- Serie A
- J38
- Atalanta-Milan (0-2)
Milan, Pioli gagnant
Impérial sur la phase aller et costaud dans le sprint final, le Milan termine sa saison par un prestigieux succès à Bergame (0-2) accompagné d’une belle place de dauphin en prime. Un retour au premier plan que les Rossoneri doivent en bonne partie à Stefano Pioli, maintenu à l'été 2020 par le board, alors que l'arrivée de Ralf Rangnick était quasi actée.
Quelques jours après un résultat nul aussi décevant qu’inattendu (0-0) à domicile face à un Cagliari déjà maintenu à la 37e journée, le spectre d’énièmes retrouvailles ratées entre Milan et la Ligue des champions devenait de plus en plus réel. Et si le Diavolo avait fait toute cette magnifique saison pour rien ? Forcément, dans la tête de Theo Hernandez et compagnie, cette question a fait écho. Surtout avant d’aller défier l’Atalanta sur ses terres, ce dimanche. Mais celui-ci s’est avéré minime, car cette année, Milan est aussi à l’aise à l’extérieur que dans un bain à remous et est donc parvenu à aller chercher ce 24e précieux succès qui lui manquait pour atteindre le septième ciel. C’est désormais chose faite.
Une recette parfaite
À Bergame pour cette dernière bataille, Milan a appliqué la recette magique de son druide Stefano Pioli. Celle-là même qui lui a permis d’arriver au bout de cette saison marathon avec seize succès à l’extérieur, un record en Europe que seuls le Real en 2012 et Manchester City il y a trois ans ont réussi à égaler. Un mélange d’intensité, de solidarité et surtout de sang-froid dans les zones de vérité qui s’est vu récompensé par deux penaltys transformés par Franck Kessié. L’Ivoirien, élément moteur de cette reconquête de la compétition reine, boucle même sa saison avec onze de ses treize buts dans cet exercice. Une nouvelle fois sans réel attaquant de métier en pointe au coup d’envoi, avec les blessures de Zlatan et de Rebić, le club milanais n’a pas tremblé et a confirmé qu’il avait les épaules pour avoir pris la moitié des points possibles (9/18) aux trois autres meilleures formations du pays en parallèle d’une régularité face aux autres clubs qui inspire le respect.
Après cette ultime étape franchie face aux Bergamasques, Pioli pouvait laisser échapper sa joie face à la presse : « Nous avons atteint la Ligue des champions parce que nous la méritions, tout comme nous méritions la deuxième place au classement. Nous avons été au top toute la saison, malheureusement nous avons gâché une balle de match dimanche dernier. Je suis très excité et heureux, je dois remercier le club car il nous a fait travailler de manière spectaculaire. » Comme en 2015 face au Napoli, alors sur le banc de la Lazio, le technicien au crâne brillant a réussi lors de l’ultime journée à qualifier son club pour la C1 dans un match couperet. Et même si ce n’était pas à la base dans ses gênes, rien n’empêche aujourd’hui que cela devienne sa marque de fabrique.
Pioli et écrit le futur du Milan
S’il y en a bien un qui mérite lauriers et concert de louanges, au milieu de cette réussite collective, c’est sans doute lui. Pioli, ce coach qui a récupéré un Milan en miettes en octobre 2019 pour en faire une machine invaincue pendant 27 journées d’affilée et pour tirer le meilleur d’un groupe de jeunes entourés de vieux briscards avec le doux rêve de redonner au Milan ses lettres de noblesse. Sept ans après la dernière invitation à la table des grands d’Europe, les Rossoneri y retourneront donc – avec ou sans lui – pour le plus grand bonheur de leurs tifosi.
Mais avec le devoir de se rappeler à jamais que Pioli, dont l’aventure aurait pu s’arrêter brusquement avec l’arrivée de Ralf Rangnick il y a un an quasi jour pour jour, a totalement rendu la confiance que Paolo Maldini et consorts ont placée en lui. Dans une interview, il y a quelques mois, le dirigeant milanais confiait que son Milan « ne pouvait pas construire un projet qui n’a pas l’idée, même infime, d’être gagnant à court terme ». Au soir du 24 mai 2021, même si le Scudetto a posé ses valises chez son cousin, le voilà déjà rassuré. Et évidemment, Pioli a sa part de responsabilité dans cet océan de quiétude.
Par Andrea Chazy