison. Furieux, Filippo Inzaghi s'en est, cette fois, pris à ses hommes et une mise au vert à Milanello a été décidée. Le bateau rossonero continue de couler.
« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer. « Jusqu’ici, tout va bien… Jusqu’ici, tout va bien… Jusqu’ici, tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » Il y a 20 ans, Mathieu Kassovitz réalisait La Haine, tandis que le Milan AC trustait les sommets du football européen. Si le film est depuis passé au rang des classiques, le géant lombard a, lui, bien perdu de sa superbe. À tel point qu’il ne devrait plus attendre longtemps avant de toucher le fond, si ce n’est déjà fait. Fini les œillères, les Rossoneri ne peuvent désormais plus se voiler la face, alors qu’ils devraient, selon toute vraisemblance, achever leur second championnat consécutif loin des places qualificatives pour une Coupe d’Europe. Encore reste-t-il au Diavolo à en tirer la bonne morale – celle de Grunwalski ? – pour repartir sur la bonne voie. Et échapper au destin tragique de Vinz, Saïd et Hubert.
Annus horribilis et mise au vert
Déjà pas franchement radieux, le ciel rossonero s’est encore assombri, samedi, face à l’Udinese. Après un derby de Milan sans saveur, la formation de Filippo Inzaghi a livré une prestation tout bonnement catastrophique sur la pelouse d’une équipe qui restait alors sur une seule victoire en onze matchs. Complètement amorphes, les Rossoneri ont logiquement subi leur neuvième défaite de la saison (2-1) qui aurait d’ailleurs pu être plus sévère. La réduction du score en fin de match de Gianpaolo Pazzini ayant été inscrite sur l’unique frappe cadrée du match, côté milanais. Une statistique qui témoigne également du manque d’implication affiché ce week-end par les Milanais et de l’absence totale d’un sentiment de révolte… pendant la rencontre. Car l’après-match a, cette fois, été bien agité.
Adepte d’un soutien inconditionnel à ses hommes depuis le début de saison, Filippo Inzaghi a effectivement dégoupillé. « Nous aurions perdu contre n’importe qui aujourd’hui (samedi, ndlr). Il n’y a pas d’excuse. Je suis très énervé et je demande pardon aux tifosi, au club et au président. Désormais, seuls ceux qui tiennent à ce maillot iront sur le terrain. Le Milan ne peut pas montrer une telle (mauvaise) image. » . Une colère qui ne s’est pas limitée à la conférence de presse et s’est poursuivie dans le bus qui ramenait l’équipe à l’aéroport de Trieste. Selon plusieurs médias transalpins, SuperPippo se serait ainsi emporté verbalement contre ses joueurs « indignes du club » , dont certains auraient renvoyé l’argument à leur entraîneur. Résultat, une mise au vert à Milanello a été rapidement décrétée avant d’affronter le Genoa, ce mercredi.
Grande démarque et vente du club
Une mise au vert à durée indéterminée, confirmée par un communiqué officiel sur le site du club. « L’équipe peut rester à Milanello jusqu’à mercredi, mais aussi jusqu’au 3, 10, 17, 24 ou 31 mai, suivant les décisions de l’entraîneur du Milan (pas de nom cité, ndlr) qui seront prises en fonction des performances. » . Selon la Gazzetta dello Sport, Silvio Berlusconi aurait même songé à licencier immédiatement Filippo Inzaghi, avant d’être raisonné par Adriano Galliani. L’intérêt de changer d’entraîneur à six journées de la fin du championnat, avec six points de retard sur la zone Europe étant nul. Difficile, en tout cas, de croire à un avenir rouge et noir pour SuperPippo, la saison prochaine.
Comme pour un grand nombre d’éléments du club d’ailleurs, puisque l’été qui arrive devrait voir une certaine révolution s’opérer à Milan. D’une part au niveau de l’effectif où de nombreux joueurs arrivent en fin de contrat (Abbiati, Mexès, Bonera, Abate, Essien, De Jong, Pazzini) ou ne devraient pas être conservés (Bocchetti, Van Ginkel, Destro). D’autre part en coulisses où la vente du club se précise avec le début des négociations annoncé entre l’homme d’affaire thaïlandais Bee Taechaubol et Silvio Berlusconi. En attendant, le Milan, dixième de Serie A avec deux points de moins que l’an dernier à la même époque, présentera, mardi, son bilan économique 2014 avec un déficit prévu aux alentours de 90 millions d’euros. Effectivement, la haine.
Par Eric Marinelli