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Milan/Juve : Le premier contre le leader

Eric Maggiori
Milan/Juve : Le premier contre le leader

Ce soir, le Milan AC reçoit la Juventus pour le choc ultime de la Serie A. Les rossoneri, champions d’Italie, sont en tête, mais la Juventus n’est qu’à une longueur. Attention, toutefois, les bianconeri comptent un match en retard.

Cela faisait longtemps, bien longtemps, qu’un Milan-Juventus ne valait pas le Scudetto. Bien avant Calciopoli, en tous cas. Car depuis la relégation, la Juventus n’avait plus connu les sommets du Calcio. Et si même elle les avait connus, en 2008, par exemple, elle avait tenté de lutter avec l’Inter, et non avec le Milan AC. Oui : ce Milan-Juve là a des sacrées allures de choc vintage. Vintage, et moderne à la fois. Car il est à la fois la plus grande affiche du football italien (45 Scudetti et 9 Ligue des Champions à eux deux, merci) et l’opposition entre deux formations qui se veulent tourner vers le XXIème siècle. En particulier la Juventus, premier club italien à posséder un stade de propriété et qui, avec l’avènement des nouveaux dirigeants, veut à nouveau faire partie du gratin européen. Et pour le moment, la stratégie fonctionne.

Avec Antonio Conte, la Juventus a retrouvé un équilibre perdu depuis de nombreuses saisons, et tutoie à nouveau les sommets. La Vieille Dame est la seule équipe encore invaincue en Europe, toutes compétitions confondues. Pas un hasard. Et pourtant, malgré ce statut d’invincible, les bianconeri se déplaceront à San Siro en dauphins. La faute à un climat capricieux qui a amputé son calendrier d’un déplacement à Bologne (match en retard à disputer le 7 mars) mais aussi à trop de matches nuls face aux équipes de bas de tableau. Tout l’inverse du Milan AC, implacable contre les « petits » , et un peu plus en difficulté contre les cadors. Cette saison, Milan n’a gagné qu’une seule confrontation directe, face à l’Udinese (1-2), il y a deux semaines. L’heure est venue de taper du poing sur la table et de prouver qui est le patron.

Psychologie inversée

A quelques heures de l’opposition que toute l’Italie attend, les stratégies divergent, de part et d’autre. Côté turinois, on préfère minimiser l’enjeu de ce match. Giorgio Chiellini, buteur la semaine dernière contre Catane, aime rappeler qu’après ce match, il restera encore 13 rencontres à disputer. 14, même, pour la Juventus. Donc 42 points à prendre. « Il reste encore beaucoup de matches avant la fin du championnat, ce ne sera donc pas une rencontre décisive. Ce n’est pas comme le Milan-Juve de 2005, lorsqu’il manquait trois ou quatre matches. Là, il restera encore beaucoup de temps. Même si, depuis la Serie B, c’est la première fois que nous nous retrouvons au mois de février à pouvoir jouer la première place » assure-t-il dans une interview au Corriere dello Sport. Stratégie dite « de psychologie inversée » chez Antonio Conte, qui n’oublie jamais de rappeler, après chaque journée de championnat, que « le Milan AC est le favori numéro 1 » . Beppe Marotta, lui, voit les choises en plus grand. Le directeur sportif des Turinois se voit bien aller gagner à San Siro, « avec un doublé de Pirlo » , le joueur qui a fait le trajet Milan – Turin cet été.

Quoiqu’en disent les uns et les autres, il est impossible de nier que l’avantage psychologique est clairement du côté de la Juventus. En effet, rossoneri et bianconeri se sont déjà affrontés deux fois cette saison. A deux reprises, c’est la Juventus qui a empoché la mise. La première fois en championnat (2-0, doublé de Marchisio), la seconde en Coupe d’Italie (2-1, doublé de Caceres). Deux succès qui confortent les invincibles Turinois dans leur conviction qu’il y a peut-être un énorme coup à jouer ce soir. Cependant, attention. Le Milan AC actuel n’est pas le Milan AC affronté il y a quelques semaines en Coupe. Depuis le revers à San Siro, le 8 février dernier, le club de Massimiliano Allegri a enchaîné trois succès de rang, et non des moindres. Une victoire au courage contre l’Udinese, une autre étincelante contre Arsenal, et une dernière autoritaire contre Cesena. Malgré l’absence de Zlatan, suspendu, les Milanais semblent donc en pleine possession de leurs moyens avant d’affronter le rival blanc et noir. Enfin, presque…

Forcément un grand match

De fait, si le moral est gonflé le bloc, on ne peut en dire autant des conditions physiques des joueurs d’Allegri. Le milieu de terrain est décimé par les absences de Gattuso, Flamini, Aquilani et Boateng, ce qui va contraindre l’ancien technicien de Cagliari à aligner un milieu « forcé » . Muntari, qui a inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs face à Cesena, sera titulaire aux côtés de Nocerino et de Van Bommel. En l’absence de Seedorf, Emanuelson sera avancé en « trequartista » , derrière un duo d’attaque samba formé par Robinho et Alexandre « jambes en mousse » Pato. Monsieur Barbara Berlusconi retrouve ainsi une place de titulaire après la énième blessure connue au début de l’année 2012. L’homme en forme, c’est Robinho. Trois buts lors des deux dernières sorties : le Brésilien a retrouvé ses jambes et a désormais l’occasion de prouver à tous qu’il peut être aussi décisif qu’Ibrahimovic sur un match d’une telle importance. Ou pas.

Voilà des soucis de formation que ne connaît pas Antonio Conte. L’entraîneur peut compter sur l’intégralité de son effectif, à l’exception du jeune Marrone qui, de toutes façons, n’aurait pas été titulaire. C’est donc une équipe-type qui se profile pour le leader virtuel de la Serie A, avec le célèbre 3-5-2 qui permet aujourd’hui à la Juve d’être la meilleure défense de Serie A (14 buts encaissés) et la troisième meilleure d’Europe derrière le Borussia Mönchengladbach et le FC Porto (13). Pirlo, pour son retour à San Siro, sera évidemment titularisé, dans un milieu impressionnant de consistance formé par Vidal, Marchisio, Lichtsteiner et certainement Pepe (ou Estigarribia). Le seul doute, pour le coach, c’est sa paire d’attaquants. A priori, Conte se dirige vers un duo Matri-Vucinic, même s’il n’est pas exclu que Quagliarella (qui concourt avec Pato pour le prix de joueur le plus fragile du Calcio) fasse un putsch de dernière minute. Le putsch. Voilà ce qu’aimerait réaliser la Juve sur la pelouse milanaise. Un putsch qui permettrait aux Turinois de passer devant les rivaux, et d’hypothéquer une avance de cinq points, avec en ligne de mire son match en retard à disputer à Bologne. On l’aura compris : Milan a plus à perdre que la Juve. Mais aussi plus à gagner. Donc, forcément, un grand match.

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