- Serie A
- J18
- Milan-Roma (1-1)
Milan et la Roma se regardent dans les yeux
Au terme d’une rencontre sous tension mais agréable à regarder, Milan et la Roma se quittent sur un nul (1-1) qui ne satisfait personne. Paulo Dybala a répondu à Tijjani Reijnders, et Paulo Fonseca, exclu pendant la rencontre, est plus que jamais sur la sellette.
AC Milan 1-1 AS Roma
Buts : Reijnders (16e) pour Milan // Dybala (23e) pour la Roma
L’énergie du désespoir génère le plus souvent d’étonnantes situations. Dans un San Siro crispé par la tension, Milan n’a pas battu la Roma au terme d’une rencontre débridée, agréable pour des téléspectateurs neutres, stressante au possible pour n’importe quel tifosi dont le cœur était convoqué, en ce dimanche de fin d’année, pour un Milan-Roma de tous les dangers. Comme un symbole, le Diavolo a perdu son coach Paulo Fonseca à quelques minutes de la pause, expulsé, car fou de rage qu’un penalty pourtant évident sur Tijjani Reijnders ne soit pas sifflé. Comme une mauvaise coïncidence, comme s’il savait son destin scellé au cours d’une aventure milanaise qui ne lui a jamais donné le moindre répit, le nom de Sérgio Conceição était annoncé par une partie de la presse italienne en plein milieu de cette rencontre. Rien de bon à l’horizon, et il en va de même pour la Roma de Claudio Ranieri qui, lui, n’a pas encore ce problème-là à gérer puisqu’il est déjà le troisième coach romain de cette saison 2024-2025. Mais un autre plus important : après 18 journées, la Roma est dixième de Serie A à 20 points du podium. Un gouffre.
Reijnders appelle, Dybala répond, Fonseca explose
D’entrée, le ton de ce Milan-Roma de la peur est donné : le ballon est confisqué par la Louve, les transitions rapides sont pour le Milan. Reste que la première banderille est romaine, et le poteau trouvé par Artem Dovbyk rappelle la fébrilité défensive qui caractérise ces Rossoneri-là. En face, l’assise défensive n’est pas bien meilleure et va flancher quasiment sur la première situation dangereuse des locaux : Fofana, Morata et Reijnders remontent le terrain à trois et le Néerlandais trompe Mile Svilar (1-0, 16e).
La Roma accuse le coup, chancelle, mais rappelle à ceux qui doutent que lorsqu’elle décide de faire parler son talent, elle vaut bien plus que sa triste position au creux du ventre mou. Niccolò Pisilli trouve Dovbyk dans la surface, qui remet acrobatiquement en une touche à Paulo Dybala, qui crucifie avec une agilité dingue Mike Maignan (1-1, 23e). Là, oui : c’est allé trop vite pour ce Milan-là. Le tournant arrive donc avant la pause, lorsque Reijnders s’écroule sur un tacle de Pisilli, tout heureux de voir Michael Fabbri ne pas réclamer la VAR ou surtout siffler le point de penalty. Un tournant, un vrai, qui fait rentrer des Milanais enragés au vestiaire sous les sifflets de leur public.
En seconde période, Ranieri et Fonseca changent leurs hommes et aussi leurs rôles : Milan s’occupe de pousser, la Roma de contre-attaquer. Maignan est vigilant face à Dovbyk, mais c’est surtout son homologue Svilar qui va sortir le grand jeu devant le revenant Bennacer ou encore une tentative vicieuse de Samuel Chukwueze. Les minutes passent, le ping-pong continue, et voilà en fin de rencontre Lorenzo Pellegrini qui loupe la balle du K-O face à Maignan qui aurait fait tant de bien à sa Roma chérie. Au coup de sifflet final de ce duel de géants endormis, deux conclusions émergent d’elles-mêmes : primo, ce nul n’arrange personne et creuse avant tout l’écart qui sépare le gratin actuel du foot italien de ces deux formations en quête de sens. Secondo : le début d’année 2025 risque d’être mouvementé, tant à Milan qu’à Rome, car les comptes ne sont pas bons.
Par Andrea Chazy