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Milan-Juve, le retour d’un classique ?

Par Markus Kaufmann
Milan-Juve, le retour d’un classique ?

Oui, le Milan est neuvième à 31 points de la Juve. Un gouffre. Mais depuis le retour de Seedorf, les deux clubs sont à nouveau en accord avec leurs identités respectives. Seedorf et la Ligue des champions d'un côté. Conte et la Serie A de l'autre. Sacchi et Ancelotti contre Trapattoni et Lippi. Un Milan-Juve classique, en somme. Alors que le groupe milanais « voit la lumière » depuis l'arrivée du Professeur, le match de ce dimanche soir contre l'intraitable Juve de Conte pourrait marquer un tournant de la saison rossonera. Pour la Juventus, ce match doit et ne peut être qu'une victoire de plus.

Certes, il y a le classement, l’absence de Mario Balotelli, les présences de Rami et Taarabt, et c’est vrai que le Milan ne se qualifiera pas, sauf miracle européen, pour la C1 la saison prochaine. Mais de son côté, la Juventus n’a pas de Ballon d’or capable de la sortir des poules de cette même Ligue des champions. Comme un symbole, la formation de Conte, soudée, solidaire, compacte, séduisante dans son homogénéité tactique toute transalpine, s’était inclinée sur une déviation de Drogba et un coup d’œil de Sneijder. Face aux aléas du talent, donc. Aussi déséquilibré soit-il, ce duel Seedorf-Conte propulse donc ce match dans les hautes sphères du football italien.

Le retour de l’esprit d’un grand Milan ?

Si l’on parle de « retour d’un classique » , c’est parce que le Milan de Seedorf ressemble de plus en plus au Milan, c’est-à-dire une équipe de prestige capable de sortir des prestations exceptionnelles lors des soirées de gala. À la place du frileux Allegri, ses trois milieux centraux et l’exclusion de Pirlo, Milanello a vu arriver Seedorf l’international, le charismatique, le séducteur. Tout un concept à Milan : une certaine idée de l’entraîneur berlusconien, réunissant séduction des médias et football champagne. Les résultats sont modestes, mais ils sont là : 13 points en 6 matchs de Serie A, deux matchs d’affilée sans encaisser de but en Serie A (une première cette saison) et surtout deux prestations convaincantes dans le jeu face à l’Atlético et la Sampdoria. Une métamorphose construite en deux temps : la communication d’abord, le jeu ensuite. Comme son président, Seedorf parle beaucoup, et convainc du monde. Montolivo : « Seedorf mise plus sur le dialogue qu’Allegri. » Poli : « Il joue beaucoup sur la psychologie, il crée de la communication avec les joueurs. » Et de la confiance, avec une méthode que l’intéressé a lui-même expliqué à la Gazzetta cette semaine : « À l’entraînement, je m’arrête très peu sur les choses ratées. On apprend bien plus de ce que l’on réussit. » Le charisme du Néerlandais fait le reste : la presse milanaise est amoureuse de l’entraîneur comme elle l’était du joueur.

Et puis, le jeu. Des 4-3-1-2 et 4-3-3 d’Allegri, Milan a viré sur le 4-2-3-1 et beaucoup de fantaisie : « Je veux attaquer à six sans système et avec de l’enthousiasme. » Explications : « Le système de jeu, les chiffres. Cela passionne les journalistes. Mais vous savez quoi ? Dans le football moderne, le système existe seulement en phase défensive. En attaque, la fluidité est totale, six joueurs qui bougent de façon continue sans donner de point de repère. Ces questions sur le système, moi, cela m’ennuie. » Politiquement, cette déclaration est fabuleuse. Dans le pays du tableau noir, c’est révolutionnaire, et cela rejoint l’ADN du Milan de Berlusconi, celui de Sacchi et son 4-4-2, celui d’Ancelotti et ses latéraux infatigables. Pour le moment, ce ne sont que des mots, mais Fatih Terim, ex-entraîneur milaniste, lui donne raison : « En tant qu’entraîneur du Milan, Seedorf doit penser de manière courageuse. » Et puis, l’an passé, le Milan avait déjà gagné à San Siro contre les Bianconeri (sur pénalty, « grâce » à Isla, osons). Avec Seedorf et la victoire des jeunes d’Inzaghi dans le tournoi du Viareggio, le sourire est revenu à Milanello. À Pazzini de saisir sa chance en donnant une direction au jeu du Diavolo, à Poli de donner de l’équilibre au bloc défensif et à Kaká de faire le magicien.

Le redimensionnement de la Juve, un mal pour un bien ?

Du côté du Piémont, cette Juve est déjà entrée dans l’histoire classique du club. Antonio Conte, c’est la Juventus. Aucun autre entraîneur ne pourrait mieux incarner les valeurs du club des Agnelli de nos jours. « Pirlo est le football, Buffon est le plus fort au monde, Chiellini est le prototype de mon défenseur préféré, Tévez est un guerrier et Vidal est un phénomène. » Interrogé parla Gazzetta, Fatih Terim a tout résumé. Et si Vidal sera absent ce soir, Conte aura le luxe de compter sur Marchisio. Au moment du match aller à Turin, la Juventus était hantée par deux matchs nuls sans couleur en C1. Une première alerte. Déjà, elle s’était consolée en Serie A en gagnant 3-2. En cette deuxième partie de saison transformée en chasse aux records nationaux, la Juve joue plus contre elle-même, contre le fantôme de la grande saison de Capello, contre l’histoire, que contre un Milan de Seedorf qu’elle pourrait peut-être battre avec ses remplaçants.

Aujourd’hui, la Juve a certes revu ses objectifs à la baisse, mais la confiance et la sérénité sont de retour après la qualification européenne de ce jeudi. Dans un championnat presque gagné dès le mois de février, l’équipe peut se concentrer sur sa progression, et le club se projeter dans l’avenir. Car le redimensionnement suite à son élimination surprise en C1 ne l’empêchera certainement pas de marquer l’histoire. La Ligue des champions est aléatoire, dit-on souvent. Et la Juventus, historiquement, s’est toujours battue contre l’aléa. Jusqu’à dépasser certaines limites, diront certains. Mais aujourd’hui, le fait est que sa constance dans la victoire est aussi linéaire que ses rayures noires et blanches. En Europa League, la Juventus n’aura pas à affronter un Bayern plus avancé et plus audacieux. Finalement, un doublé « Serie A et Europa League à Turin » couronnerait aussi une saison réussie. Pas d’étoiles ni de grandes oreilles, mais une tonne de victoires. Comme le disait Giampiero Boniperti, « c’est la seule chose qui compte » .

Dans cet article :
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