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Milan et le souvenir de la « Fatal Verona »

Par Eric Maggiori
6 minutes
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Le 25 août prochain, pour la reprise de la Serie A, le Milan AC se déplacera à Vérone, chez le promu, le Hellas Vérone. Pour tous les tifosi rossoneri, ce déplacement à une saveur particulière. Car depuis 1973 et 1990, Vérone est fatale pour les Milanais. Récit.

Lundi soir. Tirage au sort du calendrier de la Serie A 2013/14. Première journée, premiers matchs chauds, avec un Lazio-Udinese qui sent déjà l’Europe, et un alléchant Sampdoria-Juventus. Les supporters du Milan AC, eux, font la moue. La première journée ne leur réserve pas un derby milanais, ou un choc face à la Roma. Non. Pour ce premier tour, l’ordinateur magique a décidé que le Milan AC irait à Vérone, pour y affronter le Hellas Vérone, de retour en Serie A après 11 longues années d’absence. En même temps, le Hellas n’avait pas franchement manqué au Milan AC. Non pas que sur le papier, l’équipe d’Allegri ait beaucoup à craindre d’une formation largement inférieure. Sauf qu’en Italie, il y a aussi la tradition. Et dans la tête de tous les Milanais, Vérone n’est plus seulement Vérone depuis 1973. Elle est devenue la « Fatal Verona » . 1973, d’abord, et 1990, surtout, là où le nom de « Fatal Verona » lui a été attribué. En effet, par deux fois, dans son histoire, le Milan AC a connu une débâcle sur la pelouse du stadio Bentegodi. Deux débâcles qui ont coûté, à chaque fois, un Scudetto, celui de 1990 étant le plus « clamoroso » , comme on dit là-bas. Le plus invraisemblable, en version française. Retour en arrière sur deux dates qui, encore aujourd’hui, ont laissé des traces dans les têtes.

« Pas un mot pendant une demi-heure »

Le Hellas Vérone, c’est, pour les romantiques, la dernière petite équipe à avoir réalisé un véritable exploit dans le football italien. C’était lors de la saison 1984-85. Une joyeuse bande emmenée par le coach Osvaldo Bagnoli réalise une chevauchée folle, et décroche le Scudetto au terme de la saison. Trois ans auparavant, cette équipe-là était en Serie B, ce qui prouve l’importance de l’exploit. Mais ce n’est pas pour ce Scudetto que les tifosi milanais craignent le déplacement au Bentegodi. Il faut remonter plus loin, très exactement à la saison 1972-73. En 1968, après une décennie passée à l’étage inférieur, le Hellas retrouve la Serie A. Un retour discret, même si l’équipe parvient à se maintenir stablement dans le ventre mou de la première division lors des années suivantes. Vient alors la saison 1972-73. Trois équipes luttent tout au long de la saison pour le Scudetto : la Juventus, la Lazio et le Milan AC. Une lutte acharnée qui va s’étendre jusqu’à la dernière journée de championnat. À 90 minutes du terme, le classement est le suivant : Milan 44, Lazio et Juventus 43. Les Rossoneri, qui ont remporté trois jours plus tôt la Coupe des coupes, se déplacent à Vérone pour aller décrocher leur 10e Scudetto, la Lazio va à Naples et la Juventus est à Rome pour y affronter l’AS Roma. Une journée complètement dingue.

Lors de la première période, les Milanais, peut-être éprouvés par leur victoire en C2, s’écroulent littéralement et encaissent trois buts sur la pelouse du Hellas, alors que le stade tout entier était acquis à leur cause. Dans le même temps, la Juve perd à Rome, et la Lazio fait match nul à Naples. À ce moment-là, donc, il faudrait disputer un barrage entre le Milan AC et la Lazio pour attribuer le Scudetto. Mais en seconde période, tout change. Altafini égalise pour la Juve. Les trois équipes se retrouvent donc à égalité en tête du classement. Milan tente une incroyable remontée face au Hellas. Mais rien à faire. Vérone, qui n’avait pourtant plus rien à jouer, dispute le match de sa saison, et s’impose finalement 5-3. Dans le même temps, la Juventus prend l’avantage face à la Roma grâce à un but de Cuccureddu, et la Lazio perd finalement 1-0 sur la pelouse du Napoli. La Juve est sacrée championne d’Italie, et les Rossoneri doivent se contenter de la deuxième place. Un coup de massue complètement dingue. « Dans les vestiaires, personne ne parlait. Il y avait les dirigeants, le président, l’entraîneur, les joueurs. Nous étions là, et pendant une demi-heure, il n’y a pas eu un seul mot, car nous étions détruit par ce qui venait de se passer » , se souvient encore aujourd’hui Luciano Chiarugi, coéquipier de Gianni Rivera sur le front de l’attaque. Cet épisode de Vérone aurait pu rester un événement isolé. Mais 17 ans plus tard, les deux formations remettent ça…

Une Ligue des champions pour se consoler

Saut dans le temps. Nous sommes désormais en 1990. Le Milan AC est depuis cinq ans sous les ordres d’un nouveau président : Silvio Berlusconi. Sa présidence commence plutôt bien, puisque Milan décroche le Scudetto en 1988, puis la Ligue des champions en 1989. Le grand artificier de ce Milan explosif : un certain Arrigo Sacchi, arrivé à la tête de l’équipe en 1987. Son Milan fait rêver et s’impose petit à petit comme l’une des plus grandes équipes de tous les temps, avec Maldini, Baresi, Donadoni, Rijkaard, Gullit et Van Basten. En 1989-90, Milan est donc le grand favori pour tout rafler sur son passage, aussi bien en Italie qu’en Europe. Et en effet, cela en prend le chemin, puisque, au mois de décembre 1989, les Rossoneri remportent la Supercoupe UEFA face au Barça, et la Coupe intercontinentale contre l’Atlético Nacional. En Serie A, Milan fait la course en tête, au coude à coude avec le Napoli de Diego Maradona. De février à avril, Milan est seul premier, mais Naples revient à égalité de points à quatre journées de la fin, grâce à une victoire sur tapis vert obtenue face à l’Atalanta, cumulée au nul du Milan AC face à Bologne. Alors qu’il reste 180 minutes à jouer, le Napoli et le Milan AC sont donc à égalité, avec 47 points. Et tiens, voyez donc qui revoilà : le Hellas Vérone.

Le 22 avril 1990, quatre jours après s’être qualifié pour la finale de la Ligue des champions, Milan se déplace à Vérone, pendant que le Napoli va à Bologne. Tout démarre bien, puisque Milan ouvre le score par Marco Simone à la demi-heure de jeu. À quelques kilomètres de là, Naples déroule et mène 3-0 à la pause face à Bologne. Statu quo en tête. Mais en deuxième période, la « Fatal Verona » frappe à nouveau. L’Argentin Sotomayor égalise pour le Hellas à la 66e minute. Milan se rue à l’attaque à la recherche de la victoire, mais reçoit un second coup de massue à la 89e minute, avec le deuxième but véronais, signé Davide Pellegrini. Milan termine le match à huit (trois cartons rouges), et s’incline 2-1, pendant que Naples s’impose 4-2, et prend définitivement la tête du classement. La semaine suivante, les Napolitains gagnent au San Paolo et remportent leur deuxième Scudetto. Milan, pour sa part, se consolera en s’imposant en finale de C1 face à Benfica. Mais même cette victoire n’effacera pas la Fatal Verona. Et le pire, dans tout ça, c’est que sept jours après avoir (encore) ôté le Scudetto au Milan AC, le Hellas Vérone s’est incliné 1-0 face à Cesena, et a été relégué en Serie B. Depuis 1997, date de la dernière défaite du Milan AC face au Hellas, Vérone n’a plus jamais été fatale pour le Milan AC. Jusqu’au 25 août prochain ?

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