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Milan, la vie en blue
Particulièrement actif dans ce début de mercato, le Milan a jeté son dévolu sur un club : Chelsea. Après Tomori et Giroud, c’est au tour de Loftus-Cheek et de Pulisic de poser leurs valises en Lombardie. Un recrutement à première vue malin, mais qui met également en exergue un complexe qui concerne les Rossoneri et les autres tops clubs transalpins.
Après deux saisons convaincantes ponctuées par un Scudetto puis une demi-finale de Ligue des champions, le Milan a tout de même décidé d’entamer sa révolution, du moins au niveau de sa direction. Installés à la tête du club en août dernier, RedBird et son boss Gerry Cardinale n’ont pas perdu de temps pour imposer leur vision à l’américaine. Et les premières décisions ont été radicales : licenciement (pas vraiment à l’amiable) du directeur technique Paolo Maldini et vente à la première grosse offre de Sandro Tonali. L’objectif est clair : se baser sur la fameuse data (tendance à laquelle ne souhaitait pas céder l’emblématique capitaine rossonero) pour recruter des jeunes joueurs à fort potentiel pour en tirer un max de pognon, comme en témoignent les quelque 64 millions d’euros récupérés par la vente de Tonali à Newcastle.
Joue-la comme Tomori
Outre ces jeunes joueurs talentueux, le Milan souhaite aussi miser sur des valeurs sûres, mais en manque de confiance, cherchant à se relancer. Quoi de mieux donc de piocher du côté de Chelsea, qui dispose d’un effectif XXL avec des joueurs de qualité condamnés à cirer le banc de touche. Et ce recrutement malin a déjà porté ses fruits pour les Rossoneri. En janvier 2021, le Milan s’est adjugé les services de Fikayo Tomori qui s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs du club et grand artisan du Scudetto remporté au printemps 2022 (même si son exercice 2022-2023 fut plus délicat). Même son de cloche pour Olivier Giroud, que beaucoup ne pensaient plus apte au top niveau, mais qui est parvenu à réaliser deux solides saisons sous la tunique rouge et noir. Voyant le renouveau de leurs anciens coéquipiers en Italie, Pulisic et Loftus-Cheek n’ont pas vraiment hésité longtemps au moment où l’opportunité de rejoindre le club lombard s’est présentée à eux. Pour un total de 36 millions d’euros, le Milan s’est attaché les services de profils encore jeunes (respectivement 24 et 26 ans) à la recherche d’un nouveau challenge après des dernières saisons délicates du côté de Londres.
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— AC Milan (@acmilan) July 16, 2023
Quasiment assurés d’être des titulaires indiscutables, les internationaux américain et anglais ont toutes les qualités pour s’imposer avec le Milan. Un recrutement malin des Rossoneri avec des profils talentueux, mais qui disposent aussi déjà d’une certaine expérience, notamment sur la scène continentale, en témoigne la Ligue des champions remportée par les Blues en 2021. Et ce choix de rallier la Lombardie a mûrement été réfléchi, notamment pour RLC. « Je suis attentivement le Milan depuis que Fikayo Tomori, mon ami, est arrivé au club il y a deux ans. J’ai été impressionné lorsqu’avec Chelsea, nous sommes venus jouer ici. Je ne pouvais pas refuser un club comme celui-ci », argumente le milieu de terrain anglais. Plus que jamais, le Milan a fait de Chelsea sa filiale officieuse. Mais en recrutant quatre Blues plus vraiment désirés par leurs dirigeants, cela témoigne aussi d’un problème majeur des grosses écuries italiennes.
Malice ou aveu de faiblesse ?
Si le Milan connaît un regain de forme depuis quelques années et retrouve les sommets nationaux (et européens), le septuple champion d’Europe reste tout de même un club intermédiaire, au même titre que la Juve, l’Inter, le Napoli ou encore la Roma. Loin d’avoir la puissance financière des mastodontes anglais, les écuries italiennes sont contraintes de piocher dans les bacs d’indésirables des cadors de PL. Les arrivées de Loftus-Cheek et Pulisic ne disent pas autre chose. En attendant de savoir si ces transferts s’avèrent être des bons coups, force est de constater qu’ils illustrent parfaitement le rapport de force déséquilibré entre les clubs italiens (pour ne pas dire européens) et le championnat anglais. Pas étonnant que Sandro Tonali soit lâché par les dirigeants milanais après une offre de 70 patates de Nouveauchâteau. Dans le sens inverse, il est actuellement impossible d’imaginer un club du top 6 de Serie A recruter un titulaire indiscutable du top 6 de Premier League. Financièrement, l’Italie ne peut donc pas rivaliser. Mais comment tenir tête aux mastodontes de la Premier League ? Recycler leurs indésirables est en tout cas la solution sur laquelle Milan a misé.
Par Tristan Pubert