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Milan-Liverpool, de nouveaux chapitres à écrire
Paulo Fonseca à Milan, Arne Slot à Liverpool : ce premier choc de la nouvelle formule de la Ligue des champions nous promet, ce mardi, une opposition entre deux entraîneurs chargés de tourner une page importante dans leur club respectif.
Alisson Becker n’a pas tort au sujet de cette nouvelle formule de la Ligue des champions : « Pour les supporters, c’est incroyable. Plus de matchs, plus de gros matchs. » Si le format de la C1 a bien des défauts, il a au moins l’avantage de nous proposer d’alléchantes affiches alors que l’automne n’a pas encore (officiellement) commencé. Dès ce mardi, pour la toute première journée, Liverpool se déplace à San Siro pour y affronter l’AC Milan. Un choc qui sent bon la Coupe d’Europe du milieu des années 2000 et des finales le mercredi soir. Mais ce duel de prestige revêt, cette année, un enjeu supplémentaire avec les premières sorties européennes de Paulo Fonseca et d’Arne Slot dans leur nouvelle écurie.
Délicat Fonseca
Si la montée des eaux est un véritable problème pour Venise, Milan ne s’est pas privé pour noyer la Bruges du Sud ce samedi à San Siro (4-0). Il faut dire que Paulo Fonseca avait besoin de ce raz-de-marée pour ne pas déjà tirer la sonnette d’alarme à Milanello. Arrivé cet été sur un banc occupé ces cinq dernières années par Stefano Pioli, le coach portugais a donc dû attendre mi-septembre pour enfin remporter un match avec les Rossoneri. Fonseca aurait sans doute préféré accueillir les Reds un peu plus tard dans la saison, alors que des polémiques ont rapidement éclaté dans la presse au sujet de sa gestion du vestiaire.
Lors du match nul à Rome, sur la pelouse de la Lazio (2-2), juste avant la trêve internationale, il avait choisi de laisser Theo Hernandez et Rafael Leão sur le banc. Une fois entrées, les deux stars de l’équipe étaient étrangement restées de l’autre côté du terrain lors de la pause fraîcheur, loin de leur entraîneur. Le Français avait justifié cette scène cocasse en arguant que les deux étaient « entrés deux minutes avant » et n’avaient donc pas eu besoin de reprendre des consignes. « Je leur ai expliqué ma décision cette semaine, ils l’ont acceptée. Il faut arrêter de créer des faux problèmes », avait ensuite désamorcé le coach. Que ce soit vrai ou non, la presse locale et les tifosi se sont empressés de tirer des conclusions sur les premières semaines de l’entraîneur portugais, déjà très balbutiantes sur le pré. Friables en défense et peu efficaces en attaque, les Milanais ne ressemblent pas encore aux Lillois que Fonseca avait réussi à rendre sexy pendant deux saisons.
Slot à flot
En face du natif de Maputo, capitale du Mozambique, se dressent Arne Slot et ses Scousers, défaits pour la première fois de la saison ce samedi par Nottingham Forest (0-1). Un coup d’arrêt pour sa troupe, même si la défaite était cruelle, Liverpool ayant outrageusement dominé la partie. La belle frappe que Callum Hudson-Odoi a fait atterrir dans le but d’Alisson était d’ailleurs le premier but concédé par les Reds cette saison. La confiance est donc plutôt dans le camp des Anglais, et du tacticien néerlandais qui a la lourde tâche de succéder à Jürgen Klopp, ce qui semble être une mission plus compliquée que celle de faire oublier Pioli à Milan. Bien au courant de la succession difficile que Slot pourrait vivre, l’Allemand avait régalé son confrère en poussant les travées d’Anfield à chanter à la gloire du Batave avant même son premier match.
Ce soutien de Klopp et la forme de bénédiction qu’il a reçue sont une aubaine pour le nouveau boss des Reds, qui sait déjà qu’il a un peu de temps avant de voir le Kop se retourner contre lui. Et puis la victoire sans bavure face à Manchester United à Old Trafford (0-3) a rajouté du crédit au divin chauve, notamment auprès de son vestiaire. « C’est très élégant, très hollandais comme style de jeu. On est plus tournés vers la possession maintenant, c’est agréable », avait déjà loué Harvey Elliott lors de la présaison, content de ne plus courir comme un taré pendant 90 minutes. Quelle meilleure occasion pour les deux coachs qu’une affiche aussi mythique du football européen pour rentrer dans le cœur de leurs nouveaux supporters ?
Par Léo Tourbe