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Milan, on prend les mêmes…
Tout petit été du côté du Milan AC. Peu d’arrivées, peu de départs, et surtout des confirmations. L’idée : repartir de la deuxième partie de saison, celle avec Balotelli, où Milan a marqué quasiment autant de points que la Juve.
Note globale du mercato
4,5/10. Un mercato ? Quel mercato ? Cet été, c’est la crise au Milan AC. Pas de thunes dans les caisses, pas de pouvoir d’achat et, cerise sur le gâteau, un président qui va devoir renoncer à ses fonctions parce qu’il vient d’être condamné à quatre ans de réclusion. Milan a donc joué la carte du low cost. 3 millions d’euros pour Andrea Poli, 4 pour le jeune Riccardo Saponara, 2 pour le défenseur colombien Jherson Vergara, et rien pour le défenseur Mattia Silvestre, prêté par l’Inter. 9 millions dépensés, pas un de plus, pas un de moins, et 4 millions qui rentrent dans les caisses grâce à la vente de Strasser au Genoa. Il semble loin, très loin, le temps où Milan claquait des sommes colossales pour faire venir les plus grandes stars. Il faut dire qu’à la base, le club rossonero espérait vendre quelques joyaux, comme la saison dernière, pour réinvestir. Mais le transfert de Robinho à Santos a capoté, tandis que celui de Boateng (vers Dortmund ?) tarde à se concrétiser. Du coup, pas de rentrée d’argent, donc pas de dépense. Mais dun autre côté, on peut comprendre le point de vue des dirigeants milanais. L’an dernier, Milan a résolument changé de visage après l’arrivée de Balotelli au mois de janvier. Depuis l’arrivée de l’attaquant de la Nazionale, Milan a pris 35 points en 16 matchs de championnat, soit 2,18 points par match. Sur la même période, seule la Juve championne d’Italie a fait mieux, avec 38 points (2,37). Allegri, lui aussi confirmé par les dirigeants, va donc repartir des certitudes acquises au cours des 6 derniers mois, avec pratiquement le même effectif. Et puis, ne sait-on jamais, un coup de dernière minute est toujours possible, surtout si Milan décroche son billet pour les phases de poules de la Ligue des champions. Tiens, d’ailleurs, des nouvelles de Keisuke Honda ?
Le (ou les) joueur(s) à suivre
Un joueur à suivre, évidemment. Mario Balotelli. L’an dernier, Balo a vécu une première partie de saison très compliquée à Manchester City. Lorsqu’il rentre en Italie, à la toute fin de mois de janvier, c’est la libération pour lui. Il plante un doublé dès son premier match à San Siro, puis enchaîne les pions, pour un total de 12 à la fin de la saison (en 13 apparitions). Cette fois, Allegri va pouvoir compter sur lui dès la première journée, et Mario va devoir endosser le costume du leader de cette équipe. Un costume qui pourra lui aller à ravir, s’il l’assume. D’autant qu’au bout de la saison, il y a une Coupe du monde dont il rêve d’être le grand protagoniste pour la Squadra Azzurra. L’autre joueur à suivre, c’est Stephan El Shaarawy. L’autre attaquant italien de l’équipe a connu la parabole inverse de celle de Balo : un début de saison canon, et une deuxième partie beaucoup plus compliquée. Lors des quatre premiers mois, c’est même lui qui a porté le Milan AC sur ses épaules, l’empêchant de sombrer dans les profondeurs du classement. Mais à 20 ans, il n’a pas réussi à conserver le rythme tout au long de la saison et a terminé sur les rotules. L’été lui aura permis de se requinquer, et de repartir sur des bonnes bases. Sa première saison à Milan avait été celle de la découverte, la deuxième celle de l’explosion, la troisième doit être celle de l’affirmation définitive. Enfin, on a également hâte de découvrir en Serie A Riccardo Saponara, milieu offensif de l’équipe d’Italie U21, auteur de 13 buts la saison dernière en Serie B avec Empoli. 21 ans, l’âge idéal pour former une belle brochette avec Balo et El Shaarawy.
Pour qu’El Shaarawy rentre en entier dans le cadre, il faut couper la crête
Le vrai objectif
Les supporters milanais ne peuvent pas s’en cacher. Leur objectif, comme chaque année, c’est d’aller chercher le Scudetto. Oui, sauf que cette année, cela semble complètement utopique, vu le recrutement effectué par la Juve, le Napoli ou même la Fiorentina. Milan se retrouve relégué au rang « d’outsider des outsiders » , même si le Milan AC reste toujours le Milan AC et que, même dans les saisons les plus compliqués, le club rossonero réussit toujours à s’en tirer. Néanmoins, il semble plus raisonnable de fixer comme véritable objectif une qualification (directe ?) en Ligue des champions. Après, il ne faut pas négliger l’Europe. Milan jouera dans quelques jours son tour préliminaire de Ligue des champions, et, en cas de qualification, jouera le coup à fond, comme chaque année. En espérant ne pas tomber sur le Barça en quarts ou en huitièmes pour la troisième année consécutive. Même si, avec l’effectif actuel, on doute que les Rossoneri, qui ont pourtant une sublime tradition en C1, puissent aller jouer les premiers rôles dans cette compétition, face à des cadors européens. Mais bon… 7 ans sans gagner la Ligue des champions, ça commence à faire long, pour le deuxième club le plus titré de l’histoire dans la compétition.
Coefficient de résistance au Calcioscommesse
40%. Les scandales, Milan a retenu la leçon. Au début des années 80, le club est relégué en Serie B suite à l’affaire du Totonero. En 2006, lors de Calciopoli, rebelote. Cette fois-ci, pas de relégation, mais des points de suspension. Alors, depuis, Milan se tient à carreau. Aucune implication, ni de près, ni de loin, dans toutes les affaires de matchs truqués faisant partie de l’immense enquête de Crémone. Mais alors, pourquoi pas un coefficient de résistance de 100% ? Bah, c’est simple : Silvio vient de prendre quatre ans de réclusion. Si l’on considère que le Cavaliere servait de paravent au Milan AC, on peut imaginer que, désormais, Milan a perdu son pare-feu, et que les enquêteurs ne vont désormais pas hésiter à aller fouiller dans les tiroirs. Bon, peut-être qu’ils n’y trouveront rien. Certainement, même. Mais avec Berlusconi, on sait que tout est possible. Et que le président milanais (ancien président ?) a très bien pu s’accorder sur quelques matchs, comme ça, en tout bien tout honneur. En se disant que, de toute façon, s’il se faisait choper, il ferait voter une loi qui légalise les arrangements de match. Ah, ce génie incompris…
Ah, lui, on va le regretter. Ou pas
Sur ce coup-là, les dirigeants milanais ont merdé… À la fin de la saison dernière, le contrat de Massimo Ambrosini, 18 ans au Milan AC, expire. La volonté du joueur est claire : le prolonger. Sauf qu’à Milan, personne ne lui offre cette possibilité. Ambrosini, fidèle parmi les fidèles, se retrouve sans club, et fait part de sa déception. Berlusconi se rend compte de la bourde, appelle Ambrosini pour lui proposer une prolongation d’un an, mais le mal est déjà fait. Le blondinet décline l’offre, et file gratuitement à la Fiorentina. Milan perd ainsi son capitaine, son leader charismatique. Même si Ambro n’avait plus ses jambes de 20 ans, il était toujours prêt à aller au charbon et à se donner corps et âme pour son équipe. Il n’y a qu’à regarder son match épique contre le Barça, cette saison (victoire 2-0 du Milan AC) pour comprendre son importance. Il va laisser un grand vide au milieu de terrain. Un vide qui, pour le moment, n’a pas été comblé par une recrue digne de ce nom. Ah, oui, Yépès aussi, est parti. Mais lui, personne ne va le regretter.
Ah, Ambrosini en violet, ça fait bizarre
La banderole qui est déjà en préparation depuis cet été
« Eh, Silvio, tu veux qu’on t’apporte la liste de tous les restaurants qui livrent à domicile ? »
Ce qu’il va se passer cette saison
Premier match officiel de la saison. Milan se coltine le Viktoria Plzeň en tour préliminaire de la Ligue des champions. Battus 1-0 à l’aller en République tchèque, les Rossoneri s’imposent 3-1 au retour, grâce notamment à un pénalty de Balotelli. Quelques jours plus tard, c’est la première journée de championnat, avec un déplacement chez le Hellas Vérone. 1-1 score final, Milan se sauve grâce à un pénalty de Balotelli. La saison est difficile, et Milan a du mal à tenir le rythme sur tous les tableaux. L’équipe d’Allegri alterne les grosses prestations (victoire 2-0 contre le Napoli, avec un péno de Balo), et les prestations décevantes (défaite 3-1 sur la pelouse du Chievo). À la mi-saison, Milan est cinquième de Serie A, et Galliani décide de recruter Matri, laissé sur le banc à la Juve. Choix gagnant, puisque l’attaquant plante 4 buts lors de ses 3 premiers matchs avec son nouveau maillot. De plus, l’arrivée de Federica Nargi, la compagne du joueur, à San Siro fait bondir le nombre d’abonnements. Comme la saison dernière, Milan réussit une énorme fin de saison, se fait éliminer en quarts de finale de C1 par le Barça, pour ne pas changer les habitudes, et termine à la troisième place de Serie A. Balotelli termine la saison à 22 buts, dont 14 pénaltys. Et encore, il en a laissé un à Matri.
Par Eric Maggiori